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Citations sur Teen Spirit (132)

Et puis il arrive un âge où l'on a peur. Peur de tout, d'une liaison, d'une entrave, d'un dérangement; on a tout à la fois soif et épouvante du bonheur.
Gustave Flaubert, préface de la première partie du livre
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J'ai passé la journée à regarder les programmes [TV] pour mômes. Ça déversait ferme de la daube, dans les chirauds des petits enfants...
Bouffer le cerveau aux moins de douze ans, s'assurer qu'ils prennent l'habitude de boire ce qu'il faut de Coca par jour, pénétrer tous les crânes de gosses pour y enfoncer des mensonges : le bonheur, c'est être conforme, ça s'obtient en se payant des trucs et pour ça il faut obéir, rentrer dans tous les rangs, que rien ne dépasse de non monnayable, et surtout ne jamais faire chier, être convenable c'est être heureux et être le premier, y a pas mieux. Une société d'adultes s'abattant sur ses propres enfants, en tout cynisme, les détruisant avec ardeur. Puisque tout ce qui compte, au final, c'est de satisfaire le chef du dessus : as-tu bien vendu tes burgers tes CD tes DVD tes baskets tes sacs à dos tes figurines tes beaux t-shirts. Les as-tu vendus massivement, les as-tu vendus assez cher ? Que le chef du dessus soit content de tes résultats. Toute réflexion annexe sera taxée d'anachronisme et chassée d'un mouvement d'épaules.
Jamais propagande n'avait été mieux dispensée, et jamais propagande n'avait connu pareil cynisme. Même dans les pires bourrages de crâne, staliniens, hitlériens, sionistes ou palestiniens, catholiques ou scientologues, les professeurs avaient eux-mêmes été formatés, et croyaient en ce qu'ils dispensaient. On n'en était plus là, les directeurs de chaînes, les réalisateurs de clips, les producteurs de groupes, les cadres marketing, tous savaient pertinemment qu'ils escroquaient des innocents.
(p. 42-43)
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[ L'adolescence ] L'âge où on voit les trucs en grand, où les films sont formidables, les disques apocalyptiques et les premiers livres changent la vie.
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Elle venait d'une famille où on avait pensé, il n'y a pas si longtemps, à faire de bons mots le jour de monter sur l'échafaud.
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Elle mangeait en se voûtant, scrupuleusement affalée sur son assiette, une mèche de cheveux frôlant la bouffe. Fourchette plantée dans la paume comme si elle pelletait le contenu de son assiette, morfalant le truc en trois mouvements.
Là, elle m'a franchement fatigué, j'ai lâché :
- Tu veux que je t'écrase ta gueule dedans ?
Elle s'est redressée aussi sec, visiblement satisfaite de ma réaction. Je me suis souvenu que c'était une adolescente, et que c'est pas connu pour être un âge con pour rien.
(p. 57)
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- […] Les mères, avec leurs fils, elles sont toutes fières d’avoir fait ça, c’est comme si ça leur procurait une petite bite, miraculeuse procuration. C’est leur seul ticket d’accès au monde de l’action, à tout ce qui leur est défendu… Alors qu’une fille, ça t’apporte rien de spécial, à part te sentir bien vieille quand c’est elle qui affole et plus toi.
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« - Ce soir, je vais pas être là.
- Tu vas encore voir machin, là ?
- Encore. Ça se passe pas mal, on rigole bien.
- Je croyais que c'était vraiment trop un con.
- Finalement, non. Il me change des mecs avec qui je vais d'habitude. Vu comment je me suis toujours plantée, j'ai pensé que ça serait pas inutile d'essayer de changer. »
Je l'ai pris un peu personnellement, comme si elle m'en voulait qu'on n'ait jamais baisé. Les filles, soit on veut et elles sont pas contentes qu'on pense qu'à ça. Soit on n'y pense pas, et elles sont pas contentes.
(p. 132)
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Je n'ai pas bien saisi si le gars avait un rhume ou un problème de drogue, il parlait à volume très bas, mais rapidement, ce qui obligeait à se pencher vers lui et se concentrer pour écouter. Je n'avais pas l'habitude d'entendre des gens parler comme ça, je me serais cru branché sur France Culture. Et je n'écoutais pas France Culture.
(p. 105)
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A quoi ça sert d’être potes si ça n’est pas pour s’encourager dans la mauvaise foi ?
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Le problème, avec ce genre de gars du cinquième, bien habillé, grassement payé, bien né, bien éduqué, bien cultivé, ayant un bon job etc. c'est qu'ils annulaient tout espoir en l'humanité. Quand je croisais un type top largué au comptoir d'un PMU et qu'il me racontait n'importe quoi, je pouvais toujours m'imaginer qu'avec un peu de boulot il réfléchirait plus droit. Mais ces gars du cinquième signaient la mort de cette illusion. Ils avaient tout pour eux mais restaient aussi cons qu'une bite.
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