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Citations sur La chance de leur vie (23)

Les petites villes sont ainsi, on y lit les nouvelles sans ouvrir le journal, la rumeur est plus rapide que l'imprimerie.
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On regrette toujours le passé pour l’unique raison, amère et suffisante, que la distance qui nous séparait alors (théoriquement) de la mort était plus importante.
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A peine la question l’avait-elle effleurée qu’elle repartit là où elles se trouvaient toutes, serrées les unes contre les autres, à l’abri des réponses.
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Pourquoi sa main me soigne-t-elle, se dit Sylvie. Il pose la main sur moi, à n'importe quel endroit, et je suis aussitôt guérie.Il sait toujours à quel endroit me toucher. Parfois, il me tient par l'auriculaire et c'est précisément ainsi que je veux être tenue. D'autres fois, il plaque sa main sur mon dos, à peine en dessous de la taille, comme si nous allions nous mettre à danser. C'est très rare. Très efficace. Même si nous vivons ensemble, dormons ensemble, faisons l'amour ensemble, il me semble qu'il garde toujours les mains dans les poches, ou croisées derrière la tête, comme pour ménager leur pouvoir.
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"Tu en feras un égoïste, répliquait Hector. Il faut laisser les enfants se dépatouiller avec la métaphysique. c'est privé. C'est comme....comme les caleçons."
La métaphysique comme les caleçons? Vraiment ? se demandait Sylvie. Quelle étrange comparaison. Surtout venant de la bouche d'un philosophe, d'un poète. Oui Hector avait raison à sa manière . Il s'agissait de laisser l'enfant tracer sa propre voie, trouver sa propre voie.
p 122












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Pour quoi suis-je faite ? s’interrogea-t-elle. A peine la question l’avait-elle effleurée qu’elle repartit là où elles se trouvaient toutes, serrées les unes contre les autres, à l’abri des réponses. (p. 49)
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Sylvie avait lu Philip Roth, elle avait lu Romain Gary, d’autres encore, ces écrivains mâles dont l’impudeur était réjouissante. On y apprenait tout, de leurs premiers émois jusqu’à leurs pannes récentes, en passant par leurs idiosyncrasies masturbatoires et leurs fréquentes mictions nocturnes. On demeurait, toutefois, sur la rive masculine. De l’autre côté de l’eau, c’était le silence. Silence sur les marées des montées de lait, sur l’écartèlement des tissus au moment de donner naissance. Les premières règles faisaient sujet, l’avortement aussi, parfois, car ils allaient dans le sens de la conquête, le triomphe de la nubilité, la victoire de la liberté.
Il lui semblait qu’elle avait connu le goût du sperme avant de l’avoir sur la langue. Et pendant ce temps, durant toute cette effarante logorrhée de l’homme, sexe brandi page après page, la femme muette tentait de raconter une autre histoire, la sienne, qui paraissait n’intéresser personne, pas plus ses semblables que les garçons dont on comprenait aisément la moue dégoûtée.
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Hector s’est chargé de tout. Il a plié de nouveau tous les pulls que Sophie avait pliés, mais al/ Sans remarques désagréables, sans se moquer ni se plaindre. Sylvie l’a regardé faire, reconnaissante, tout en ayant l’impression qu’on lui sciait doucement les poignets. Les jours s’empilent. Pourtant le quotidien semble ne pas se construire ; l’habitude et sa prodigieuse force d’inertie sont absentes. Certains matins, Sylvie se demande si elle existe encore et, juste après, ce que cela signifie d’exister. Elle sent alors, sous ses pas, le rebord d’une spirale d’anxiété. Si elle avance sur cette voie, elle sera fichue. Elle glissera, perdra ses moyens, ne saura plus remonter. Cela lui est arrivé autrefois. Elle se rappelle la sensation. Un anéantissement auquel on assiste en spectateur, jusqu’au moment où l’on se rend compte que l’on est soi-même démoli. On est alors saisi par l’effroi et l’envie de fuir, sauf que l’on n’a plus l’énergie nécessaire pour s’échapper, faire marche arrière. L’énergie, elle aussi a été détruite, absorbée. Mais c’est très différent à présent. Elle est simplement dépaysée. Hector lui parle de repères. Il lui conseille de prendre ses marques, de s’inventer une routine et, assez rapidement, tout s’améliore. Lester se rend au collège avec le bus jaune. Il est plein de vigueur. Il semble avoir grandi d’un ou deux centimètres. Sylvie a étudié les brochures rapportées quelques semaines plus tôt de l’Alliance française. Cours de danse, de tai-chi, de langues, soirées lecture, spectacles pour enfants, semaine gastronomique. Combien de temps vont-ils rester ? Cela vaut-il la peine qu’elle s’inscrive à toutes ces activités ? N’en choisir qu’une. Atelier de poterie, le mardi et le jeudi. Hector la félicite. Il lui confirme que l’important, c’est de structurer sa semaine.
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Hector regrette aussitôt sa réponse. Il ne veut pas mêler Sylvie à cette nouvelle vie qui s’est ouverte à lui ici sans qu’il ait pu le prévoir. Il ne s’explique pas lui-même comment c’est arrivé, presque naturellement, comme si cela constituait une partie du cursus. Il n’en retire ni culpabilité ni gloire, seulement un immense, un incroyable plaisir. Il songe que ce rôle inédit d’amant lui est tombé dessus comme aux super-héros modernes leurs pouvoirs.
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Mais elle n’avait pas d’amies, elle n’était pas douée pour l’amitié, se disait-elle. Elle s’était toujours imaginé que c’était à cause d’un genre de lenteur. Une lenteur à discerner qui était pour elle et qui était contre elle dans un groupe.
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