Chez
Sarah Dessen il y a les romans sur lesquels tout le monde s'accorde, ceux qui font l'unanimité. Et puis il a ceux qui séduisent chaque lecteurs individuellement, qui se forgent une place dans nos coeurs parce qu'ils touchent quelque chose en nous de personnel, d'intime, une chose qu'on ne peut pas vraiment expliquer. C'est exactement ce qui s'est passé pour moi avec Pour toujours… jusqu'à demain.
Depuis le décès de son père, Macy a mit de côté sa vie et ses envies pour soulager au maximum sa mère. Son emploi du temps est organisé à la seconde près. Jusqu'au jour ou Macy tombe sur une bande de doux-dingues dont la vie totalement déjanté l'attire inexorablement et la force à remettre en question ses choix et son quotidien. Des changements qui ne sont pas facile à faire même avec l'aide du séduisant Tim.
Une nouvelle fois
Sarah Dessen nous présente une héroïne qui doute, une héroïne qui a subi une épreuve terrible et est à un tournant de sa vie. Il y a quelque chose de terriblement attachant chez Macy que l'on voit reprendre goût à la vie dans ce qu'elle a de plus imprévisible mais aussi de plus génial, au fur et à mesure du livre.
Et puis il y a les autres personnages : la maman de Macy qui nous crispe au début parce qu'elle est très exigeante et perfectionniste mais à laquelle on s'attache quand on comprend pourquoi elle fait ça, Caroline prête à tout pour défendre sa petite soeur, le père de Macy terriblement présent à toutes les pages même s'il n'est plus là.
Mais ce que j'ai préféré c'est l'équipe du Wish : Delia enceinte jusqu'au bout des yeux mais toujours plus généreuse et prête à ouvrir sa porte à toutes les âmes perdues, Kristin et Monica de vraies amies pour Macy, qui lui réapprennent à avoir dix sept ans, Greg auquel on ne peux que s'attacher parce qu'il fait penser à une jeune chiot fou. Et bien sur il y a Tim, calme, affectueux, protecteur avec son petit frère et drôle. Comme souvent
Sarah Dessen nous offre une bande, comme une deuxième famille, de celle dont on voudrait faire partie.
J'ai aimé aussi l'ambiance de ce livre. L'auteur nous présente un contraste saisissant entre la vie ordonnée de Macy et celle bordélique de ses amis, entre le travail à la bibliothèque et celui avec le traiteur Wish, et forcément entre Jason le copain de Macy, parfaitement insupportable et égoïste, et Tim. Ce contraste est le décor parfait pour offrir à Macy la possibilité de ne plus être seulement ce que l'on attend d'elle mais aussi ce qu'elle a envie d'être.
Et puis il y a de l'humour partout et tout le temps : dans les répliques des personnages, dans l'étrange passion du papa de Macy pour le télé-achat, dans les jeux débiles inventés pour passer le temps, dans le choix de voiture de Greg… Des notes d'humour qui adoucissent un peu les épreuves passées et présentes des héros.
Sarah Dessen trouve un équilibre subtil entre le chagrin et la joie et cette petite pointe de culpabilité quand on se surprend à recommencer à vivre une seconde.
Parce qu'au fond ce roman c'est un hymne à la vie dans ce qu'elle possède à la fois de plus beau et de plus douloureux. C'est un livre pour nous rappeler d'écouter un peu plus nos désirs et un peu moins ceux des autres et pour nous apprendre que parfois l'improvisation et les imprévus ont du bon. Un roman qui a su toucher une corde sensible en moi et en fait donc un de mes romans favoris de
Sarah Dessen.
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