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3,73

sur 569 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Tordre la réalité pour la faire coïncider. » ● Benjamin Rask, né à la fin du XIXe siècle, est issu d'une lignée d'hommes d'affaires dont l'ancêtre qui a débuté la dynastie a fait fortune dans le tabac. Mais le tabac n'intéresse pas Benjamin, qui va liquider l'empire industriel au profit d'une firme purement financière. C'est ainsi que dans les années 1920 il va considérablement augmenter la fortune reçue en héritage. Tous admirent son incroyable flair, qui lui permet non seulement d'éviter la crise de 1929 mais de faire pendant cette période des profits colossaux, en prenant des positions courtes, c'est-à-dire en spéculant à la baisse. Il faut dire qu'il associe à ses intuitions une armée de mathématiciens qui mettent leur talent à sa disposition. ● Je dois dire que j'ai failli lâcher la lecture de ce roman, malgré son prestigieux prix Pulitzer, lorsque je me suis rendu compte qu'il me faudrait lire la même histoire trois fois… ● Jusqu'à la page 270 environ (quand même !) je trouvais le récit plat, verbeux, interminable… Puis les choses se mettent enfin en place et ça décolle ! Une tension narrative apparaît. Dans la partie III de « Un mémoire, remémoré », on apprend des choses qui nous permettent de reconsidérer ce qui précède, et c'est encore plus vrai dans la dernière partie de l'oeuvre, « Futures ». ● Néanmoins, il y avait sans doute moyen de raccourcir la matière des pages 1 à 270 ; je trouve le roman vraiment trop long. Et si la dernière partie, « Futures », donne enfin la clé du roman, avec un vrai retournement de situation, il devait être possible de moins utiliser ce style télégraphique pas franchement agréable à lire. ● Evidemment, on comprend l'attribution du prix Pulitzer, avec la thématique de la financiarisation de l'économie, la mise en abyme, la construction alambiquée, la reconstitution et l'exhibition du geste d'écriture, et avec le retournement final que je ne dévoilerai pas mais qui met assurément le roman du bon côté du politiquement correct. ● Finaliste du prix Pulitzer pour son roman Au loin (In the distance) en 2017, il est certain que Hernan Diaz a tout bien calculé et pesé pour obtenir le prix cette année. Et ça a marché. Malheureusement, cela aboutit à un livre calibré pour gagner plus que pour susciter chez le lecteur un plaisir de lecture. ● En conclusion, c'est moins mauvais que ce que j'avais craint à la lecture des trois premiers quarts du roman, mais ce n'est tout de même pas un livre que je conseillerais.
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La vraie question posée par ce livre est : Pourquoi le génialissime Marcus Malte n'a-t-il pas reçu un prix pour son excellent « Qui se souviendra de Phily-Jo ? » alors que cette pâle resucée a obtenu le prix Pulitzer ?
Indubitablement, les pouvoirs des lobbys financiers sont médiocres par rapport à ceux des maisons d'édition…
À quoi pensez-vous spontanément quand on vous énonce le mot Trust : à la confiance ou à une entreprise puissante avec une position dominante sur un marché ?
C'est par ce roman construit en 4 parties que Hernan Diaz tente de répondre à cette question. Chaque partie comme une poupée russe, si un récit reprend les événements précédents racontés par un nouvel interlocuteur, tout change ; dans le ton, la forme, le prisme apporté qui nous offre un regard différent sur les mêmes personnages à l'aune d'éléments contradictoires.
La construction est habile, mais elle n'est pas nouvelle et clairement plusieurs crans en dessous du fabuleux « Qui se souviendra de Phily-Jo ? ». Oui j'aime insister lourdement au cas où il y aurait des distraits parmi ceux qui lisent ces lignes.
Les deux premières parties soporifiques auraient gagné à être raccourcies, voire carrément supprimée pour la deuxième dont j'ai trouvé le style pompeux et alambiqué particulièrement pénible à lire.
Les deux dernières parties sont les plus intéressantes puisqu'elles permettent, enfin, de rentrer dans le vif du sujet et de donner une perspective radicalement différente aux deux premières.
Cependant, je n'ai pas retrouvé ici le plaisir de me faire mener par le bout du nez par l'auteur. On voit arriver d'un peu trop loin les mécanismes de la deuxième partie et pour la quatrième ses révélations n'en sont plus vraiment puisqu'elles ont été depuis longtemps dévoilées ou devinées et tombent à plat, même si les confirmations de nos intuitions restent agréables à lire.
J'ai trouvé regrettable que le personnage d'Ida Partenza n'apparaisse qu'à partir de la troisième partie puisque c'est le seul qui se révèle attachant. Il y a là pour moi une occasion manquée d'Hernan Diaz de rendre son récit plus vivant. Introduire le personnage dès le début aurait permis de rendre la lecture plus facile et intéressante.

