M. de Pendennek est un homme de tête et de cœur. Il vaut à lui seul plus que tous ces gens qui pensent que, par le seul fait d’appartenir à la noblesse, ils se trouveraient déchus s’ils s’adonnaient à un travail quelconque. Au lieu d’utiliser leurs facultés et de chercher à sortir de leur médiocrité intellectuelle ou matérielle, ils jugent préférable, s’ils sont appauvris, de mener une vie stupide et abrutissante dans leurs petites villes ou leurs gentilhommières, ou bien, s’ils ont conservé quelque fortune, de la gaspiller dans une existence mondaine et futile, aussi sotte que l’autre.
Il s’éloigna, après s’être informé en excellent français si les hôtes de son maître souhaitaient quelque autre service de sa part. Guy se réchauffait un peu, mais la frayeur éprouvée tout à l’heure provoquait chez lui une sorte de prostration. Il but une tasse de thé additionné de rhum et se mit à somnoler dans le fauteuil où sa sœur l’avait installé, près du feu.
Ils se trouvaient dans une assez grande pièce lambrissée de vieux chêne. Des nattes orientales très fines couvraient le parquet, des stores de même provenance se relevaient à demi sur les fenêtres. Les meubles étaient en bambou clair, de forme très élégante, et les sièges étaient garnis de soyeux coussins aux nuances vives mais harmonieuses. À travers l’atmosphère chaude se répandait le parfum des fleurs disposées dans de vieilles faïences de Quimper et dans deux petites amphores d’onyx posées de chaque côté d’une admirable Pieta de marbre qui occupait le centre de la cheminée.
M. de Pendennek est un homme de tête et de cœur. Il vaut à lui seul plus que tous ces gens qui pensent que, par le seul fait d’appartenir à la noblesse, ils se trouveraient déchus s’ils s’adonnaient à un travail quelconque. Au lieu d’utiliser leurs facultés et de chercher à sortir de leur médiocrité intellectuelle ou matérielle, ils jugent préférable, s’ils sont appauvris, de mener une vie stupide et abrutissante dans leurs petites villes ou leurs gentilhommières, ou bien, s’ils ont conservé quelque fortune, de la gaspiller dans une existence mondaine et futile, aussi sotte que l’autre.
Il faut penser que nous n’avons guère de grosses fortunes dans le pays et que Pierre, déjà peu coté au point de vue intelligence, s’est fait beaucoup de tort par sa sottise à ton égard. Je crois vraiment que ce mariage est ce qu’il pouvait faire de mieux.
Il s’agit de savoir prendre cet excellent homme pour en obtenir ce que l’on veut… Mais permettez-moi maintenant de vous adresser mes plus sincères compliments, ce que je n’ai osé faire là-haut, estimant que la sainteté du lieu demandait le silence, et ce silence me paraissant d’ailleurs la plus grande marque d’admiration, quand une impression nous a profondément émus.