Voici un étrange paradoxe. Ceux qui prennent la vie d'autrui perdront la leur. Ceux qui tuent mourront. Mais celui qui donne sa vie revivra !
enzo b
La porte se referma derrière lui. Le bruit de ses bottes s'éloigna dans le couloir. Hall demeura seul dans le laboratoire. Pensif, il resta quelques temps immobile, puis retira la lamelle du plateau du microscope, en choisit une nouvelle et la présenta à la lumière afin d'en lire les graduations. Le laboratoire était calme et baigné de chaleur. Le soleil entrait à flots par la baie vitrée. Au dehors, les arbres se balançaient doucement au vent. Il sentit ses paupières s'alourdir.
"Oui, les pique-niqueurs, grommela-t-il en mettant la lamelle en place. Tous prêts à venir abattre les arbres, arracher les fleurs, cracher dans les lacs, brûler l'herbe. Sans même un banal virus genre rhume pour les..."
Il s'interrompit et émit un son rauque.
Les oculaires du microscope venaient de s'entortiller autour de son cou et cherchaient à l'étrangler.
- Cela signifie que l'intelligence a échoué, dit Baines d'une voix rauque. Nous sommes les derniers de notre lignée... comme les dinosaures. Nous avons poussé l'intelligence aussi loin que possible. Trop loin, peut-être. Nous avons d'ores et déjà atteint un stade tel que nous en savons trop pour pouvoir agir.
- On devrait peut-être lui laisser la vie jusqu'à ce qu'on découvre ses pouvoirs.
- Euthanasie dans quarante-huit heures, répéta Wisdom avec obstination. Qu'on ait trouvé ou pas. Il ne me plait pas. Il me donne la chair de poule.