Une chose est sûre, ce n'est pas Trust qui viendra détrôner Phily-Jo de mon île déserte !

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Difficile, sans en dévoiler la substantifique moelle, de partager mon éclairage sur Trust, le roman de l'écrivain argento-américain Hernan Diaz, que le prix Pulitzer vient de récompenser. Je ne vois pas en effet comment en parler sans en parler ! Et je ne reconnais pas le livre dans la présentation qui en est donnée par l'éditeur en quatrième de couverture.

J'ai trouvé très intéressant le concept de base imaginé par l'auteur, de même que le principe constructif qui en résulte. Un principe constructif qui, selon le sommaire, structure l'ouvrage en quatre grandes séquences. En revanche, la manière de traiter les thématiques narratives choisies ne m'a pas plu ; j'y reviendrai.

Dans les deux premières séquences, un financier riche et célèbre, que des spéculations avaient encore enrichi lors du krach de 1929, croit se reconnaître dans le personnage central d'un roman titré « Obligations », qui raconte la vie d'un riche et célèbre financier fictif et de son épouse. Ulcéré par la relation de certains événements et par les portraits psychologiques brossés par le romancier, ce financier tente d'écrire lui-même l'histoire de sa vie, de son couple, donnant sa version personnelle de ce qu'il conteste, en profitant pour vanter ses principes d'action et ses valeurs morales de spéculateur. Troisième séquence : abandonnant son projet d'écriture, il recrute une jeune secrétaire, dont il attend qu'elle retranscrive ses souvenirs et ses commentaires au sein d'un ouvrage romanesque accessible au grand public ; rien ne se passera comme prévu. Une courte dernière séquence, tranchant par sa forme avec les précédentes, explicite l'ensemble.

Tu peux maintenant, lectrice, lecteur, aborder Trust, en sachant dans quoi tu t'engages. Peut-être pourras-tu ainsi aller sans t'ennuyer au bout du roman enchâssé — Obligations —, contrairement à moi qui en ai lu les presque cent trente pages de narration monotone ininterrompue, sans savoir de quoi il en retournait. Abandonner un livre n'est pas dans mon habitude, mais j'ai été à deux doigts de le faire. Je n'ai commencé à accrocher à ma lecture de Trust que dans sa troisième séquence. La curiosité de la jeune secrétaire a réussi à éveiller la mienne.

Quel est le sujet ? Benjamin Rask — alias d'Andrew Bevel — est présenté comme une sorte de surhomme, doté pour les affaires d'un flair hors norme, étayé par des aptitudes de mathématicien génial, et alimenté en multiples données compilées par une armée de statisticiens. En tant qu'investisseur ou spéculateur, il voit toujours juste, et en cas improbable d'erreur, il a encore la possibilité de « tordre la réalité, pour la faire coïncider avec son erreur », qui du coup n'en est plus une. Un principe général qui peut toujours s'énoncer, mais est-il pour autant crédible ?

Dans chacune des séquences, les récits semblent guidés par une vision désincarnée du monde de la finance ; un monde mythique, inspirant fascination/répulsion aux littéraires. Il serait possible, pour l'élite d'une élite, de concevoir des martingales, enclenchant ce que certains commentateurs appellent avec dédain un processus irréversible d'accumulation de richesses. le cerveau d'un grand financier serait ainsi l'équivalent d'une intelligence artificielle et ses qualités de coeur seraient celles d'un ordinateur… Peut-être pourtant suffit-il d'observer attentivement le fonctionnement d'un téléscripteur !...

