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sur 82 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il est journaliste. Malgré les origines russes de sa mère, il ne parle pas la langue. Lorsqu'elle l'a accompagné en Russie au cours de ses études, ou pour son premier reportage, elle joue le rôle d'interprète. Aujourd'hui, dans le Donbas, il n'a d'elle que la croix orthodoxe qu'il porte autour du coup et les souvenirs qu'il fait revivre dans ces pages.

Les récits se mêlent et disent la complexité actuelle qu'induit la fascination pour une nation si vaste et si riche culturellement mais vouée à l'opprobre depuis les exactions poutiniennes. D'autant que la narrateur porte sur ses traits les traces de ses origines, ce qui lui vaut parfois des vérifications d'identité musclées.

Sur le front, Vania et Sacha partagent leur repas après une pêche dans la glace ou une partie d'échecs. Sacha a voulu s'engager malgré son âge. Vania un milicien du groupe Wagner, prisonnier, attend d'être échangé…

Ode d'amour pour une mère fantasque et sans complexe, dont la ferveur pour son pays d'origine est difficile à partager sans conflit de loyauté dans le contexte actuel, le récit nous plonge aussi au coeur de la guerre, de sa cruauté et de ses contradictions.

199 pages Lattès 23 août 2023
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ce livre est plutôt une bonne surprise, où se dévoile le reporter de guerre Nicolas Delesalle: car il n'est pas simple de couvrir un conflit quand l'agresseur est le pays maternel mythifié qui a le goût de l'enfance, celui du boeuf Stroganoff.
Delesalle confronte donc à la souffrance des Ukrainiens pleurant leurs morts et fuyant les combats ses souvenirs de petit Tatar, aux yeux un peu trop bridés pour ne pas rendre perplexes ses camarades de classe (et lui-même), né en France au terme des pérégrinations compliquées de ses grands-parents.
Pour échapper à cette tension entre l'enfant qu'il fut et le témoin désolé qu'il est devenu, Delesalle ajoute à son récit l'histoire de Vania le Russe et de Sacha l'Ukrainien, celle de frères ennemis qui choisiront l'humanité et l'amitié plutôt que la haine: 3° temps de la valse, ou plus exactement trait d'union pour soigner la blessure intime et continuer d'espérer.
Ce court témoignage de 200 pages n'a pas pour vocation de nous apprendre quoi que ce soit sur le conflit en cours, mais il sait nous émouvoir et même nous faire sourire par la grâce d'une mère pour qui rien ne saurait être excessif.
Seulement voilà: pourquoi proclamer sur la couverture que ce texte est un "roman"? Car si c'est ce qu'il est, il ne casse pas 3 pattes à un canard. Il vaut pour sa sincérité et l'histoire de Sacha et Vania, si elle n'est pas authentique, perd tout intérêt. Quelle est donc cette espèce de pudeur qui voudrait qu'on se confie sans dire officiellement qu'on se confie? Ou ce partage des genres selon lequel tout ce qui ne relève pas du journalisme pur et dur (si tant est que cela existe) soit relégué dans la fiction? Ou alors c'est juste parce que l'estampille « roman » est le plus sûr chemin vers le succès, voire vers un prix?
Valse mélancolique et salades russes.
(Merci à Masse critique et aux éditions JCLattès)

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« Une valse à trois temps,
Qui s'offre encore le temps
De s'offrir des détours
Du côté de l'amour ».

Le grand Jacques a-t-il inspiré le petit Nicolas ?

« Une valse a mis le temps
De bâtir un roman ».

Brel versus Delesalle, l'amour et la guerre, namour et naguère, la goure et l'amer, y a tromperie douce-amère.
Déjà deux ans de conflit, pesant et confit, encore un pour le tempo, un deux trois, un deux trois ! Quitte à valser, autant que ce soit en rythme...

Au premier temps de la valse, c'est la guerre vue par le reporter. Il est seul et il s'aperçoit que Poutine bat la mesure et il se demande pourquoi. Pourquoi se confronter à ces évènements extérieurs à soi, risqué, non ? Il veut raconter ce qu'il voit, et témoigner des atrocités, pour ne pas oublier.

