Citations sur Le pari (7)
Fais moi rire! ou au moins, dis-le au passé... quelle farce! Tout ce beau monde admirant l'impeccable docteur Laforest! Si équilibrée, ramgée, toujours à sa place, et tellement impressionnante. Ben, réveilles-toi Lemieux! Ouvre tes beaux grands yeux. T'as bien vu que je suis en miettes, non? Te fatigue plus: il n'y a rien a admirer. C'est de la frime!
Je ne suis pas un modèle, reprit-il. Je ne suis égoiste, fendant, colérique. Même que je me perçois comme un grand malade. Moi aussi, j'ai vécu des choses...difficiles...des évènements auxquels j'ai encore du mal à faire face. Mais contrairement à toi, je ne les laisse pas me gruger tout rond. Au lieu de me replier, je me défoule. Plus ça me taraude, plus je me laisse aller. Toi, tu étouffes parce que tu gardes tout en dedans. T'es peut-être juste trop bien élevée. Faudrait désapprendre. Il est jamais trop tard.
Je fis quelques pas encore jusqu’à ce que je puisse appuyer ma tête contre sa poitrine, enfouir mon nez dans la laine de son chandail, entourer ses épaules de mes bras. Il resta longtemps immobile. Son cœur cognait contre mon épaule. J’avais l’impression d’être appuyée à un tronc, un arbre droit, dur, sans ramure. Puis soudain, comme par enchantement, des branches poussèrent. Un bout de doigt effleura ma joue mouillée, un autre se prit dans mes cheveux et deux bras, enfin, m’enlacèrent.
Je fis quelques pas encore jusqu’à ce que je puisse appuyer ma tête contre sa poitrine, enfouir mon nez dans la laine de son chandail, entourer ses épaules de mes bras. Il resta longtemps immobile. Son cœur cognait contre mon épaule. J’avais l’impression d’être appuyée à un tronc, un arbre droit, dur, sans ramure. Puis soudain, comme par enchantement, des branches poussèrent. Un bout de doigt effleura ma joue mouillée, un autre se prit dans mes cheveux et deux bras, enfin, m’enlacèrent.
- On ne va tout de même pas se fendre en quatre pour une vieille moribonde ! Avez-vous déjà entendu parler des coupures dans le secteur de la santé, docteur Laforest ? On a des choix à faire ! La simple logique veut qu’on ne s’acharne pas sur ceux qui ont le moins de chance de s’en sortir. C’est comme aux courses : il faut apprendre à miser sur un cheval gagnant.
(…)
- Je suis prête à assumer tous les frais : la chambre individuelle, la télé, l’infirmière privée, peut-être même la dame de compagnie… Je lui apporterai des fruits, des fleurs, des gâteries. Mais c’est toi le spécialiste, tu seras responsable des plans de traitement… Si tu acceptes le pari, tu seras obligé de mettre le paquet !
Les croisades, c'est comme les guerres: on ne choisit pas toujours d'aller au font. Et puis, une fois rendu, c'est pas facile de revenir.
Ce que t'es nouille, Laforest! Je t'ai jamais admirée pour ca. La femme pseudo-parfaite que tu viens de décrire m'a toujours fait suer. C'est pas mon genre.. ce qui me fascine, ce qui m'émeut, c'est l'autre, cachée derrière. Celle qui est plein d'orages et qui encaisse les coups, celle qui ravale, avec une force, une détermination incroyables. Je me trouve quand même un peu lâche à côté. T'es comme une croisée à l'ancien temps, Max. Tu fonces, et fonces toujours, en gardant la tête haute même pendant les pires assauts. Le drame, c'est que ça donne rien. Ta croisade aura jamais de fin.