Que sais-tu de l’horreur d’être un animal écorché vif pour sa fourrure ? Rien. Moi, je l’ai ressentie à chaque fois que je croisais une connasse en vison.
Comme elle n'était pas coutumière des colères du jeune homme, Abigail ne chercha pas à comprendre. Tout ce qu'elle vit, c'est son visage sans masque, pour la première fois depuis leur rencontre. Un visage déjà marqué pour son âge, aux yeux tristes et au charme fou. Un visage qu'elle eut soudain envie de prendre dans ses mains et de couvrir de baisers. Le visage d'un homme qui avait rêvé sa mère toute sa vie et qui venait juste de découvrir qu'il l'avait tué. Un homme à la posture de petit garçon qu'on a envie de consoler, de protéger. D'aimer.
Il n'y a pas de meilleure prison que celle qu'on est persuadé d'habiter...
— Je ne mange pas de poisson, répond Kaleb. Je suis végétarien.
— Pourquoi ? s’étonne Faroudja.
— Pour des raisons qui pourraient bien t’apparaître évidentes un jour. Disons, par « sensibilité » si tu vois ce que je veux dire ?
— Ah ? Oui, je peux imaginer, mais ça m’ennuierait de ne plus pouvoir manger de viande. J’aime tellement ça !
— Au contraire, quand tu comprendras comme moi la souffrance animale, c’est en manger qui te posera problème.
Comment renoncer à ce qu'on a pensé pouvoir posséder un jour et qui pour la première fois depuis des mois vous avait redonné de l'espoir ? On ne peut pas haïr quelqu'un qui vous a fait ressentir ces choses-là.
Parce qu'elle me rendra peut-être meilleur...
Kaleb
Parce que je suis sûrement bien pire...
Abigail
- Pourquoi venir te jeter dans la gueule du loup ?
- Disons que la louve est plutôt jolie...
Elle aussi restait là à l’observer. Derrière ses yeux pailletés d’or, on pouvait voir passer toutes les saisons de ses émotions, les orages, les raz-de-marée, les doutes, les accalmies, l’envie de soleil et la capacité à réchauffer l’autre de son amour. On pouvait deviner l’effet qu’il lui faisait, et la lutte qu’elle se livrait pour lui résister, dans ce petit mordillement de lèvres qui la rendait si désirable. Ils se plaisaient, mais ils savaient que ce serait le cas avant même de se rencontrer.
Car si la première partie évoque bien Kaleb helgusson , la suite concerne sa petite amie. Le féminin n a jamais été très populaire dans l histoire de l humanité . Imaginez un messie avec des seins ? Inconcevable n est ce pas ?
Elle aussi restait à l'observer. Derrière ses yeux pailletés d'or, on pouvait voir passer toutes les saisons de ses émotions, les orages, les raz-de-marrée, les doutes, les accalmies, l'envie de soleil et la capacité à réchauffer l'autre de son amour.