Philippe de la librairie le Divan partage ses lectures de la Rentrée littéraire 2023
"C'est formidable. C'est impossible de le lâcher."
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La conversation a rapidement viré vers la politique. Peut-être encouragé par le vin, mon père était particulièrement exalté cet après-midi-là.
« Le temps de l'action est venu. Mussolini écrase l'Italie sous sa botte, Franco massacre l'Espagne, Staline assassine les siens aver ses purges, Hitler s'apprête à dévorer l'Europe. Oui, le temps de l’action est venu. » Il a regardé par la fenêtre. « Comment on en est arrivé là ? Comment ? On n'a plus le choix qu'entre différentes formes de terreur. La terreur et l'impérialisme. C'est tout.
L'impérialisme fasciste. L'impérialisme soviétique. L'impérialisme capitaliste. On n'a plus que ces choix-là, maintenant, on dirait.
Le temps de l'action radicale est venu.»

Chacune de nos actions obéit aux lois de l'économie. Quand nous nous réveillons le matin nous échangeons du repos contre du profit. Quand nous allons nous coucher le soir nous renonçons à du temps potentiellement profitable pour reprendre des forces. Et durant la journée nous nous lançons dans d'innombrables transactions. Chaque fois que nous trouvons un moyen de minimiser nos efforts et d'augmenter notre profit nous effectuons une transaction commerciale, même si c'est avec nous-mêmes. Ces négociations sont tellement enracinées dans notre quotidien que nous les remarquons à peine. Mais la vérité est que notre existence gravite autour du profit.
Nous aspirons tous à davantage de richesse. La raison en est simple et se trouve dans la science. Parce que rien dans la nature n'est stable, on ne peut pas simplement conserver ce que l’on a.
Comme les autres créatures vivantes, soit nous nous épanouissons, soit nous disparaissons. C'est la loi fondamentale qui gouverne tout le règne du vivant. Et c'est l'instinct de survie qui fait que tous les hommes désirent Smith, Spencer, etc.
Evangile de la Richesse, Individualisme américain, Le Chemin de la Richesse, L'Individu et Sa Volonté, etc.
Testament philosophique.
Etc.
- la fiction, inoffensive ? Regarde la religion.
- La fiction, inoffensive ? Regarde les masses opprimées qui s'accommodent de leur sort parce qu'elles acceptent les mensonges qu'on leur fait avaler. L'histoire elle-même n'est qu'une fiction - une fiction avec une armée. Et la réalité ? La réalité est une fiction avec un budget illimité. Voilà ce que c'est. Et avec quoi la réalité est-elle financée ? Avec une fiction de plus : l'argent.
L’espace de quelques instants – très fugaces – il songea que sa vie n’avait pas d’importance, et c’était sans importance. Il y avait un ciel. Il y avait un corps. Et une planète en dessous de celui-ci. Et tout cela était bien agréable. Et tout cela était sans importance. Jamais il n’avait été heureux.
Et c’était sans importance.
Sans destination clairement définie, et sans autre but que la solitude, il était plus facile d'éluder le monde.
Beaucoup connaissent mon nom, certains mes actions, très peu ma vie. Cela ne m’a jamais trop inquiété. Ce qui importe c’est la somme de mes accomplissements, pas les légendes qu’on nous prête. Toutefois, dans la mesure où mon passé a si souvent coïncidé avec celui de notre nation, j’en suis venu dernièrement à songer que je dois au public de révéler certains des moments décisifs de mon histoire.
Est-il plus grand hommage que de devenir un festin pour ses semblables ? Quel monument pourrait être plus noble que la tombe palpitante de souffle d’un coyote ou l’urne planante d’un vautour ? Quel autre mode de conservation serait plus fiable ? Quelle résurrection serait plus littérale ? Savoir que toutes choses vivantes sont indéfectiblement liées – la voilà, la religion pure et sans tache. Quand on a compris cela, il n’y a rien dont on dût porter le deuil, car même si rien n’est permanent, rien n’est jamais perdu.
Rien, dans la nature, n'est définitif - il n'est de fin qu'éphémère, car chacun porte en lui de nouveaux commencements.
Håkan avait appris que la pitié était un sentiment insatiable – une fausse vertu, affamée de toujours plus de souffrances pour montrer combien elle pouvait être infinie et sublime.
Toutefois, en 1929, les saturnales spéculatives atteignirent des niveaux inédits. Cet été-là, le Dow Jones doubla presque, passant de 200 à un record de 381,17. Ce n'était pas de la croissance. C'était de la démence.