Tout aussi désincarnés sont les couples Benjamin/Helen et Andrew/Mildred. Homme et femme sont dépeints comme surdoués et asociaux, affublés d'aptitudes et de handicaps de calculateurs prodiges. Des relations conjugales abstraites, même pas platoniques.

Bien sûr le mythe du surhomme et celui de l'homme protecteur sont finalement déconstruits. Ils le sont au profit d'un mythe en devenir, qui ne me surprend pas, parce que j'y crois. Il y a longtemps que je sais que la femme est l'avenir de l'homme.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Après une pause involontaire, quelquefois il faut en faut, j'ai lu ce livre offert qui m'a laissé assez perplexe au vu des encensements cités au dos de couverture.
L'histoire d'un magnat de la finance dans les années 30 qui réussit à surmonter toutes les crises financières de l'époque avec succès. Benjamin Rask est l'héritier d'une immense fortune bâtie sur plusieurs générations à partir du tabac. On découvre dans un récit fictif "obligations" l'histoire de ce businessman qui se lie à une jeune femme sensible à l'art et aussi discrète par son caractère que le protagoniste qui est gagnée par une mystérieuse folie.
Dans cet ouvrage à tiroirs, l'auteur nous invite à en découvrir les différentes voix qui raconteront l'ascension de ce capitalisme financier qui brûle et détruit sans même une once de poudre à canon sans que l'on puisse réellement savoir le maîtriser.
La dernière voix est celle qui m'a le plus touchée car elle nous révèle enfin la vérité de cette histoire et de ses deux protagonistes principaux, Benjamin et Mildred.
Ma curiosité vers cet univers étant franchement très peu motivée, je ne peux que donner un avis mitigé.

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J'avoue ma perplexité à l'issue de la lecture de "Trust" d'Hernan Diaz...

Ai-je aimé ? Assurément, non. le récit est froid et austère, le mélange de style entre les différents narrateurs est perturbant, et certaines parties (pas forcément celles purement financières d'ailleurs) sont longues, et assez ennuyeuses. Mais il faut aussi, en contrepartie, reconnaître l'ambition de la construction, qui rend forcément cette lecture exigeante.

Finalement, tout est dans le titre. Trust, confiance. Sans vouloir dévoiler quoi que ce soit, on se doute bien que les premiers récits ne donnent qu'une version partielle de la vérité, et que la réalité du couple Bevel ne sera révélée, dans toutes ses dimensions, que dans le dernier témoignage.

Avis donc au final assez mitigé sur ce prix Pulitzer 2023 (en même temps, qu'attendre d'un prix ayant récompensé par le passé "Le chardonneret" de Donna Tartt ?).
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Un roman à 4 voix, 4 chapitres, 4 versions d'une même histoire, celle d'un richissime financier des années 1920. Un roman sur l'argent, l'enrichissement, la finance, qui se déroule dans son lieu saint, Wall Street à New York. C'est pour moi, le point le plus remarquable du roman, ces sujets sont rarement traités en littérature.

L'autre point remarquable est le développement abouti du personnage principal. Décrié, accusé de tous les maux, il veut rétablir la vérité à son sujet. Celle d'un financier qui concilie les 2 intérêts : personnel et commun. Celle d'un mari dont la femme est aimante, bienveillante, épanouie.

Le roman m'a désarçonné par la superposition des histoires au point d'être tenté par abandonner. Ce n'est qu'à partir du 3eme chapitre, que les éléments du puzzle se mettent en place.
L'écriture alterne le très bon et le moins bon, traine parfois en longueur et manque cruellement de dialogues.

Ce roman colauréat du Pulitzer 2023 de la fiction, me laisse un sentiment mitigé.
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[Rentrée litteraire 2023 n°6]

Je n'ai eu aucun plaisir à lire ce livre dit "à tiroirs",
Je n'ai pas apprécié les histoires financières des États-Unis dans les années 1930.
J'ai aimé cependant la 1ère partie (une centaine de pages).
Mais après, pour moi, c'est du grand n'importe quoi.
Le lecteur est soi-disant "pris en otage"; en réalité, tout du moins MA réalité, c'est une farce immangeable, compliquée, prise de tête, et franchement, je me suis ennuyée jusqu'au deux tiers et j'ai abandonné sans regret un livre pompeux et compliqué à souhait, voire abscons.
Mais bien sûr, il est de bon ton d'aimer ce livre "formidable"...

