Obscura(t)
Par quel mystère peut-on passer de ce sulfureux
Obscura à l'inénarrable « année du rat » ?
Un excès de médicaments peut-être, toujours est-il que ce roman de
Régis Descott, situé à la fin du XIXème siècle à Paris est bien construit, très bien informé au point que certaines précisions médicales sont même un peu dures à avaler, L'auteur "frise" la complaisance, notamment dans les examens cliniques qu'opère le jeune médecin sur les vulves plus ou moins saines des jeunes demoiselles qui viennent dans son cabinet.
Mais ce jeune homme un peu incohérent dans ses sentiments est malgré tout très attachant, bien vu par son créateur, tout comme les autres personnages médecins, patients et filles de joie qui jalonnent cette aventure macabre , aux confins de la folie.
La progression un peu lente permet de reconnaître les liens qui relient fatalement les protagonistes un peu à la manière d'une pièce de théâtre dont tous les personnages figurent sur le programme et dont on sait qu'ils vont nécessairement se confronter à un moment ou à un autre.
Cette préexistence de la vérité est une clef de ce roman qui nous plonge dans un Paris décadent et carié comme une dent. Riches et pauvres se côtoient sans se voir, s'ignorent au point de se perdre dans les abîmes de l'horreur .Mais trop peut devenir excessif et la toute fin glaviotante soulève le coeur.
Edouard Manet est un personnage à part entière et son côté provocateur en son temps transparait bien en filigranne de cette aventure ou peinture rime avec torture.
Alors, "
l'année du rat" apparait d'autant plus comme une aberration fantasmagorique que rien ne permet de relier à
Obscura qui traverse l'intrigue en souriant entre les flaques de sang et les flaques de merde
Où se situe
Régis Descott exactement entre trois siècles?
Un cas d'école.