Cet ouvrage est un recueil de témoignages de Déportés qui ont tous en commun d'avoir été affectés aux mines de sel du Kommando de Neu-Stassfurt.
L'originalité de ce récit tient dans sa teneur : en effet, nous suivons le parcours de la plupart de ces hommes depuis leur engagement dans la Résistance, leur arrestation et les différents chemins empruntés pour échouer à Compiègne au camp de Royallieu.
le 17 Août 1944, ils prendront le dernier train à destination de l'Allemagne.
Leur voyage épouvantable, qui durera 4 jours, les conduira à Buchenwald et de là à Neu-Strassfurt.
Ces hommes croyaient avoir connu le pire mais l'enfer les attendait du 11 Avril au 8 Mai 1945 avec ce que l'on a appelé " la marche de la mort ".
Les survivants nous parlent des évasions parfois réussies mais aussi des innombrables mises à mort par les SS tout le long des chemins puis enfin de leur libération, dans le plus grand chaos.
C'est un ouvrage bouleversant comme souvent ce type de livre de témoignages et surtout, il est essentiel pour ne pas oublier.
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Aujourd'hui, en traversant une petite ville des femmes nous ont insultés et craché dessus ; des enfants de dix ans montraient le poing.
...Ici, le village est gardé par des gosses en armes habillés en soldats : certains ont 11 et 12 ans et sont aussi féroces que les SS...
Témoignage d'un survivant ( 160 sur 400 ) de la marche de la mort du camp commando de Neu-stassfurt.
Les gardiens firent creuser une grande fosse.
Chaque matin un SS surnommé "Croque mort " passait parmi les déportés allongés et d'un coup de botte sondait leur vitalité. Si l'un d'entre eux ne réagissait pas où s'il n'avait pas la force de réagir, Croque mort le jetait dans la fosse.
C'est ainsi que certains déportés furent enterrés vivants.
Nous retrouvâmes "Croque-mort" prisonnier des Américains qui nous empêchèrent d'assouvir notre vengeance...
J'ai peur et même le bruit lointain d'un moteur de traction me fait tressaillir.
J'ai cru très longtemps que je ne pourrais jamais l'oublier, car je l'ai si souvent entendu comme le signal de tortures.
Lors d'un interrogatoire, il vaut mieux dire quelque chose de faux, mais précis et incontrôlable que de ne rien dire, mais il faut aussi ne jamais démordre de sa position, qu'elle soit la peur que l'on éprouve.