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Citations sur Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de poussière (143)

J'étais devenu un homme de la manière dont l'entend le peuple var : par l'émancipation. Uldrick m'avait assuré, hématome après hématome, que jamais plus je ne serais l'esclave de moi-même. Que ne m'appartiendrais tout entier, même dans la peur, même dans la rage, même dans la souffrance et le désespoir le plus abyssal. Je crois que je le devinais déjà, mais avec le temps qui passe, j'ai acquis la certitude qu'il n'existe guère d'autre liberté que celle-là.
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« Le cerf, c’est comme l’homme à bien des égards », fit Uldrick en sectionnant vigoureusement. « Quoique sa queue est plus petite que la mienne » ajouta-t-il en ricanant.
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J’étais devenu un homme, non pas par les années, ni en perdant mon pucelage, ni par toutes ces autres façons stupides qui bien souvent définissent la chose. J’étais devenu un homme de la manière dont l’entend le peuple var : par l’émancipation.

Uldrick m’avait assuré, hématome après hématome, que jamais plus je ne serais l’esclave de moi-même.

Que je m’appartiendrais tout entier, même dans la peur, même dans la rage, même dans la souffrance et le désespoir le plus abyssal.

Je crois que je le devinais déjà, mais avec le temps qui passe, j’ai acquis la certitude qu’il n’existe guère d’autre liberté que celle-là.
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— Ce n’est pas un aveu d’ignorance que de déclarer les dieux responsables, Sleitling. C’est juste du tripotage pour ne pas dire qu’on sait pas. Pour sûr, ton Jharraïen détenait un grand savoir, mais le reste, ce qu’il croyait savoir, ça ne valait pas plus qu’une merde dans un seau.
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Il n’est pas déshonorant qu’un homme reste à la yourte pour s’occuper des enfants et des tâches ménagères pendant que sa femme part sur la piste du gibier. Dans les Hautes-Terres, le pragmatisme est un art de vivre et, si une jeune fille tire mieux que son frère ou porte mieux l’épée, il est naturel que ce soit elle qui hérite des armes de la famille.
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«C'est quand tu commences à ne plus la supporter que cette forêt se rachète pour la lune qui vient. Comme si elle avait besoin qu'on l'aime.»
«on dirait des fées» fis-je «on dirait que c'est la nuit qui ondule»
Uldrick me jeta un regard étrange par dessus le feu. «C'est vrai» fit-il «On dirait que la nuit ondule».
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Parfois, il y avait un bruissement furtif, un chasseur ailé piquait dans la clairière, une luciole s’éteignait brusquement, et autour, cela faisait comme une vaguelette lumineuse, comme les rides sur l’eau lorsqu’il pleut. Fasciné par le spectacle phosphorescent, j’en oubliai quelque temps les bleus et l’épuisement. « J’ai toujours aimé les bois de Vaux pour ça », fit Uldrick doucement. « À chaque fois, c’est quand tu commences à ne plus la supporter que cette forêt se rachète pour la lune qui vient. Comme si elle avait besoin qu’on l’aime. » J’acquiesçai, la bouche entrouverte, envoûté par la danse lumineuse. « On dirait des fées », fis-je. « On dirait que c’est la nuit qui… qui ondule. » Uldrick me lança un regard étrange par-dessus le feu. « C’est vrai », fit-il. « On dirait que la nuit ondule. »

p.350
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– Y disent que c’est pas bon. Y disent que le roi il est mort.
Cardou haussa les sourcils et brindille éternua. Je crachai dans la poussière. Aucun d’entre nous ne pipa mot durant un long moment. Merle ne bougeait pas, ses traits aquilins plissés tandis qu’il mâchonnait sa lèvre fine d’un air pensif. Au-delà de l’arche, les échos de la ville en émoi nous parvenaient crescendo. Ce fut Cardou, direct et impétueux à son habitude, qui finit par mettre un terme à nos divagations :
– On s’en fout, non ?
Merle renifla, et hocha la tête :
– Ouais, je crois bien qu’on s’en fout.
Nous reprîmes alors le chemin de la colline du verger, un peu déçus. Notre vie retrouva son cours habituel cet après-midi là, comme si rien ne s’était passé, mais au fond de moi il subsistait un doute. Je n’étais pas si sûr que nous devions nous en foutre. Le temps allait finir par me donner raison. Notre monde changeait.
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La nuit tombait, et elle s’annonçait claire, étonnamment limpide, comme seul l’hiver sait les faire. La lune serait pleine d’ici un jour ou deux et les astres au-dessus dessinaient un spectacle stupéfiant, une lumineuse traînée d’évanescence laiteuse. Mon souffle se condensait sous mon capuchon. Cette nuit, il ferait froid. (p. 588.)
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La fureur me consumait comme le feu ravage un toit de chaume. Je bouillonnais et, au cœur de l’incendie, je titubais sur mes propres frontières. Pourtant, je ne chutai pas. Je réussis encore une fois à m’agripper à la haine et, tout en bas, au fond de l’abîme, quelque chose d’affamé fit claquer des mâchoires impatientes. Si je passais par ce gosier-là, je savais qu’il serait trop tard pour moi – qu’il n’y aurait plus de moi, d’ailleurs – plus de Syffe, seulement cette bête enragée que j’entrevoyais déjà. Pas encore, me répétais-je. Pas encore. Mais je sentais aussi que je glissais, que je dérapais et que mes prises étaient de plus en plus faibles. (p. 381.)
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