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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Plus cocu que que le héros, tu meurs ! c'est l'histoire (assez tordue, il faut bien le dire) d'une femme qui trompe trois hommes : son mari, son amant, et un jeune homme qui tombe par malheur entre ses griffes, et ce pour que le mari ne découvre pas quel est son véritable amant.Une histoire qui à l'époque aurait pu finir sur le pré, sans l'habileté machiavélique de la dame.
On se prend à regretter le temps où les femmes ne travaillaient pas et défiaient le machisme ambiant plus sûrement qu'une DRH !
Et quelle écriture ! rapide, acérée, faisant mouche à chaque fois !
On connaissait Vivant Denon comme égyptologue et ami de Bonaparte, l' écrivain mérite d' être savouré. D'ailleurs, ne vaut-il pas mieux (surtout aux XVIII-XIXe s) être vivant de nom que mort de réputation ?
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L'histoire nous conte une nuit de plaisir entre un jeune homme de vingt ans et une amie de sa maîtresse. Sans avoir l'air d'y toucher, celle-là se joue de son mari, de son amant en titre et de du jeune homme de la plus belle des manière. Mais qu'importe l'intrigue, tout est dans la manière de la dire.
Et c'est une nouvelle, allègre, enlevée, un pur bonheur d'écriture du début jusqu'à la fin. Il faudrait tout citer . Quelle merveille ! Et quels regrets que Denon n'ait pas écrit d'autres textes de la sorte. Il n'est pas impossible que je me lance dans la lecture de ses récits de voyage pour voir s'ils sont aussi bien écrits.
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Un texte très bref, savoureux. On s'embarque dans ce petit jeu de séduction, de sentiments, de manipulation.
C'est léger, c'est frais. J'ai eu un peu de compassion pour ce petit jeune qui se fait manipuler par cette vilaine femme. Non, en fait c'est ce que j'aime dans cette littérature du 18ème : les femmes ne sont pas de si fragiles petites choses, bien au contraire.
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"Je cherchai bien la morale de toute cette aventure, et… je n'en trouvai point."

La dernière phrase de ce conte est assez significative de l'ensemble du texte : il est inutile d'y chercher une quelconque morale ou leçon, seuls le caprice et l'inspiration d'un moment ont présidé à cette plaisante aventure. Celle-ci est initiée par Madame de T***, femme soucieuse de sa réputation et sachant la préserver (sans avoir celle d'une prude pour autant), à qui il prend brusquement la fantaisie d'enlever le jeune narrateur à une de ses amies et de l'emmener à la campagne de son mari. Bien que surpris, Damon se laisse conduire et entraîner dans un rêve éveillé. Cette dimension onirique est en partie causée par la rapidité des évènements. Cette vitesse se répercute sur la narration et donne au lecteur la sensation d'être lui aussi pris dans ce tourbillon. Toutes les procédés d'usage de ce type d'arrangement amoureux sont respectés, mais de façon accélérée, en une nuit. Vivant Denon livre donc dans cette nouvelle une épure des intrigues libertines aristocratiques et romanesques : tel Meilcour par Madame de Lursay, Damon est initié à l'amour et à ses délicatesses par Madame de T***, bien plus rapide dans cette entreprise. Elle y est bien entendu aidée par son jeune apprenti, déjà formé au langage codé de la société de l'époque.

Comme l'annonce le titre, cette nuit d'initiation et de rêve restera sans lendemain : "Tout m'échappe avec la même rapidité que le réveil détruit un songe, et je me trouvai dans le corridor avant d'avoir pu reprendre mes sens." le conte se poursuit alors, non plus sur le mode érotique comme précédemment, mais sur celui de la comédie : les retournements de situation se succèdent – avec bonheur, pour qui sait les lire entre les lignes, comme il est de coutume dans ces récits du 18e siècle –, chacun joue son rôle, sans toujours se rendre compte de son ridicule, et tous repartent contents. Bien sûr, tout n'est pas idyllique dans ce dernier tableau, le cynisme de Vivant Denon ne s'efface pas ainsi : la figure de Madame de T*** domine comme celle de la marionnettiste dans la pièce qui se joue, c'est-à-dire comme celle qui manipule tout ce beau monde et est la seule à sortir indemne de cette comédie sociale et amoureuse.

