Lucie et sa mère s'apprêtent à ouvrir la riche demeure des Autran afin de l'aérer avant leur prochaine arrivée de Marseille. Les Autran passent leurs étés sous le soleil de la Provence. Lucie n'a jamais aimé cette maison, qui lui donne une étrange sensation d'oppression, d'angoisse. Une tombe. Voilà l'image que s'en fait la jeune femme.
En pénétrant dans la demeure bourgeoise une odeur méphitique, insupportable, pestilentielle les prend à la gorge. Quel animal a bien pu venir mourir dans un endroit pareil, fermé sept mois dans l'année au point de dégager de tels remugles à faire rendre tripes et boyaux ? C'est une scène des plus morbides que découvriront ce jour-là la mère et la fille. Quelqu'un a recréé à l'identique le fameux et déshonorant tableau d'Édouard Manet, « Déjeuner sur l'herbe », avec le cadavre d'une jeune parturiente décédée en couches quelques semaines plus tôt, et déterrée pour l'occasion.
Lien :
http://dunlivrelautredenanne..