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Premier volet de la trilogie "Algérie", ce roman nous plonge dans la ville de Tlemcen vers la fin des années 30.
Dar-Sbitar, une grande maison dans laquelle s'entassent plusieurs familles démunies, dont celle du petit Omar, un garçon d'une dizaine d'années.
Aïni sa mère veuve, maudit son mari de l'avoir laissée dans cette difficile situation où elle est forcée de travailler dur pour faire survivre son fils, ses deux filles et sa mère paralytique.
L'auteur nous fait parcourir leur triste quotidien.

Le thème récurant du livre est la faim. Trouver le pain quotidien est le principal sujet de préoccupation de cette pauvre famille. La faim occupe tous les esprits, surtout celui du petit Omar qui nous accompagne pendant toute la durée du roman.
On ressent l'engagement politique de l'auteur à travers le réalisme de son histoire. Il décrit la misère et les difficultés des habitants à cette époque du colonialisme, pour tenter une prise de conscience de la part des lecteurs.

J'avoue avoir eu beaucoup de mal à terminer ce roman malgré qu'il soit relativement court (179 pages). En effet, les descriptions sont longues, les dialogues répétitifs avec un grand manque de rythme.
L'écriture de l'auteur est pourtant assez subtile et le thème me plaisait, mais je n'ai pas réussi à accrocher.
Je ne regrette pas pour autant cette lecture qui reste utile selon moi pour dénoncer la réalité de cette époque et garder en mémoire les difficultés et la tristesse qu'a vécu le peuple algérien colonisé.
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J'avais entendu beaucoup de commentaires positifs à l'endroit de la grande maison et, si je n'ai pas détesté, je ne peux pas dire non plus que j'ai aimé. Pourtant, le début m'a plu. Omar, un garçon de onze ans, fait preuve de débrouillardise pour trouver du pain, n'importe quelle nourriture. Et il protège les plus petits. Et il assiste à ses leçons à l'école sans vraiment tout comprendre. Je dois au moins admettre que ce personnage est attachant. Très rapidement, on assiste à des scènes de famille. La mère Aïni, qui se plaint constamment du travail, de la belle-mère paralytique dont elle doit s'occuper, de ses trois enfants qui lui réclament à manger et du père qui est mort sans s'être assuré de leur sécurité financière. Puis il y a les autres familles du carré de maison, du quartier, Dar-Sbitar. Une faune intéressante. Ce roman, c'est une galerie de personnages.

Je crois que mes réserves sont dues au fait qu'il n'y a pas vraiment d'histoire dans le sens où on l'entend habituellement. Omar, pas plus que les autres résidents de Dar-Sbitar, n'accomplit pas beaucoup à proprement parler. Il est surtout le témoin d'une situation, d'un mode de vie. Il peut témoigner des conditions pénibles dans lesquelles il vit avec sa famille et les gens de son quartier. Et il en va probablement ainsi pour beaucoup d'autres habitants de Tlemcen et de l'Algérie des années 1930. Mohammed Dib nous présente la grande misère, la pauvreté, la promiscuité, mais également le courage. Car, à aucun moment, même dans le désespoir le plus profond, les personnages n'abandonnent. Ils retroussent leurs manches et triment encore plus fort.

Quand la police a fait irruption dans Dar-Sbitar pour chercher Hamid (en vain, car il s'était sauvé) et ramasser ses papiers, j'ai cru que l'action allait décoller. Pareillement avec la Seconde Guerre mondiale qui éclate, même si l'Europe est loin. Mais non. La grande maison, c'est une collection de tranches de vie. C'est agréable à lire mais, moi, je préfère une trame narrative, avec un début, un milieu et une fin. Bref, qu'il y ait un but, une mission. Ici, j'ai l'impression que l'auteur m'amène quelque part et m'y abandonne. Notez bien, mes préférences n'enlèvent rien à l'importance de cette oeuvre ni à ses qualités.