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En 1929, les États-Unis sont frappés par une crise financière aux répercussions mondiales.

Pourtant, tous les investisseurs américains ne se retrouvèrent pas ruinés. Un homme a, notamment, réussi à anticiper le chaos boursier, faisant ainsi fructifier sa fortune déjà colossale.

Sa femme, philanthrope, passionnée d'arts et de littérature décide, quant à elle, de faire profiter de cette manne d'argent les artistes et personnes dans le besoin.

Pourtant, les illusions sont trompeuses et plus les hommes ont du pouvoir, plus ils souhaitent tordre la réalité pour qu'elle convienne à leurs souhaits.

Ce roman offre une plongée dans cette Amérique des financiers, où les fortunes se font et se défont à toute vitesse.

Mais bien davantage qu'une peinture réussie de cette époque, ce roman offre une structure assez atypique.

En dévoiler davantage reviendrait à gâcher une partie du roman. Je dirai simplement qu'il faut surmonter pas mal de longueurs et arriver au bout du récit pour comprendre là où voulait nous emmener l'auteur.

Si j'ai apprécié être bernée par Hernan Diaz, je n'ai pas complètement été emballée. C'est une lecture intéressante mais qui souffrait de longueurs à certains moments.
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Quel ennui, quel ennui, quel ennui. Je me suis laissée emportée par les critiques positives et j'attendais avec impatience le retournement de situation à travers les 4 personnages. Et bien il a fait pchittt tant je me suis ennuyée avant.
4 fois la même histoire écrite chacune par un personnage différent.
Je ne remets pas en question la qualité de l'écriture et de la traduction mais, il y a bien plus envoûtant et original.
Si vous êtes fan de l'auteur, lisez-le sinon passez votre chemin.
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Les dés sont pipés

Trust est un roman qui propose un défi littéraire et narratif, au lecteur de s'accrocher pour venir à bout de ce récit volontairement ardu.

J'ai des attentes simples concernant mes lectures , j'aime que l'on me raconte une histoire par le biais d'un personnage auquel je peux m'attacher. Peu m'importe le récit en lui-même, saga familiale qui s'étend sur plusieurs décennies, space opera, quête fantastique avec dragons et princesses, je suis prêt à me plonger dans n'importe quel univers du moment que je peux vibrer à travers les yeux d'un narrateur attachant.

Force m'a été de constater que ce roman n'allait pas m'offrir la lecture tant désirée. Jugez plutôt, quatre parties distinctes où l'auteur se joue du lecteur.

La première partie représente déjà un Everest littéraire. Une plume austère accueille le lecteur dans un récit sans aspérités, sans dialogues. Un récit de près de 200 pages qui verse peu à peu dans le drame personnel morbide.

À peine cette partie se termine qu'une autre commence, tout aussi ardue, une sorte de brouillon aux phrases hachées, parfois même pas terminée. Sans nom, sans indication quelconque concernant le narrateur.

C'est à la troisième partie que l'intrigue s'éclaire, une véritable narration s'installe, les dialogues font leur apparition. On découvre enfin un personnage auquel on peut s'attacher, un soupçon de suspense, une tension narrative. Sans nul doute la meilleure partie de l'ouvrage, malgré une fin abrupte, et aussi celle où la plume de l'auteur brille le plus.

Trust s'achève par une ultime partie encore plus sèche dans sa narration, bourré d'abréviations et dépourvue de mise en scène. Une partie importante car elle révèle son lot de révélations sur l'intrigue mais dans laquelle la narration se résume au strict nécessaire.

Mon imagination n'a pas pu s'empêcher de se demander à quoi le récit aurait pu ressembler si l'auteur avait fait le choix de conter son intrigue de manière plus classique, sans chercher à viser le prix Pulitzer avec un style et une narration qui peut paraître snob. Mon appréciation de la lecture aurait été sensiblement différente.
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