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La fierté de Brett lorsqu'on a mis la dernière touche à Illusions Valentines. La douceur de Brett lorsqu'il ressentait mes instants de doutes et que je n'arrivai à rien. Le regard de Brett – lorsque les masques tombaient – du moins c'est ce que je croyais – et que l'heure passait aux confidences. La tension de Brett dans les moments les plus intimes. Est-ce vraiment à cela que ressemble un connard ?

Quatre heures. C'est juste le temps pour rassembler toutes mes affaires et me présenter à l'embarquement. Pas une seconde inutiles, de celles qui pourraient me donner l'envie de repartir au pas de course jusqu'à l'appartement de Lyana, de l'obliger à m'écouter, de lui faire l'amour jusqu'à ce que nos corps en souffrent de plaisir et se souviennent pourquoi on ne peut pas se séparer pour des conneries.
C'est juste assez pour ne pas lui hurler que je l'aime et que chaque mètre qui m'éloigne d'elle me fait gémir d'une douleur presque physique, comme si mon corps était resté cloué, lui, au sol, à l'emplacement exact où il s'est fracassé.

- Si j'étais le connard que tu imagines, je te rappellerais que, de gré ou de force, tu devras bien me parler parce qu'on a un contrat et que je peux exiger que tu le respectes. Mais H&A passe avant tout, même avant moi ou avant ce que j'ai cru voir en toi. lors je vais laisser ma place à Courtney. Parce que tes livres méritent d'avoir un écrin à leur mesure, et parce qu'on a bossé trop dur pour priver ma boîte de ton talent. Par contre, j'ai une requête. Lorsque tu trouveras ton nouveau fantasme, que tu lui créeras une existence qui sera un mélange de ce que tu imagines et de ce que tu liras dans la presse poubelle, par pitié, fais en sorte, qu'il n'approche pas de toi. Ne le laisse pas tomber amoureux de toi pour faire marche arrière à la première occasion. Ne lui fais pas miroiter qu'il pourrait toucher le paradis pour ensuite tout lui reprendre parce que tu n'es pas capable d'accepter que la vie, ce n'est pas du papier glacé, c'est aussi faire des choix, assumer, composer, laisser une chance, communiquer. D'ici là, contente-toi de vivre par clavier interposé. Tu feras moins mal.

- [...] Si tu veux faire autre chose que de la niaiserie, il va falloir que tu donnes un peu de ta personne, que tu sortes de ton confort d'une vie rêvée pour te confronter à ce qui est sale, à ce qui est moche, à ce qui te pousse hors de tes limites. Et pas que sur le meuble d'une salle de bains.

- Je ne pouvais pas leur écrire que tu m'as mis à genoux sans rien faire pour ça. Je ne pouvais pas dire à mes meilleurs amis, autrement que les yeux dans les yeux, que je tiens beaucoup trop à toi. Alors j'ai fait ce que je fais le mieux quand je me sens en position de faiblesse. Je fanfaronne pour ne pas avouer que je t'aime.

- Ne te cache pas, ni de moi, ni de mes paroles. Je pense chaque mot que je te dis et bien plus encore.

- De tenter de vivre quelque chose avec Lyana ? Carrément. Tu es gonflé de me le reprocher. Je n'y aurais sûrement même pas pensé si tu ne m'avais pas mis sur la piste de mes sentiments pour elle. Je suis accro à cette femme, à ce qu'elle écrit, à ce qu'elle est, à ce qu'elle me fait ressentir. J'aime tout de ce que je connais d'elle. Où est le mal si je veux nous donner une chance ? Je n'y arriverai pas si un océan et son arsenal de doutes se dressent entre nous. Ce qu'il y a est trop neuf pour que je prenne ce risque. Je sais ce que vous en pensez. Je m'emballe. Je confonds l'adrénaline de la création en commun avec autre chose de plus durable. Vous avez peut-être raison. Je n'ai pas de points de comparaison pour définir la nature exacte de mes sentiments. Je n'ai qu'une certitude. Je ne veux pas les perdre. Donc je lui ai proposé de venir avec moi. Tout est parfaitement logique.

- Et ta naïveté un supplice. Tu sais que je ne te caresse pas dans le sens du poil et que je ne te mens pas. Ni pour tes livres ni dans la vie. Je ne t'ai jamais épargné la vérité brute, parce que tu mérites quelqu'un pour te la donner, et que c'est à ça que sert ton meilleur ami, à te protéger de toi-même lorsque tu dérapes. C'est exactement ce qui se passe ici. Tu dérapes, tu patauges et j'ai peur que tu finisses par te vautrer.

- Tu n'en as pas besoin. Si je te connaissais pas si bien, je te croirais amoureux. Si tu ne faisais que la baiser pour passer le temps, tu m'en aurais parlé. La façon dont tu te tais, dont tu protèges jalousement cette aventure, ça par contre, c'est surprenant. C'est ce qui me certifie que ce n'est pas juste un coup comme ça. Regarde-toi ! Tu la ménages, tu la stimules. Tu es un éditeur en or, c'est un fait. Mais là, c'est différent. Tu engages bien plus que ton travail sur ce projet.

- Réagir comme si on avait fait quelque chose de mal. Ne regrette jamais les instants où tu t'abandonnes.