Ainsi, je dois toutefois reconnaître le grand talent de Mohammed Dib pour décrire avec réalisme la situation dans les quartiers pauvres. Et la faim. Cette faim terrible qui occupe tous les esprits. Trouver son pain quotidien est le thème central du roman, qui s'ouvre sur cette préoccupation : « - Un peu de ce que tu manges ! » Et il termine avec elle : « Omar s'accroupit lui aussi avec les autres, devant la meïda, et surveilla sa mère qui rompait le pain contre son genou. » Cette obsession (pourtant un besoin primaire !) guide Omar et sa famille tout son long mais cela peut donner l'impression que l'on va nulle part, que l'histoire tourne en rond. Et ce n'est qu'un début, car l'aventure du garçon continue avec les deux tomes suivants de cettre trilogie nommée Algérie.
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A Dar-Sbitar, un quartier pauvre de Tlemcen, une petite ville d'Algérie, la famille du petit Omar survit difficilement ; la mère Aïni, veuve, a la charge de cinq bouches à nourrir, la grand-mère laissée provisoirement par les frères et soeurs, un provisoire qui va durer, Omar et ses deux soeurs. Une vie difficile dans La Grande Maison, une cohabitation, vivante, truculente, mais quelquefois pesante, constamment sous le regard et la critique des autres familles, tantôt envieuses, tantôt solidaires. Mais ce qui prédomine surtout, c'est la faim, cette faim constante qui est comme le personnage qui régule les sentiments de habitants, une faim qui transforme la mère de famille en harpie, chassant ses enfants de la maison pour qu'ils se débrouillent, le jeune Omar offrant à l'école sa protection contre un quignon de pain extorqué à ses petits camarades, ou glanant ça et là quelques légumes pourris pour préparer la soupe bien claire du soir. Heureusement la solidarité épisodique permet à la famille de survivre et à la mère de pouvoir compter sur les aides des voisines, particulièrement quand ces dernières sentent une situation particulièrement difficile pour la famille. Dans les moments de répit, on sent beaucoup d'amour, mais ces moments restent très éphémères, la mère, cumulant plusieurs emplois restant harassée et incapable de tendresse.
La Grande Maison est une chronique douce et très amère qui nous est proposée par Mohammed Dib, un premier opus d'une trilogie qui permettra d'en apprendre plus sur l'évolution du petit Omar...
J'ai aimé l'ambiance générale de ce roman d'apprentissage, malgré sa dureté, une dureté des conditions de vie et surtout ses conséquences sur la cellule familiale. J'ai été moins séduite par le style, quelquefois très poétique et quelquefois très naïf, un effet peut-être voulu par l'auteur.
Une lecture intéressante, sur les conditions vie difficiles, ou plutôt de survie, dans une Algérie des années cinquante, encore département français.
A suivre, L'Incendie et le métier à tisser .
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L' auteur, Mohamed DIB, est né en 1920 à Tlemcen. Cette dernière est une
ancienne cité, au riche passé culturel de l' ouest algérien .
Mohamed DIB est considéré comme un classique de la littérature
algérienne . Il est, aussi, poète et dramaturge .
Ses premiers romans : -La Grande Maison ( 1952 ) - L' Incendie ( 1954 ) -
le Métier à tisser ( 1957 ), peuvent considérés comme une trilogie se dérou-
-lant , toujours dans la même ville, Tlemcen. On retrouve, assez souvent les
mêmes personnages d' un livre à l' autre .
" La Grande Maison", roman publié en 1952, est appelée, aussi," Dar Sbitar "est un "Immeuble de pauvres".
le héros de ce récit , est l' enfant Omar. C' est à travers , ses yeux que
l' auteur nous laisse découvrir la réalité de la vie quotidienne des habitants
qui est, par extrapolation la vie de la grande majorité des Algériens.
Omar est orphelin de père, il vit avec sa mère, Aini, ses deux soeurs,
Aouicha, Meriem et sa grande-mère , maternelle.
Les habitants de "Dar Sbitar" forment un microcosme qui représente la
société algérienne, tout au moins la majorité de cette celle-ci.
Ces habitants s' évertuent à vivre au jour le jour, envers tous et contre tous
Ils font face et luttent contre la faim, le froid car il neige en hiver,la jalousie
et la méchanceté des autres, des voisins par exemple et l' indifférence des.
Européens .
le lot de misère que vit cette très modeste famille est celui de la majorité
des Algériens . Ces derniers sont abandonnée à eux-mêmes face au
chômage, la faim, la maladie, l' ignorance, la discrimination ....
Un grand et beau livre de Mohamed Dib qui témoigne de ce que fut la vie
de ses compatriotes algériens durant l' ère coloniale.
Un grand livre à lire et à méditer .