Au deuxième temps de la valse, ils sont deux, elle est dans ses bras, ils comptent tous les deux, un deux trois ! C'est sa mère, prof de russe qui nous plonge dans les racines, les origines. Ses parents, russes, sont des gens comme les autres, non ? Mais le conflit va la traumatiser. Et Poutine qui bat la mesure, elle mesure son émoi.

Au troisième temps de la valse, nous valsons enfin tous les trois, Sacha, Vania et moi. Il laisse enfin éclater sa joie. Fiction à partir de faits réels. le vieil homme et le Wagner, qui ne comprend rien à cette guerre. C'est la fraternité au-delà de la guerre, s'offrir des détours du côté de l'amour.

"Je me laisse bercer par les trois temps de la valse. Un, deux, trois, la Russie, l'Ukraine, la guerre. Un, deux, trois, les origines, le désenchantement, le renoncement. Un, deux, trois, tout avoir, tout perdre et devenir ce qu'on n'était pas."

Danse gracieuse et tournoyante, à la cadence fluide et harmonieuse, ça c'est la définition.
Et bien moi, je ne me suis pas projeté, j'ai valdingué. Sans doute le tournis dû aux allers et retours permanents entre les trois thèmes choisis, entre les époques qui se mélangent, j'ai valsé.
A un moment il qualifie de « foutraque » ce qui se passe dans sa tête, j'ai eu la même impression à la lecture de son…, de son quoi d'ailleurs ?
Roman, documentaire, autobiographie ?
Un deux trois, perdu je fus dans le rendu, la mayonnaise n'a pas pris. Oeuf, huile, moutarde, un deux trois, c'est fluide, trop, je n'ai pas senti la consistance, les ingrédients n'ont pas voulu s'homogénéiser. Il manque la pincée de sel.
Fluide mais pas limpide, cette valse russe.

Un deux trois, troïka. S'il n'en restait que trois, serait-ce Ivan le Terrible, Staline et… Poutine ?
Un deux trois, la France, la Russie, l'Ukraine.
Un deux trois, la guerre, la mère, la fiction.
Un deux trois, le roman, le documentaire, l'autobiographie.
Mais il y a conflit, intérieur. Peut-être ne suis-je pas prêt pour ce rythme ? Un quatrième temps m'empêche de virevolter en cadence.

« Une valse à quatre temps
C'est beaucoup moins dansant ».

Une valse a mis l' temps,
Des mois et des ans,
Et la guerre tout autant,
C'est beaucoup plus troublant.
Y a eu trop de détours, j'ai pas senti l'amour…

2036, c'est l'année fatidique jusqu'où Poutine s'est lui-même fixé ses limites.
Plus que douze ans. Non, encore douze années, et après ? Douce année 2036 ?
Tromperie douce-amère, conflit intérieur.
Entre rire et larmes, entre gaieté et abattement, entre passé et présent, entre révolte et renoncement, entre rêverie et réalisme.
Entre, mais pas en même temps, je suis entré, mais j'ai trouvé que c'était mal rangé, la déco m'a mis K.O., impossible de m'installer, je suis ressorti.
Je suis seul et je l'aperçois, le Poutine qui bat la mesure, et je mesure mon émoi.

Et moi ? Quand vais-je éclater ma joie ?
A mon humble avis, le grand Jacques n'a pas infusé sur le petit Nicolas.

« Une valse a mis le temps
De bâtir un roman »…

Entrez dans la danse,
Voyez comme on danse,
Sautez, brûlez,
Embrasez qui vous voulez !







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Ce livre est pour moi un peu une énigme...
Bien écrit par un journaliste, sur un sujet d'actualité : l'Ukraine
Lors de la lecture on n'apprend rien de plus que ce que malheureusement on sait déjà, on se rend compte que le journaliste a des rapports familiaux avec le pays.. sur la couverture l'éditeur a marqué "roman", alors ma question est ce un roman , un documentaire ou une autobiographie?
Je préfère nettement quand les choses sont clairement définies
D'autre part les allées retours de période font un peu brouillon.
Avis pas très positif je le crains mais sincère.

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