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Citations sur Le cycle de Syffe, tome 2 : La peste et la vigne (50)

Des mots que Uldrick m’avait adressés peu avant que je ne dompte ma rage me revinrent en mémoire. « Pour être courageux, il faut être libre », m’avait-il dit, et je trouvai cela juste.
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Le corps du Feuillu pendait mollement contre la sphaigne éclaboussée, et pas le moindre bruit n’était encore sorti des rangs des soudards. Les regards, le mien y compris, étaient rivés sur l’acier brillant que Matésé avait entrepris de décrasser à l’aide d’un chiffon rougi. Le Trésilien agissait comme si nous n’étions pas là, et cela ne faisait qu’accroître son magnétisme. Lorsque le Feuillu était mort, j’avais pensé que nous avions atteint l’apogée, le clou du spectacle, mais je me trompais. La tension dramatique ne retomba pas. Matésé construisit autre chose par-dessus l’exécution à laquelle nous venions d’assister, un récit tissé d’abjection tantôt ordinaire, tantôt étrangère, où chacun était rendu complice de ce qui venait de se passer, sans pour autant que cela ait ressemblé à la vengeance attendue. La piétaille avait été dépossédée d’une manière qu’elle ne comprenait pas tout à fait, qui avait appartenu à Matésé et à lui seul, et dont il s’était servi pour affermir son emprise sur la troupe.
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Les guerriers ne sont pas tout a fait des hommes comme les autres, mais ils partagent avec le reste de l’humanité une propension à oublier leurs erreurs et à retenir leurs succès, sans quoi, d’ailleurs, il ne serait pas aisé de les envoyer à la bataille.
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Il me semble que l’on n’est jamais grand-chose de plus que ce que les autres disent de nous.
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Dans l’obscurité, je m’émerveillais du fait que ces survivants déracinés trouvaient encore la force de célébrer quoi que ce soit. Leurs terres étaient brûlées, leurs familles mortes ou déchirées, et ils parvenaient à puiser dans la nuit quelque chose d’autre que des larmes et des lamentations. Je comprenais leurs refrains, qui trouvaient souvent prise en moi. Il s’y tapissait en substance ce qui avait hanté les regards de Seu-Lanthé, et aussi les murmures des esclaves d’Iphos. Je crois, avec le recul, que tous les hommes chantent l’espoir pour ne pas l’oublier. Même quand il a abandonné la chair depuis longtemps, on ne désespère jamais de conjurer son écho.
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Soudain, l’astre surgit.
Tout fut éclipsé. La mer n’avait pas disparu, mais il m’était désormais impossible d’en discerner quoi que ce soit. J’étais terrifié. Je n’avais pas oublié cette présence – comme l’aurais-je pu –, mais de me trouver à nouveau face à ce que le pérégrin nommait Déesse fut une épreuve terrible. J’étais un chien à l’échine courbée. J’étais un gibier acculé. Je n’étais rien. J’eus l’impression de fixer le soleil, sans pouvoir m’en détourner. Ses premières modulations crépitèrent, me surchargeant d’un émoi si gigantesque que je doutais pouvoir l’accueillir. J’eus peur de mourir d’amour. Les salves tonitruantes me secouaient, me ballottaient comme un fétu. Elle m’aimait. Elle m’aimait d’une puissance qui aurait ravagé le monde entier. Elle me voulait.
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Ici, seul l’esprit existait. Les tangibilités relevaient de l’émotion, et elles s’affinaient au point d’en devenir concrètes. On ne voyait pas, on n’entendait pas, il n’y avait rien à toucher, pas davantage à goûter. Il n’y avait pas vraiment d’espace, mais puisqu’il faut bien en dire quelque chose, alors il y avait moi, et il y avait une mer d’étoiles.
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Tout à coup, l’homme sauta avec légèreté depuis le haut de la butte, pour atterrir sans un bruit sur l’humus en contrebas. La pluie avait cessé, et les limbes s’épaississaient de plus belle, pourléchant les contours de sa cape. […] « Et pour ta gouverne je n’ai jamais été pérégrin. Pas même avant que je ne foule ces bois. Je suis Trasca, le roi des Ormes. » Sur ces mots, l’homme me tourna les talons et fut avalé par la brume.
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Je voulais me livrer volontairement à la douleur, et les vociférations retombèrent peu à peu pour laisser place à un silence expectatif. Lorsque les Carmides m’avaient entaillé le visage, je n’avais pas cillé. Il en fut de même ce soir-là, quand ma chair grésilla autour du fer brûlant. On me regarda différemment par la suite.
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Thurle avait eu raison à propos de l’espoir. Il me semblait que chaque homme, chaque femme et chaque enfant de Seu-Lanthé avait souffert d’une grande soif. Lorsque la rumeur du renouveau s’était déversée, chacun s’était précipité à même les pierres pour y lécher la moindre goutte.
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