"Conviens que le théâtre du monde offre des choses bien étranges, qu'il s'y passe des scènes bien divertissantes."

Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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Point de lendemain/ Dominique Vivant Denon
Très épris de la Comtesse de …, Damon, le narrateur, un jeune homme de vingt-cinq ans ignorant les subtilités d'une certaine classe sociale, se laisse glisser après une soirée truquée à l'Opéra, dans les bras de Mme de T… , elle-même très amoureuse du Marquis de ….
Le but de Mme T…, grande manipulatrice, serait-il l'infidélité pour punir ou stimuler le Marquis, ou bien seulement pour le plaisir ? :
« Nous frémîmes en entrant : c'était un sanctuaire, et c'était celui de l'amour ! Il s'empara de nous, nos genoux fléchirent. Il ne nous resta de force que celle que donne ce dieu. Nos bras défaillants s'enlacèrent…La lune se couchait, et le dernier de ses rayons emporta bientôt le voile d'une pudeur qui, je crois, devenait importune. »
Ainsi s'exprime Damon après une nuit d'amour sans lendemain avec Mme de T…, la grande gagnante de ce petit jeu libertin, car elle a fait en sorte que Damon ne puisse dévoiler à personne son infidélité à son amant le Marquis, Damon lui-même étant coupable d'infidélité à l'égard de la Comtesse sa maîtresse.
Ce bref roman fut écrit en 1777 par le futur créateur du Musée du Louvre, Vivant Denon. le style très XVIIIe est tranchant et concis pour une brièveté de l'action, le tout teinté d'humour. On a pu dire que c'était une version compacte des « Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos.
Une seconde version du roman, peu différente de la première, fut publiée en 1812. le côté passionnelle et fougueux du jeune homme y est exacerbé. Elle fait suite à celle de 1777 dans ce petit livre.
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Trouvé tout à fait par hasard dans les rayonnages de la bibliothèque, je ne sais vraiment pas dire ce qui a attiré mon oeil vers ce petit ouvrage. Point de lendemain est un court texte d'une quarantaine de pages, suivi dans cette édition de deux autres textes : Voyage historique et pittoresque dans le Royaume des Deux-Siciles et Voyage dans la Basse et la Haute-Égypte pendant les campagnes du général Bonaparte. Ces deux textes sont de moindre importance -à mes yeux seulement-, des récits de voyage et de la campagne d'Égypte de Bonaparte. Je m'attarderai sur Point de lendemain.

Il s'agit d'un conte libertin d'une modernité dans l'écriture assez incroyable, pour preuve, le tout début :

"J'aimais éperdument la comtesse de... ; j'avais vingt ans, et j'étais ingénu ; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta. J'étais ingénu, je la regrettai ; j'avais vingt ans, elle me pardonna : et comme j'avais vingt ans, que j'étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l'amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes." (p.9)

Alors ? J'avais prévenu. Que certains pseudo-écrivains -je ne donnerai pas de noms- de maintenant en prennent de la graine, l'art de la répétition sans être lourd, celui de la ponctuation. Style haché, franchement, parfait.

Ne connaissant pas l'auteur dont seul le nom apparaît sur la couverture, lorsque je lus ces premières phrases, je crus à un livre récent, et hop, ni une ni deux, dans ma besace. C'est en arrivant à la maison que je l'ouvris et découvris qui était Vivant Denon (1747-1825). Je ne saurais trop conseiller d'abord de se pencher sur son court roman (le seul, ses autres écrits sont des récits tels les deux sus-mentionnés) et ensuite sur sa biographie.

Élégance, style, ce petit roman libertin se lit avec joie et même si l'on est habitué à des textes plus crus, plus directs, il ressort d'icelui une sensualité et un certain émoustillement pour toutes les choses suggérées plus que dites, pour ce libertinage en costume d'époque -non, je ne suis pas fétichiste, mais ça a quand même plus de classe qu'à oilpé en pleine campagne.

Légère lecture qui m'a ravi, elle existe en de multiples éditions, dont certaines très peu onéreuses, n'hésitez pas à découvrir un auteur oublié, en plus, si on réussit à le replacer dans une conversation, ça fait chic et instruit. Que des avantages.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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