Teen Spirit

L'esprit de Kurt Cobain et des Sex Pistols flotte sur ce roman. Bruno, trentenaire rêveur demeuré adolescent et claustrophobe est contacté par Alice, son ex du lycée, qui lui révèle que leurs amours de jeunesse ont débouché sur la naissance de Nancy, désormais âgée de 13 ans.Le roman aborde plusieurs thèmes comme l'adolescence, les relations pere-fille ou encore le refus du conformisme. C'est agréable à lire même si les personnages sont caricaturaux et, comme souvent chez Despentes, des propos très crus et une profonde tendresse sont étroitement imbriqués.

Bon roman mais pas le meilleur de Virginie Despentes.

J'ai trouvé ce livre trop caricatural, dans la critique systématique de tout, sans concession, de tous les rapports humains et surtout de la société qui ne parvient pas à donner une place aux désaxés, aux décalés.
Les analyses me semblent sans subtilité.
Seule la dernière phrase offre un supplément d'âme.
Je n'a probablement pas su m'imprégner de cette lecture.

Bruno est un ancien chanteur, punk rocker, solitaire, qui ne sort plus de chez lui et vit comme un adolescent. Un jour, une de ses anciennes amies, amour de jeunesse, réaparait pour lui annoncer qu'il est père d'une jeune fille de treize ans. Sa vie va alors changer du tout au tout.
Virginie Despentes raconte son histoire avec, comme d'habitude, beaucoup de cynisme et de pessimisme.

J'ai bien aimé cette lecture, qui a été plus plaisante que ce que j'imaginais à son démarrage. J'aime bien Virginie Despentes, pour la façon dont elle détonne dans le monde de l'édition par son style trash, cru, voire vulgaire. Ça en rebute certains, même beaucoup, moi ça passe, parfois difficilement mais ça passe.

Le style qu'elle aborde dans Teen Spirit est toujours cru et trash, mais moins vulgaire qu'à l'accoutumée (du moins de ce que j'ai lu, donc deux autres oeuvres d'elle seulement). A part les passages où le personnage principal fantasme sur d'autres femmes en s'imaginant ce qu'il pourrait leur faire, aucune vulgarité n'apparait dans l'oeuvre. Sa manière de décrire les êtres humains est certes sans pitié, mais réaliste et décrite de manière brutale, sans artifice, avec un langage familier devenu courant. Et surtout, le fait que le livre narre une histoire de paternité tardive fait que le style ne peut pas être vulgaire, car on touche aux enfants du point de vue parental. Même si les paroles ne sont pas remplies de mots d'amour / coeurs avec des ailes / bouche en coeur / love love love bizous, évidemment, ça reste Virginie Despentes !

J'ai beaucoup aimé l'histoire : celle d'un grand adolescent, raté et paumé, qui se découvre une fille adolescente de 13 ans conçue lors d'une amourette bourgeoise de jeunesse. Petit à petit va s'amorcer une renaissance pour ce père maladroit, qui va se remettre à travailler, à sortir, et va faire découvrir son petit monde à cette fille qui a grandi dans un monde bourgeois très éloigné du sien et de ce qu'il considère comme « la vraie vie ».
Les relations père/fille sont assez bien décrites, ainsi que le délicat passage de l'enfance à l'adolescence (passage de Britney Spears au hard rock par exemple). J'ai accompagné avec plaisir le personnage principal dans ses sentiments naissants pour cette adolescente difficile, pour qui les relations avec sa mère sont chaotiques, en pleine souffrance et quête identitaire. Même si j'étais loin d'être d'accord avec certaines idées de ce personnage sur l'éducation, les sentiments étaient là et c'est ce qui compte le plus.

Mon principal souci rencontré avec ce roman a été mon manque d'attachement aux personnages. Car c'est le souci avec Despentes : tous ses personnages sont laids; ou ont des tares qui font que je ne peux pas m'identifier à eux et donc que je ne les apprécie pas ou peu.
Dans ce roman-ci, le personnage principal est un gros loser, qui se fait entretenir par sa copine, se croit claustrophobe, ne travaille pas, en gros ne fait rien mais se croit bon à juger tout le monde car pense savoir ce que c'est que la « vraie » vie. La mère de Nancy, Alice, est une bourgeoise complètement flippée, qui boit, prend des médocs et s'occupe peu de sa fille, et comme son ex croit bon de juger tout le monde car elle pense avoir accès à la « vraie » vie. Alors oui ces personnages font vrai; mais dans les romans, quand on veut s'évader et qu'on se prend ça en pleine tête sur 150 pages, et bien ça ne vend pas du rêve…

Autre souci rencontré dans l'oeuvre, la critique sociale de la bourgeoisie. Conclusion du roman : le milieu bourgeois n'est attaché qu'au matériel, et est trop préoccupé par cela pour s'attacher aux vraies valeurs humaines et ressentir le véritable amour, même filial. Cela se rattache également au monde de l'entreprise, les patrons n'étant bons qu'à donner des ordres pour assouvir leur place haute dans la société.
Ces idées étant rattaché dans le roman aux événements du 11 Septembre 2001, qui sont pour l'auteure la traduction de la fin de la domination du monde bourgeois et capitaliste… et donnent donc le sourire aux personnages…! Je n'ai pas compris ce passage, cette fin, et j'étais franchement dégoutée de terminer là-dessus, alors que si le roman s'était terminé quelques pages plus tôt, j'aurais été enchantée !

