Sa façon de regarder la mer, me sembla étrange. Elle ne la regardait pas pensivement comme le font les promeneurs, les rêveurs ou les amoureux déçus, mais semblait chercher à en détailler chaque nuance de bleu, chaque ondoiement des vagues et chaque moutonnement de l'écume.
Il lui manquait les deux dents de devant, ce qui ne l'empêchait pas de rire aux éclats.
Je n'y parvenais simplement plus. Le feu sacré m'avait quitté un beau matin, sans crier gare. J'avais donc décidé d'entreprendre un grand voyage au cours duquel mes pérégrinations me conduisirent dans l'archipel Yaeyama.
Tantôt un soleil implacable trônait au beau milieu d'un ciel limpide et rendait la mer insoutenable au regard, tantôt d'immenses nuages d'un noir d'encre emplissaient l'espace et laissaient s'abattre sur l'île une pluie diluvienne.