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Citations sur Le cycle de Syffe, tome 2 : La peste et la vigne (50)

Je savais qu’il me faudrait tôt ou tard accepter de prendre la mesure de tout ce qui ne reviendrait pas. Mes souvenirs d’enfance, que j’avais étreints à bras le corps durant ma captivité, s’étaient cristallisés au point d’en devenir fragiles. Il me semble que j’avais mieux su me préserver de la contagion du néant que la plupart, sans doute parce que j’avais eu la chance de connaître d’autres vies et d’avoir accès aux mots, au combustible intellectuel pour y résister.
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La nuit était venue subitement. Cousue de motifs étoilés, elle avait déployé ses ailes ténébreuses sur le monde.
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- Il me semble, de plus en plus clairement, que vous êtes de ceux qui sont marqués par les dieux. Mon peuple a un mot pour les hommes comme vous : thesponé. Les contes dans lesquels ils figurent sont parfois très courts, parfois très longs, mais ils ne se terminent jamais bien. Je n'aimerais pas être à votre place, et pourtant mes vingt ans me manquent. Si vous étiez né Arce, Thélis aurait sans doute fait de vous un augure puissant. Non, je n'aimerais pas être à votre place, Syffe qui a le sang d'un Syffe. Des courants vous portent et vous tiraillent, et à mon idée vous ne connaîtrez jamais la joie ni le repos autrement que dans la mort.
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L'âme humaine est comme sa chair à bien des égards, il me semble que dans les bonnes circonstances, on peut se remettre de tout.
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Je restai longtemps sans esquisser un seul geste, à demi écrasé par l’angoisse qu’enfantait la liberté retrouvée, et les bouffées de la culpabilité qu’il y avait à vivre. Aucun réconfort, si maigre soit-il, ne se trouvait dans la chaleur qui imbibait mes couvertures de laine grossière. Même les bruissements sauvages de la forêt m’emplissaient de désarroi. Je me sentais étranger à l’existence. En quête d’un refuge, mes pensées se tournèrent vers Vaux, puis les conifères immenses de la Forêt de Pierres, et je hoquetai tout à coup sans comprendre pourquoi je n’étais pas mort comme les autres. L’accablement enfla par bouffées jusqu’au paroxysme, paralysant tout le reste. Il y avait trop à reconstruire et à oublier. J’en vins à effleurer la facilité avec laquelle il me serait possible de rester là, allongé dans la pinède, plutôt que d’essayer de rejoindre un monde duquel j’avais été absent depuis si longtemps. J’eus le regret de n’être pas tombé aux côtés de Uldrick à Aigue-Passe.
Comme un claquement de fouet, je pris la mesure du danger que je courais. Cela ne venait pas des Carmides cette fois, ni des chiens ou de la peste. Cela venait de moi, et des fantômes que je portais. Je serrai la mâchoire à m’en faire mal, à la recherche de mon calme de bataille. Les lèvres retroussées, j’enroulai les doigts autour du poignard de bronze. Les Vars m’avaient appris à choisir mes combats et celui-ci en valait la peine. Je rassemblai les morts qui m’assiégeaient pour les brandir comme un drapeau, et m’extirpai rageusement des couvertures.
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Il y avait une sauvagerie dans l'air, quelque chose de dangereux qui flairait le sang et la rétribution. Comme si la mort qui allait s'abattre sur mes anciens compagnons n'était pas seulement portée par ceux qui avaient été mes adversaires, mais qu'il régnait là derrière la colère aveugle d'une terre ravagée, une ivresse de vengeance qui saurait se souvenir des incendies et de toutes les autres profanations.
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Je finis par ressentir une sorte de sympathie un peu triste à l’égard de cette demoiselle pâle, dont l’unique horizon était ce rôle qu’on avait inventé pour elle.
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Entre ce que l'homme désire et ce que l'homme craint, là se trouve le monde.
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Tout traîne-bissac crasseux, tout ancien soudard, tout hors-la-loi et esclave évadé que j'étais, mon droit de vivre valait bien celui des morts, et je pisse sur tout homme bien né qui affirmerait le contraire.
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La déesse l'avait gratifié d'une vision similaire des années auparavant, lorsque il m'avait trouvé. Depuis, elle n'avait jamais cessé de la lui rappeler. Elle n'avait cessé de la mugir, de la chanter, d'en inonder les rêves du peuple Ketoï. J'en vins mieux comprendre la déférence dont j'étais l'objet et à amircer le début d'une acceptation. Pour la première fois ma méfiance avait été écartée et mes échanges avec le roi des Ormes s'était même coloré d'une complicité bourgeonnante. Nous avions comparé nos impressions alors que la nuit nous enlaçait comme une nappe de velours. Nous avions troqué des évanescences et évoqué des possibles.
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