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Citations sur Marie-Lune, tome 3 : Ils dansent dans la tempête (8)

En poussant la porte de mon appartement, j'ai eu un frisson. L'impression d'un désastre. Pourtant, tout était en place. Je n'avais pas fait sécher mon maillot et ma serviette et il y avait une petite flaque sous le sac, mais ce n'était quand même pas grave. Lorsque j'ai retiré la serviette du sac, les enveloppes sont tombées. J'ai ouvert machinalement celle qui me semblait contenir une circulaire. À l’intérieur, il y avait une autre enveloppe adressée au 281, chemin Tour du lac, au lac Supérieur.

J'ai tressailli en reconnaissant l'écriture d'Antoine. À notre dernière rencontre, trois ans plus tôt, j'étais enceinte du moustique. Depuis, Antoine ne m'avait jamais écrit.

Mes doigts ont caressé les signes. J'avais peur d'aller plus loin. J'ai déchiré un coin de l'enveloppe en tremblant comme les feuilles des bouleaux lorsque le vent se lève à l'approche d'une tempête. Quoi que disent ces mots, je ne me sentais pas la force de les lire.
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Il gueulait tellement fort. J’avais entendu les exclamations du Dr Larivière : « C’est un garçon ! Il est vivant ! » Ça m’avait presque insultée. Je savais bien que mon moustique était vivant. Nous avions mené une rude bataille tous les deux dans la salle d’accouchement. Et nous l’avions gagnée.

Bien sûr qu’il était vivant. Mon fils criait déjà plus fort que les oiseaux sauvages. Il n’était pas tout bêtement vivant. Il était merveilleusement, extraordinairement vivant.

Mais l’aventure finissait là. Alors, j’ai fermé les yeux.

Une infirmière m’a tirée de ma torpeur. Pourtant, elle ne s’adressait pas à moi. « Veut-elle voir le bébé ? » Il y a eu un silence. Je me concentrais sur mes yeux fermés. Il fallait verrouiller les paupières. Je m’étais promis de ne pas regarder.

Les paupières ont cédé et j’ai vu deux bouts de pattes, rouges et plutôt vilaines, dépasser d’un morceau de tissu. Le drôle faisait du vélo ! Un poing minuscule s’est libéré et s’est mis à battre l’air furieusement.

Le Dr Larivière a dû remarquer que j’observais mon moustique. Il m’a demandé si je voulais le voir. C’était stupide ! Je le voyais déjà. Mais j’avais compris : il m’offrait de le voir d’un peu plus près. De lui toucher, de le respirer, de l’embrasser. De le prendre dans mes bras…

J’ai dit non. Très calmement. Et je me suis relevée pour m’asseoir dans le lit.

Il hurlait toujours. Je le voyais mieux maintenant. Il était horriblement minuscule. Désespérément petit. Ça m’a déprimée. L’aventure était-elle vraiment terminée ?
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Ma psy s’était trompée. J’étais aussi malheureuse là-bas qu’ici.
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Il y avait, enfoui dans ma mémoire, le souvenir d’autres arbres qui, eux, ne disparaissaient jamais. Des arbres immenses dominant l’espace. Leurs racines plongent dans le ventre de la terre. C’est impossible de les mettre en pot. Les grands sapins du lac où j’habitais avant étaient au cœur de toutes les saisons. On ne pouvait pas les oublier.
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Trois hommes s’affairaient autour d’un camion de la municipalité. Ils hissaient un arbre en pot, jaunâtre et chétif, dans la boîte de leur véhicule. Derrière eux, un autre camion, bourré d’arbres aussi verts que ceux d’une pub de pépinière, a comblé le trou. Opération terminée. Les véhicules ont roulé vers un autre malade.

Je me suis demandé ce qui arrivait à ces arbres l’hiver. Je ne parvenais pas à me rappeler. Pourtant, cette rue, c’était presque ma cour. L’été, on voyait bien les arbres, mais le reste du temps, s’ils étaient là, on ne les remarquait même pas.
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En route vers la piscine, j’ai vu quelque chose d’étrange. Enfin, pas si étrange que ça quand on y pense. Sauf qu’on n’y pense pas. À Montréal, le long des grandes avenues, il y a des arbres en pots. De vrais arbres, plus hauts que moi, plantés dans des bacs en acier. Il y a trois ans, quand j’étais arrivée, ça m’avait un peu étonnée. Je m’inquiétais des racines. Je les imaginais tout entortillées et gonflées, forçant misérablement pour percer le métal. C’est quand même idiot de se faire du mauvais sang pour quelques racines en pot.
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J’étais habituée. Il y avait toujours un Sylvain, un Éric ou un Guillaume dans la vie de mon amie. Sylvie avait déjà le cœur frivole quand nous vivions au bord du lac Supérieur, près du mont Tremblant, et elle ne serait pas différente en Alaska.
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Je déteste les gens qui font semblant d’être parfaits et qui agissent comme si la vie était une machine bien huilée.
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