Ce que j'ai aimé :
– la trame du récit : la renaissance par la filiation, et l'éducation commune de père à fille, et de fille à père

Ce que j'ai moins aimé :
– les personnages, peu attachants
– la critique sociale, récurrente chez Despentes mais qui commence à me fatiguer…

14/20
Lien : https://matoutepetiteculture..

Je m'attendais a autre chose en lisant ce livre. Deja le point de vue, l'histoire contée par le pere et pas une ado. Je m'attendais, peut-être, a une approche autre du monde adolescent... Je n'ai pas aimé le style d'ecriture non plus... Pas un livre pour moi, manifestement...

je pensais lire une histoire racontée par une jeune adolescente délurée.. et puis non, c'est Bruno le papa tout nouveau de cette même jeune ado qui est le narrateur.
C'est court, simple et facile à lire. J'ai trouvé ce roman dans l'air du temps, très actuel !
Un jeune couple ado fait l'amour, la jeune fille tombe enceinte, les parents de celles ci s'expatrient et personne ne sait jamais la fin de l'histoire.. ici on arrive dans le roman pile à ce moment crucial : Bruno l'agoraphobe apprend qu'il est papa depuis 13 ans... Ils vont donc se rencontrer, l'un surmontant sa peur du monde et des gens, l'autre surmontant son adolescence tout simplement...
Et puis au fil des lignes et des pages, un lien se crée doucement... un père et une fille, les peurs, les doutes, les questions, le futur, une ébauche de sentiments, la découverte de l'autre, de deux mondes différents et opposés...
Je vous le conseille... c'est brut et choc...

Lien : http://temoicka.canalblog.com

Je n'avais encore rien lu de Virginie Despentes mais j'en entends parler depuis de nombreuses années ... On l'adore ou on la déteste, j'aurais presque tendance à dire qu'elle est aussi clivante qu'Amélie Nothomb même si ce ne sont pas pour les mêmes raisons.

J'ai eu l'occasion de voir en spectacle son livre : king kong théorie et j'ai apprécié son féminisme que certains diront exacerbé.
Il était donc temps que je commence à me faire mon opinion sur ses livres.
J'avoue que les 50 premières pages, celles où elle décrit Bruno ne m'ont pas emballées. Un gaillard de 30 ans, ado attardé qui continue à squatter à droite et à gauche, sans avoir vraiment d'autres ambitions que d'écrire un livre qu'il ne commence jamais ... bon, ça n'a rien de nouveau en littérature ... sans compter que je trouvais déjà dans ces premières pages la confirmation de mes préjugés, à savoir que son écriture est tout de même grossière, voire carrément vulgaire pour le plaisir d'être trash, plus pour se donner un genre que par nécessité littéraire.

Mais comme je voulais vraiment aller jusqu'au bout, au moins d'un ouvrage, je me suis accrochée. Et j'en suis bien heureuse. J'ai finalement beaucoup apprécié la rencontre de Bruno et de sa fille, la façon dont il prend en maturité tout en restant malgré tout encore adulescent et par conséquent plus en relation avec Nancy que ne l'est sa mère qui est beaucoup plus rigide et à cheval sur les principes.
Nancy est l'ado par excellence, elle se tâte, elle provoque alors que par moment ses réactions sont encore celles d'une petite fille en quête d'amour parental, de reconnaissance, d'attention.

Je ne dis pas que cet ouvrage sera dans mon top 5 de l'année mais en tout cas je l'ai maintenant offert à une amie, maman de deux adolescentes, en lui recommandant de ne pas trop tarder à le lire pour profiter au maximum, en temps réel, de l'évolution de Nancy et de ses parents.

C'est Virginie Despentes : particulier ... !
Ce n'est pas ce que je préfère mais je me dis que c'est peut-être parce que je suis "coincée" ;)

J'aime le fond bien que un peu simple. J'ai beaucoup de mal avec la forme. Si j'apprécie le côté brut et cinglant,je trouve la lecture difficile. Souvent obligé de relire quelques lignes pour bien comprendre. Mais une lecture intéressante. L'auteur me donne envie de le découvrir un peu plus.