C'est au XIIIe siècle que l'histoire d'Escartille jeune troubadour prend forme. Dragueur invétéré, cocufieur ; il est pris à son propre jeu : il devient amoureux de Loba dite Louve, favorite de Pierre II.
De nos jours dans « l'enfer » de la bibliothèque nationale, un chercheur découvre le récit d'Escartille et cherche avec un collègue la raison de sa mise au secret ?
Avec un aspect relatant la vie d'Escartille et de sa course après son amour ; nous découvrons une facette « enquête » menée par les deux chercheurs qui découvriront le terrible secret dont le troubadour est dépositaire.
Bien qu'agréable, je ne pensais pas m'attacher au personnage du ménestrel et c'est lorsqu'il est parti en quête de Loba que les choses ont pris formes. Il s'est trouvé emporté par les évènements déclenchés par la guerre entre les catholiques et les cathares.
J'ai été particulièrement touché, bouleversé par la détermination, la démonstration de foi des cathares, jugés puis jetés au bûcher.
Le château de Montségur devient un objectif pour les opprimés, le lieu d'expression de leur conviction religieuse, le rempart contre l'adversité mais peu savent que dans ses bas-fonds repose un secret qui pourrait changer la face du monde.
Une très belle histoire pour laquelle il me vient à l'esprit les mots : sacrifice et don de soi.
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Si vous désirez approfondir vos connaissances sur les Cathares ou tout simplement découvrir un pan de l'histoire du beau pays d'oc, ce livre est fait pour vous. L'auteur a construit ce Roman historique autour d'un schéma composé de deux histoires parallèles (l'une en 1407 et l'autre en 2000). Historiquement, riche et documenté, soutenu par une très belle plume, jouissant d'une intrigue maitrisée, ce roman est un vrai petit bijou pour tous les amateurs.
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Vous vous glisserez dans la peau d'Escartille le troubadour 13e siècle qui se retrouve malgré lui au coeur d'une guerre de religion en occitanie. Au milieu d'une épopée amoureuse il essayera de fuir se conflit mais il se retrouvera dans de nombreuse bataille. Il se convertira par la suite au Catharisme et nous pourrons suivre au fil de livre l'inquisition et la pression exercée sur les Cathares.
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Ils ne pouvaient être qu'impressionnés par cette image puissante du repaire de Montségur, couvent semé de lueurs sépulcrales, symbole de la révolte en marche, levant ses murs vers les nuages lourds de menaces où, sans doute, le Dieu muet que l'on se disputait en Occitanie jetait sur ses pauvres créatures cet oeil sévère, prélude aux grands châtiments...
Il y a un trésor à Montségur, que certains ont cru retrouver dans la fameuse histoire de l'abbé Saunière, de Rennes-Le-Château, abbé devenu subitement richissime, sans raison apparente, si bien que l'on n'a pas manqué de murmurer aussitôt qu'il avait découvert de façon forfuite le trésor cathare
"La foule des hérétiques fut entassée derrières les palissades. Ils montaient d'eux-mêmes aux échelles. Lentement, en file indienne. Puis, ils disparaissaient, un à un, de l'autre coté. Ils descendaient au milieu des fagots. Lorsque enfin, tous furent rassemblés à l'intérieur, il se fit un silence absolu, ponctué par des cris isolés, qui claquaient dans le vent avant de s'éteindre comme ils étaient nés. Dans cet espace confiné, lieu de leurs derniers instants, les hérétiques se rapprochaient les uns des autres, de leurs parents, de leurs amis. Ainsi ils y étaient ! Ce bûcher effroyable auquel ils avaient songé des années durant, ce brasier qui avait animé toutes leurs angoisses et tous leurs cauchemars..."
Les hérétiques virent leurs pieds réduits en cendres. Leurs muscles craquaient ; leur peau se consumait comme du cuir; leur moelle et leur sang sifflaient, leurs membres devenaient des bâtons desséchés et noircis, les os de leurs jambes pendaient au milieu des flammes montantes. Ces volutes infernales atteignaient leurs cheveux, les couronnaient un instant d'une aura incandescente, transformant leur tête en boules de chair en fusion, leurs yeux fondant dans leurs orbites. S'ils ouvraient encore la bouche, c'était pour avaler du feu ; s'ils la fermaient, c'était pour sentir ce feu à l'intérieur d'eux-mêmes. Ils n'étaient plus que des torches vivantes. Ils brûlaient, ils brûlaient.
La matière, Escartille… Je pourrais vous dire qu’un jour, sans doute, elle sera la seule obsession de l’humanité, si nous n’y faisons rien. En des temps futurs, lointains peut être, l’homme ne la dominera plus, mais sera dominé par elle. Il en sera plus aveugle à mesure qu’on l’en alerte ; il ne trouve plus de bonheur fugace, trompeur, que dans la satisfaction de ses désirs immédiats, dans l’accumulation de ses biens, sans se soucier du reste du monde… Son esprit, sa charité, dans leur plus grande pureté, leur plus grande liberté, s’en trouveront aliénés.
Les reines de sang Rani Lakshmi Bai 1