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« Grande et vieille,Dar Sbitar était destinée à des locataires qu'un souci majeur d'économie dominait ; après une façade disproportionnée, donnant sur la ruelle, c'était la galerie d'entrée, large et sombre : elle s'enfonçait plus bas que la chaussée, et, faisant un coude qui préservait les femmes de la vue des passants, débouchait ensuite dans une cour à l'antique dont le centre était occupé par un bassin. A l'intérieur, on distinguait des ornements de grande taille sur les murs : des céramiques bleues à fond blanc. Une colonnade de pierre grise supportait, sur un côté de la cour, les larges galeries du premier étage."
Cette maison - dans un quartier ancien de Tlemcen - c'est celle où habite Omar, un petit garçon de dix ans.
Le thème de la grande maison est souvent utilisé comme en coupe illustrative d'une société donnée depuis les romans réalistes du XIXe siècle jusqu'à "La Ruche" de Camilo Jose Cela ou "La Vie. Mode d'emploi" de Georges Perec.
Ici, c'est dans le but de montrer l'extrême misère de cette société algérienne et provinciale à travers la famille d'une veuve, Aïni, de ses enfants, Omar et ses deux sœurs, et d'une grand-mère grabataire.
L'auteur explore le non-dit et les fissures psychologiques de ce monde clos et sans espoir.
Cependant, la sirène qui annonce la guerre,viendra remuer ce petit monde et le sortir de sa routine : Omar en oubliera d'aller chercher le pain alors qu'Attyka -une pauvre possédée - prédit la fin du monde dans quarante jours,s'effondre au milieu de la cour en criant : " Le quatorzième siècle ! Satan ! Satan! "
La misère extrême se traduit par l'omniprésence de la faim qui exerce sa dictature sur leur quotidien;et quand ce n'est pas la faim, c'est la chaleur estivale torride, qui jour et nuit, pèse sur ce petit monde.
On entend Attyka chanter : "Donnez-moi de l'eau fraîche / Du miel et du pain d'orge "...et plus loin, Aouïcha et Meriem, les deux sœurs d'Omar rêveront de couscous royal...
La situation coloniale est un thème présent dès le premier chapitre quand, à la surprise d'Omar, s'ouvre la parenthèse en arabe dans la leçon de morale de l'instituteur, M. Hassan, sur la patrie. C'est aussi l'arrestation d'Hamid qui tente d'organiser les ouvriers agricoles.
L'origine espagnole d'une partie des colons, tel Gonzales - le petit patron qui emploie Aïni,à coudre des empeignes d'espadrilles - fait que les gamins des rues savent comment interpeller le menuisier ivrogne dans la langue de Cervantès :"borracho" !
Mais toute "lingua franca" est exclue...
Ce roman est le premier volet d'une trilogie; suivront:
"L'incendie" et "Le métier à tisser".
M.Dib,c'est un peu Zola...

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Un roman qui se penche sur la situation des gens en Algérie juste avant le déclenchement de la guerre. La pauvreté, la misère et la faim aneantissent les sentiments d'affection entre les gens. C'est un livre très touchant.....
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Il s'agit d'un roman traitant surtout d'une misère extrême, à la veille de l'entrée en guerre en 1939. L'action se déroule à Tlemcen, quartier pauvre d'Alger, dans une maison immense habitée par un grand nombre de familles, qui donnent l'impression de vivre presque en communauté. Malgré un travail intense, la mère d'Omar, le principal protagoniste de cette histoire, est dans l'incapacité de nourrir ses enfants, elle ne peut même pas leur offrir un quignon de pain quotidien... Il y a beaucoup de dureté dans ce roman, car en dehors des privations de nourriture il y a aussi de la maltraitance vis à vis des enfants et aussi de la grand-mère qui est en fin de vie. Mais on trouve aussi une certaine fierté, un certain paraître, quand la mère convoque le voisinage pour montrer qu'elle a reçu des denrées alimentaires. Il y a aussi beaucoup de commérages, d'imprécations, de prières. L'auteur dresse un tableau très noir de la vie dans cette "grande maison" et le portrait qu'il peint de ses habitants ne les rend pas très sympathiques. le style est particulier, tout est dépeint souvent comme dans un mauvais rêve, par Omar torturé par la faim. La faim étant le sujet principal de ce roman.
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«La Grande Maison». Dar Sbitar, microcosme emblématisant le peuple tout entier. Aucune intrigue. Mais, seulement, un garçonnet, Omar, 11 ans, qui découvre, à l'école mais, aussi et surtout, dans la rue, le monde qui l'entoure. Qui vit la faim quotidienne. Qui découvre la valeur de la liberté. Qui sent que «sa mère est à la maison, c'est Aïni ; il n'en a pas deux… Patrie ou pas patrie, la France n'est pas sa mère ». Une fresque sociale… qui. a imposé des noms et des lieux : Aïni, Dar Sbitar… Un seul héros : la misère… avec une colère qui sourdre, des interrogations («pourquoi ne se révoltent-ils pas ? Ont-ils peur ? de quoi ont-ils peur… pourtant c'est simple» se dit l'enfant)... et une révolte qui monte, qui monte...
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Omar est un jeune garçon qui vit dans « la grande maison », en Algérie, dans les années 30. La promiscuité, la misère, la faim, les humiliations sont le lot quotidien de cette petite communauté. Omar, qui vit auprès de ses soeurs et de sa mère, en prend conscience. C'est une plongée au coeur de l'Algérie profonde, avec cette graine de révolte que le peuple commence à semer. Ce livre a bien des mérites, mais les dialogues sont souvent longs, répétitifs, et l'ensemble manque de cohérence.

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Je me suis forcée à finir ce roman. Jusqu'au bout j'espérai un petit élément qui me ferait aimer ce livre. Mais rien n'est venu. Chapitre après chapitre les mêmes sujets revenaient : la faim et la misère. J'ai trouvé ça long.
Mais je ne regrette pas d'avoir lu "La grande maison" car ça m'a permis d'avoir un aperçu du quotidien d'une famille algérienne dans les années 40.
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