Citations sur Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de poussière (143)
L'homme fut traduit en justice devant le seigneur Barde qui, magnanime, prit seulement une phalange sur la main entière que Bourrelaine lui devait.
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«Le rôle d'un primat est de veiller au bien-être de ses sujets. Cet homme est mon sujet et, en agissant ainsi, je veille non seulement à son bien-être, mais également au bien-être de ses concitoyens. Corne-Brune n'a pas besoin d'un autre invalide qui tombera dans la mendicité ou le brigandage lorsqu'il ne pourra plus exercer de métier honnête, faute de main. »
La bêche n'a pas besoin de comprendre pourquoi elle creuse. Le couteau n'a pas besoin de savoir pourquoi il coupe. Nous sommes tous l'outil de quelqu'un, et tu peux être sûr d'une chose : c'est souvent pire de savoir sans comprendre que de ne pas savoir du tout.
"C'est une chose étrange, la vie."(...). "Les certitudes changent. Même celles pour lesquelles on a donné le plus."
Soit les dieux existent et ils ne sont pas ce que les hommes en disent, soit ils n’existent pas du tout. La seule sagesse qui peut exister ici, c’est dire que nous ne savons pas.
Il y avait l'odeur aussi, l'odeur âcre de la civilisation, qui reniflait le feu et l'ordure et la merde moisie.
Hesse m’ignorait pour l’essentiel, donc je lisais moi aussi, autant pour passer le temps que pour conjurer les souvenirs que m’évoquaient l’odeur des vieux traités jharraïens. Je me lassais, toutefois, je butais sur les ouvrages les plus complexes et le silence, le silence devenait parfois trop englobant, un filet sournois au sein duquel naissait quelque chose de dangereux, comme la peur d’être étouffé.
p.265
A peine pouvais-je nourrir les braises froides de mon désespoir avec un combustible obscur de reconnaissance et de haine mêlées.
" Je ne sais même pas ce que ça veut dire, Slaïtline", fis-je d'une voix ensommeillée. " Vous arrêtez pas de m'appeler comme ça, et je sais même pas pourquoi." J'entendis le bref ricanement de Uldrick. " Si tu as déjà vu ce qui sort par le cul d'une chèvre malade", fit le Var d'une voix douce, " alors tu sais ce que veut dire sleitling, Sleitling."
Il fallait que je veuille prendre ton coup pour te vaincre. Et il fallait que je me débarasse de ma colère pour le vouloir. J’ai appris que la colère et la peur sont les pires ennemis du guerrier.
L'espoir de jours meilleurs n'étaient pas une chose intangible, lorsqu'on attendait, comme nous, après de minuscules bonheurs.