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Citations sur Poésies, tome 1 (10)

Après-midi au Bois

J'ai devant les yeux une image
De lumière aux mouvements doux ;
Elle attise l'air autour d'elle.

Il fait un temps dont on ne sait
Quel secret patiemment transmue
Le limon d'amertume en miel.

On croit entendre l'avenir ;
Le fond bleu du ciel bat : rues, arbres
Hommes, toute la vie écoute.

La vive paix du monde afflue,
La braise tendre du soleil
S'allonge sur tous les chemins.

Et ce beau jour calme un peu froid
Mais qui brille longtemps allège
Le cœur assourdi de l'automne.

(extrait de "Ombre gardienne", 1961) - p. 46
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Quelque chose


Quelque chose de perdu.
Quelque chose d’irrésistible.
De grand comme un arbre.

Ça n’en finit pas d’être,
Quoi ? dit-il. Ce n’est rien.
Il n’y a que nous chez nous.

Comme un plein d’air
Entré par le jardin,
Un moment qui ne passe pas.

Mais ce cœur perdu ? À qui,
À qui est-il ? dit l’enfant.
Voilà il ne respire plus.
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Ça


Ça ne savait rien faire.
Que dormir dans les coins.
Ça poussait des plaintes
Et ne savait que dormir.

La pendule qui berçait.
Ne savait rien d’autre.
Il n’y avait que ça. Ça
Et que lui, que sa mère.

Le jour pouvait rayonner.
Ou la lampe veiller, luire.
Que dormir, ça ne savait
Faire que ça. Rien d’autre.

La pendule parlait. Tiens
Et nous aussi, des fois.
Ça ne savait que dormir.
Ça ne se réveillait pas.
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Le jardin


Le jardin dormait noir
Et parfois soupirait.
Ce n’étaient que bruits
Noirs dans l’obscurité.

Et la maison elle-même.
Toute sacrifiée à la nuit,
Une dépendance noire.
Pourtant c’était là et

Qui allait, faisait halte.
Et repartait sans bruit.
Refaisait halte, attendait.
Écoutait peut-être. Écoutait.
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FEU QUI SE NOMME


être paille
devant la flamme
beau feu
en nourrir le feu
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de temps en temps…


de temps en temps
à genoux la traverser
parcourir la nuit
chargé de ses pavots
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Le visiteur


Il arriva. Il salua,
Ses fleurs à la main.

Je serai couché là
Dit l’enfant. Mais quand ?

Il les déposa. Resta.
Il dit, je reviendrai.

Il dit, de la maison
Non il n’y a pas loin.

Il revint, en redéposa.
Revint. En redéposa.

Il dit : toute la nuit
Qui me tiendra compagnie ?

Il se regarda autour.
Il dit : ces fleurs.
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Force commise


ouverte
de quoi

ombelle
de quoi
ta main

est-elle
chaufferie
secrète

de quoi
est-elle
bonheur
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La pomme


Il regardait la pomme
Dans le plat. Il écoutait.

Le temps s’en fut
Les yeux ailleurs.

Il s’en vint un autre.
L’enfant regardait la pomme.
Dans le plat.

L’enfer doit être aussi noir.
Mais la pomme l’éclairait.
Le gamin ferma les yeux.
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Tir


À travers la fenêtre
Il mit en joue.
Et de l’index il tira.
L’homme tomba.

La rue ne bougea pas.
Le silence ne bougea pas.
Le soleil ne bougea pas.
Le ciel regardait l’enfant.

L’enfant, de l’index
Le mit en joue.
Il ne bougeait pas.
L’enfant tira.
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