Dans le Couloir de la Mort, les détenus attendent leur dernière heure. L'un d'eux, qui observe et raconte, vit le plus souvent caché sous sa couverture, n'ayant plus parlé de puis des lustres, avec pour seuls amis quelques livres et pour seul réconfort quelques délires féeriques. On suit la dame qui vient voir York pour réviser son dossier et l'arracher à l'exécution, alors que York n'aspire qu'à la mort, le prêtre déchu qui peine à accompagner les condamnés lors de leur dernière heure, la vie de la prison : ses caïds, ses trafics, ses esclaves sexuels, ses gardiens véreux, sa nourriture immangeable.
il y a là un beau matériau, que
Rene Denfeld exploite par moments avec une prenante poésie lyrique. Je lui reprocherai cependant une certaine naïveté manichéiste, et un côté mélo qui s'accordent mal avec l'austérité de ce sujet éprouvant. On comprendra aisément qu'elle veuille semer un message d'espoir et de tolérance dans ce monde sordide, mais il m'a semblé un peu mièvre.
Selon l'humeur, l'ampleur et l'intensité du sujet sauront l'emporter, comme le montrent les nombreuses critiques dithyrambiques dans la presse ou sur le Net. Il m'en est resté comme un regret, celui qu'on ressent après avoir goûté une belle crème gâchée par trop de grumeaux.