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Citations sur L'éternel fiancé (74)

...Quand nous ration un train, parce que mon père était à ce point rétif à toute forme d'autorité qu'il estimait humiliant de se soumettre à la contrainte d'horaires décrétés par la SNCF, ...
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On se méprend quand on juge mineures les passions de jeunesse, ces incendies précoces. Certains cœurs sortent calcinés de l'enfance. Personne n'en porte le deuil. On sourit face aux cendres.
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Assez déçue..
Un résumé assez plaisant, les premières pages plutôt intéressantes malheureusement la tournure des évènements me laisse plutôt perplexe. Une incompréhension face à ce roman. Heureusement que le style sauve le récit. Je préfère penser que je suis passée à côté plutôt que de prêter de mauvaises intentions à l'autrice.
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Quand j’étais petite, tout en sachant que je finirais par grandir et avoir ma propre famille, ou du moins ma propre maison, je n’imaginais pas ma vie sans mes parents ni mes sœurs. Cela m’aurait paru aussi incongru que d’envisager mon avenir sans mes pieds ou sans mes mains. Ils faisaient partie de moi. Nous étions là, ensemble, pour toujours. Et même s’il était clair pour chacun que le temps passait – mon père et ma mère, je le voyais bien, ne vivaient pas avec leurs propres parents –, ce que nous formions tous les cinq avait quelque chose d’éternel.
Quand ma mère est partie, j’ai pensé : Comment peut-elle partir puisque nous sommes ensemble pour toujours ?
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C’est pendant que mon brancard roulait dans des couloirs parfumés à l’éther, pendant que les perles transparentes du goutte-à-goutte égrainaient mes heures, que mes muscles fondaient, qu’on me retournait aussi facilement qu’une méduse au bout d’un bâton pour changer mes draps, me nettoyer, vérifier l’état de ma peau, l’oindre si nécessaire, pendant que mon cerveau hésitait à n’être plus qu’une motte sécable, non électrifiée, qu’Antonia a rencontré Étienne.
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Ma mère m’adresse un bref sourire un peu sec. Elle a pris l’habitude de m’obéir et ce renversement des rôles ne l’enchante pas. Je sais que ce n’est pas par crainte que son autorité s’en trouve bafouée à jamais. Je connais exactement la raison pour laquelle elle éprouve une pointe de douleur quand elle se voit contrainte d’exécuter mes ordres. Cette nouvelle donne lui rappelle que j’ai failli mourir. Elle a horreur de s’en souvenir.
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La fille de nos anciens voisins, à l’époque où nous habitions rue Gustave Mesureur, avait contracté une encéphalopathie à la fin de l’adolescence. Mes parents avaient déclaré, sans manifester suffisamment de compassion à mon avis : « Elle va devenir un légume et puis elle va mourir. » J’avais quatre ans et j’avais essayé d’imaginer une courgette de la taille de Paula, la fille de nos voisins. Puis la même courgette, morte. 
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J’avais deux sœurs, une mère, un père. Une famille comme une autre. Pourtant, dans mon esprit d’enfant, elle n’était compatible avec aucune de celles qui nous entouraient. Ma sœur aînée, Lise, m’a confié un jour que c’était l’impression sur terre la mieux partagée. « Du dehors, a-t-elle expliqué de sa voix mélodieuse, les familles paraissent toutes à peu près fonctionnelles, mais du dedans, c’est atroce, on a forcément une tante à barbe, une arrière-cousine mystique, un oncle pédophile, des bègues, des radoteurs, des lâches, des génies, des saintes, des puants, des sportifs compulsifs. » Ma grande sœur avait raison, sous l’œil du microscope, les cellules cessaient d’être de simples cercles ; à l’intérieur, ça grouillait.
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Mon père se pliait à son jugement, lui qui ne se pliait à rien, pas même à l’horaire d’un train.
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La mémoire, qu'est -ce que c'est ? A quoi ça sert ? Tout le monde dit : Je n'ai pas de Mémoire. On en rit. Quand on pense à la personnalité de quelqu'un, on ne songe jamais que la mémoire en constitue le centre, que c'est autour de ce creux, de ce trou que tout s'organise. Car la mémoire n'a ni forme ni fond, pas de contours, pas de limites, elle est capable d'engloutir cinq années d'un coup et d'y planter l'étendard récapitulatif "Enfance", tout comme elle sait décortiquer les minutes en secondes et les secondes en répétitions d'elles-mêmes, segmentées par l'itération, car il n'y a que dans le passé que l'on peut interrompre le défilement du temps pour pénétrer dans la profondeur de l'instant; certains points chronologiques s'ornent ainsi de multiples détails, c'est un souvenir sans importance et pourtant, on collectionne tous les éléments: lumière, parfum, bruissements, lueurs, écheveau de sentiments mêlés, éventail complet des sensations.
page 237-238?
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