Dans
un certain M. Piekielny,
François-Henri Désérable prend son lecteur par la main, le fait s'asseoir bien confortablement avec une boisson chaude et l'invite à parcourir avec lui ses divagations, ses hypothèses, ses réflexions, le chemin qui l'a mené jusqu'à Piekielny, le chemin qui l'a mené jusqu'à
Romain Gary, le chemin qui l'a mené jusqu'à l'écriture aussi. Il nous livre ces détails entre fiction et réalité, traçant un pont dont on ne distingue pas toujours très nettement les contours, mais dont on se délecte parce que c'est bien ça, le sujet de ce roman : la vérité. Est-ce qu'il a existé, ce M. Piekielny ? Est-ce qu'il n'est que le fruit de l'imagination de
Romain Gary ? Et si c'est le cas, est-ce que c'est si grave, puisqu'il a écrit et qu'on y a cru ? Est-ce c'est si grave, puisqu'il représente des millions d'anonymes effacés du monde, des registres et de la mémoire ? Il n'y a pas vraiment de réponses dans ce roman, que des questions, une toile tissée autour d'une petite phrase issue d'un grand chef d'oeuvre ; c'est bien ce qui fait son charme, et certainement aussi ce qui en fait le plus bel hommage que l'on pouvait faire à
Romain Gary.