On me paie pour que je me pose cinq questions quand on découvre un noyé, et dans ce cas précis, pas besoin d’un génie comme moi pour répondre à la plupart d’entre elles. Première question : est-ce que l’individu était vivant au moment de l’immersion ? Réponse : vraisemblablement, non. Deuxième question : est-ce que la mort est due à l’immersion ? Réponse : tout aussi vraisemblablement, non. Troisième question : est-ce que la mort est survenue rapidement ? Réponse : la question ne se pose pas, puisqu’elle a eu lieu ailleurs. Quatrième question : est-ce que d’autres facteurs ont contribué à la mort ? Réponse : vraisemblablement, oui ; le pauvre type devait être cliniquement mort quand on l’a découpé et balancé dans le canal. Cinquième question : où le corps a-t-il été immergé ? Réponse : qui sait ! Probablement là où on l’a découvert, comme dans la plupart des cas. Mais dans certaines circonstances, il aurait pu dériver assez loin. Étant donné les gaz qui se dégagent dans l’organisme et se combinent à d’autres réactions internes, on trouve souvent des corps qui remontent à la surface, et puis…
Même les héros ont parfois leurs moments de faiblesse.
Le suicide d’un adulte était déjà bien assez moche. Mais la mort d’un enfant ! Pouah ! Un accident ? Un meurtre ?
Il est d’un purisme totalement forcené. Ainsi, c’est lui qui a l’habitude de rédiger le compte rendu des réunions du collège, et il suffit d’une virgule mal placée dans la version finale pour que la secrétaire du collège s’attire les foudres de notre grammairien intransigeant. Il pousse même l’exagération jusqu’à faire un brouillon avant d’afficher le moindre mot sur le tableau d’affichage !
Il y a quand même des choses plus importantes dans la vie que d’avoir une mention Très Bien en lettres classiques.
La vie est pleine de déceptions.