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Citations sur Le livre des heures (48)

Elle pose un sarment sur la pierre et le broie, verse dessus un peu d’eau de pluie, broie encore, broie le noir aussi loin qu’elle a de temps avant elle, de force et de volonté. Plus elle broie, plus le noir sera bon.
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Marguerite vit à Paris sur le pont Notre-Dame.
Au temps de Marguerite, il est en bois, bordé de maisons qui s’élèvent haut en étages. Leur harmonie, la richesse des boutiques qui s’y succèdent émerveillent les chroniqueurs et les voyageurs de l’époque. On n’est pas n’importe qui quand on vit sur ce pont. On est des gens du livre, des libraires, des enlumineurs, parmi les plus en vue dans la profession.
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L’adolescente vit au temps de la Renaissance. Le mot est beau à pleurer, comme Marguerite pleurait devant le broyeur qui mêlait le blanc aux pigments d’améthyste rouge. A pleurer, car par une de ces pirouettes pathétiques dont l’humanité a le secret, la Renaissance fera le lit de la Réforme, la Réforme de la Contre-réforme et des guerres de religion, qui parmi toutes les guerres que connaîtra l’Europe seront les pires…
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En ce temps-là, le religieux imprègne tous les domaines de la vie...
Si l'homme l'oublie, les cloches qui ponctuent le temps terrestre au clocher des églises le lui rappelle. C'est l'heure de la prière...
Posséder un livre d'heures n'est pas une option. Le noble, le grand bourgeois, le petit bourgeois, le tout petit bourgeois, le tout petit petit, tout le monde veut le sien.
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Comment faire tenir le monde entier dans le paysage d’un tableau ?
Petite, elle observe les scènes peintes par son père, son grand-père, son œil imagine l’au-delà de la scène. Même une fresque, qui contiendrait le paysage de l’île de la Cité, Paris au-delà et ses environs, le tout capturé depuis le haut des tours de Notre-Dame, même cette fresque-là, grouillante de gens, tous différents, chacun allant à ses affaires, toutes différentes, dirait encore bien peu de la réalité de la vie, encore moins des rêves des hommes sur terre.
Marguerite croit tenir la solution. La couleur. C’est sa lubie, qu’une couleur dise plus du monde qu’un discours, qu’une peinture, même peinte par son aïeul. C’est son idée, une folie. La couleur, un point c’est tout. Dans la lumière de l’instant, le monde entier résolu.
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C'est son père qui à l'atelier manie le mieux l'or. Il apprête le vélin avant d'appliquer.L'or posé, c'est à Marguerite d'entrer en scène, d'orner la lectrice,d'appliquer les couleurs au pinceau de martre ou d'écureuil. Elle n'oublie jamais de rappeler le lourd tribut à cette soif de représentation toute humaine que paient les animaux. Soies de cochon, collés faites de leurs peaux,de leurs os.(p.95)
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Elle sait que l'héritage de son grand-père ne fera que passer par elle,elle sait que pour qu'il vaille,la société veut qu'il s'enracine dans une lignée d'homme. Pour que l'atelier vive,lui survive,il faut que Marguerite s'associe à un homme de la profession.(p.100)
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On croit au moyen âge qu’il en va des femmes et des hommes comme des couleurs. On peut porter une robe rouge avec un manteau bleu ceinturé de vert sans qu’on y voie rien à redire. Mais fondre les couleurs ? Les fondre l’une dans l’autre ? Broyer les pigments ensemble ? A moins d’être gueux, à moins d’être fille exaspérée des méchancetés de samare … Mélanger les règnes ? Mélanger les genres, brouiller l’ordre de la Création de Dieu ? C’est un scandale, une folie, c’est infernal, comme un blanc pur rayé de jaune sale. Comment une chrétienne et un Maure pourraient-ils ne faire qu’un ? Aime-t-on les crapauds, les hyènes, les guêpes à la robe tachée ?
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...le mariage n'a décidément rien pour plaire à Marguerite.
Ce matin encore, à l'apothicairerie, une femme prétendait être tombée dans l'escalier. Déjà, que des hommes battent leurs épouses a l'air si commun qu'elle écrit dans son livre, à la suite :
" Peut-être qu'en temps de paix, les hommes font violence aux femmes pour se sentir prêts ? Pour quand la guerre reviendra, pour garder le goût de la proie. "
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Marguerite croit tenir la solution. La couleur. C'est sa lubie, qu'une couleur dise plus du monde qu'un discours, qu'une peinture, même peinte par son aïeul. C'est son idée, une folie. La couleur, un point c'est tout. Dans la lumière de l'instant, le monde entier résolu.
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