Citations sur Le Gang des rêves (333)
Le docteur Goldsmith, le médecin de famille, expliqua qu’il avait recommandé à Saul Isaacson de mener une vie régulière, d’éviter les efforts et les crises de colère, de ralentir ses activités, de manger sans excès et d’arrêter de fumer. Mais, toujours d’après le docteur Goldsmith, le vieux avait répliqué : « Je ne veux pas vivre comme un malade pour mourir en bonne santé ! »
Tu sais ce que c'est, l'amour ? fit-elle. C'est réussir à voir ce que personne d'autre ne peut voir. Et laisser voir ce que tu ne voudrais faire voir à personne d'autre.
"Non, moi je suis ta maman et c'est tout, mon trésor. Moi, je suis comme les pages du livre, là tu peux écrire toute ton histoire et ... (Page 231)
Cetta se mit à rire. Mais dès que la vieille la foudroya de son regard méchant, elle rougit, baissa les yeux et commença à se déshabiller. Puis elle enfila le bustier, et la prostituée lui apprit à le lacer. Cetta avait une drôle d'impression. D'un côté, cette nudité l'humiliait, mais de l'autre, porter ce bustier qu'elle croyait être un vêtement de bourgeoise la faisait se sentir importante. Elle éprouvait à la fois de l'exaltation et de l'effroi. [...]
"Attrape ça, la putain !" lui dit-elle.
Cetta l'endossa et puis se regarda dans le miroir. Et elle se mit à pleurer parce qu'elle ne se reconnaissait pas. Elle pleurait de gratitude pour cette terre américaine qui allait réaliser tous rêves. Qui lui permettrait de devenir une bourgeoise.
"Viens, il est temps que tu apprennes le métier" lui annonça la prostituée.
Page 62, Pocket, 2017.
Si un jour, tu fais du mal à une femme, tu ne seras plus jamais mon fils! Je te couperai le zizi de mes mains et puis je te tuerai. Et si jamais j'étais déjà morte, alors je reviendrai de l'au-delà pour faire de ta vie un cauchemar sans fin. Ne l'oublie jamais!
On aurait dit que le monde entier avait pris des couleurs, des saveurs, des odeurs et des sons qui étaient simplement trop violents pour elle.
Selon Bill, à Hollywood, même les vieux ne pensaient pas à la vieillesse. C'est pourquoi il n'achèterait jamais l'un de ces pavillons mitoyens avec, devant, un bout de jardin qui t'oblige à saluer les voisins chaque fois que tu sors les poubelles et, derrière, un autre carré de verdure qui te force à supporter les barbecues du dimanche. Non, pour Bill, ce n'était pas ça la vie. Ce n'était pas cette vie qu'il attendait de Hollywood.
Mais leurs regards se mêlaient. Et dans ces yeux voilés de larmes, il y avait plus de mots qu'ils n'auraient jamais pu prononcer, plus de vérité qu'ils n'auraient pu avouer, plus d'amour qu'ils n'auraient pu montrer. Et plus de douleur qu'ils n'étaient capables de supporter.
Ruth s'approcha en observant la photo. C'était une de celles qu'elle avait prise chez Barrymore, avant qu'il ne s'habille. Il portait sa robe de chambre à rayures en satin et fixait l'objectif avec un regard distant et mélancolique. Le faisceau de lumière provenant du rideau entrebâillé éclairait ses boucles décoiffées, ses pieds nus et une bouteille sur le sol. Ainsi agrandie, la photo gagnait encore en tragique et en sincérité, avec ce contraste exacerbé entre obscurité et lumière.
Moi, je ne serai jamais une Américaine. Mais toi, si. Tu as compris?