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Citations sur L'éternel fiancé (74)

Et, d'ailleurs, ma mère ne se plaignait pas. Elle songeait que ses parents avaient vécu l'exil, la misère et la guerre-et elle, Rien. Sa muselière bien serrée sur la bouche, elle avançait à travers les années comme dans un roncier que personne n'avait eu le temps de défricher pour lui faciliter le trajet ou lui indiquer un chemin. (p. 200)
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Comment font l'homme de ménage, le soudeur intérimaire ? Comment faisait Louis XIV, et comment les agriculteurs s'y prennent-ils en période de moisson ? Et de nouveau, je m'interroge: Comment faisait ma grand-mère, comment faisait ma mère, les jours où elles étaient tristes ? Comment ont-elles fait, toutes ces femmes, depuis la nuit des temps ? (p. 199)
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La distance lui confère un pouvoir qui paraît l'emporter sur le droit d'aînesse. Elle revient auréolée, renouvelée. (p. 142)
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Quand elle lisait les récits d'Ella Maillart, conseillés par le père Cerone, qui avait croisé sa route en Asie, elle se sentait comprise. Le reste du temps, elle avait l'impression d'être une originale sans excentricités. (...)
Quand elle a rencontré Rita, son arrière-petite fille amenée par son tout jeune papa, elle a eu l'impression de découvrir après tant d'années, à l'issue d'une vie qu'elle considère comme heureuse mais creuse aussi, figée dans un brouillard de solitude et d'incompréhension, une compagne parfaite. Ensemble elles cousent (mal) , elles cuisinent (bien), elles parlent des heures durant, s'évertuent à trouver le mot juste pour désigner ce qui les préoccupe, les émerveille. Elles ont quatre-vingt ans d'écart. Six ans. Quatre-vingt-six ans. Elles viennent de se connaître et se sont tout de suite bien entendues. (p. 156)
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L'énergie nécessaire pour vivre ma vie s'est échappée de mes veines, le sens a fui hors de mon cerveau. Je rebrousse chemin, je revois chaque fabrication, les instants de choix, les moments irrémédiables. Je démêle mon existence comme une chevelure qui n'a jamais connu le peigne. Je méprise mon destin, et cela créé en moi une aigreur terrible. Je réécris mon histoire à partir de souvenirs, de bribes d'existence avortées qui, au terme d'une hésitation, à la faveur d'un changement d'avis, n'ont pas fécondé l'avenir. (p. 188)
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Serai-je un jour aussi paisible ? Saurai-je , comme elle l'a fait, emprunter une autre route que celle qui semblait tracée ? (p. 95)
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j'avais désappris à être seule. C'était comme si, en partant, Yves avait confisqué l'horloge: le temps n'avançait plus. Les après-midi semblaient éternels, pour soudain se précipiter vers la nuit sans que j'aie pu profiter du jour. (p. 100)
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Ce qui m'étonnait surtout- car on voit souvent des couples mal assortis-, c'est que ma mère ait eu le temps et l'idée de tomber amoureuse non de lui, mais amoureuse en général.

A la maison, elle avait toujours l'air si préoccupée. Les tempes creusées par une anxiété constante. Elle rangeait, elle classait, elle pliait et repliait. Je me disais parfois que, si on l'avait laissée faire, elle aurait tout plié et replié en carrés de plus en plus petits, sa famille, sa maison, les voisins, la ville, la campagne tout autour, les montagnes, les lacs, la mer, les océans, les continents lointains et leurs habitants, jusqu'aux régions polaires, tout ça, en minuscules carrés qu'elle aurait consignés dans le bas du placard, avec sa collection de sacs en plastique. (p. 72)
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Je songeais aux contes de fées dans lesquels une souillon devient altesse: Cendrillon, Peau d'âne. Ne finissaient-elles pas par s'ennuyer ? (p. 76)
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Avant d'entrer au collège, je n'avais jamais eu envie d'être comme tout le monde. Je désirais l'amour de mes parents, la compagnie de mes soeurs, la chaleur rassurante du foyer. (...)
Nous étions le monde et mon regard demeurait comme myope au reste de l'univers. (p. 18)
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