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Citations sur Le cycle de Syffe, tome 2 : La peste et la vigne (50)

J'acquiesçai lentement et vidai ma timbale avec méthode sous la surveillance des autres, leur visages éclaboussés par l'ombre du grand chandelier qui pendait au milieu de la salle. La moindre de mes réactions étaient épiée par l'assemblée, capturée puis dégustée. Je trouvais cela obscène, sans parvenir à leur en vouloir réellement. Je laissai couler la cervoise dans mon gosier en conjurant le souvenir de mon enlèvement par les contrebandiers...
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Lors des rares accalmies, mes pas se répercutaient en écho, et j'entendais le frottement de la fibre, le feutre épais de la cape rouge qui crissait sur la surface rugueuse du conduit. Il m'arriva de faire halte à plusieurs reprises, parce que je croyais percevoir une résonance différente ou une variation dans le courant d'air, et je reprenais alors ma route avec prudence, l'enjambée hésitante, le pied tendu à la recherche d'abîmes obscurs ou de passages dérobés. Je regrettais souvent de ne pas avoir de torche ou de lanterne, même si je doutais qu'une flamme puisse tenir dans le courant d'air. Lorsqu'enfin la luminosité changea devant moi, je compris que j'arrivais à l'issue du souterrain. Un carré sombre se découpait, enchâssé dans la noirceur plus impénétrable du roc. Dehors la neige pâle m'attendait dans la nuit, de plus en plus visible en dépit de la couverture nuageuse.
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Elle me laissa déposer en elle mes plaintes et mes doutes, et toutes ces autres choses qui définissent un être avec un avenir. J'étais trop préoccupé par moi-même pour me rendre compte de l'obscénité de ce que je faisais. Tout était si mélangé en moi que c'était à peine, parfois, si je savais ce que je ressentais pour elle.
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« J'ai accepté que ceci soit ma voie [...] Je ne sais pas où elle mène, mais je la suivrai. » Il me semble que je prononçais ces paroles d'avantage pour moi-même que pour lui. Tout allait très vite, mais j'avais choisi. Comme une bataille, il faudrait vivre dans l'instant. Le sens se dégagerait plus tard.
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Les mots n’ont pas tellement de sens, dès lors qu’il s’agit de décrire le songe comme quelque chose de physique. Il faut tenter d’imaginer une myriade d’émotions prendre corps pour délimiter les frontières. Des choses enfouies et lointaines qui se matérialisent tout à coup, qui s’interpénètrent et remplacent tous les autres moyens par lesquels on a coutume d’appréhender le monde. Toute esquisse en est forcément incomplète. Toute image est condamnée à être médiocre et tâtonnante. Les seuls instants qui peuvent être capturés de manière compréhensible sont sans doute ceux qui précèdent, lorsque le tangible et le songe s’entrecroisent encore. Un grésillement. Un crissement étranger comme celui d’une braise chaude lancée sur un lac gelé. Après cela, un abîme, au sein duquel il renaît une réalité très différente. (p. 385.)
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Les nappes de limbes blanchissaient à vue d’œil, suspendues entre les arbres humides comme de grands draps blafards. Le monde semblait se coaguler avec l’afflux de la lumière. Quelque part, dans les hauteurs, un chat-vèche feulait, en hurlements longs et mélancoliques. (p. 391.)
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Entre ce que l’homme désire et ce que l’homme craint, là se trouve le monde.
Proverbe parside, traduit du parse antique. (p. 446.)
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Seul et méfiant, je malmenai mes pensées comme une rivière fait couler ses galets. Autour de moi, les vétérans de Selmain scrutaient obsessivement l’obscurité sans vouloir comprendre qu’aucune attaque ne viendrait. (p. 466.)
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J’étais incapable de me saisir des contours du point de rupture qui arrivait et je me demandais si l’issue m’appartenait encore. (p. 491.)
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La fin du voyage fut colorée par l’angoisse et le désappointement, l’inquiétude d’avoir peut-être commis une erreur terrible. Peu après l’aube nous quittâmes la bâtisse enfouie et les arches de cet endroit que les Ketoï nommaient le Portail, pour nous enfoncer dans une forêt embrumée, mais mon regard était tourné vers l’intérieur, crispé à la manière d’une contracture. (p. 539.)
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