Citations sur David Copperfield, tome 1 (18)
Je ne sais pas le nombre de tasses de thé que j’acceptai, parce que c’était Dora qui l’avait fait, mais je me souviens parfaitement que j’en consommai tant que j’aurais dû détruire à jamais mon système nerveux, si j’avais eu des nerfs dans ce temps-là.
On attribuait les manières distraites du docteur aux recherches constantes auxquelles il se livrait sur les racines grecques. Dans mon innocence, ou plutôt dans mon ignorance, je supposai que c’était chez le docteur une espèce de folie botanique, d’autant mieux qu’il regardait toujours par terre en marchant ; ce ne fut que plus tard que je vins à savoir qu’il s’agissait des racines des mots dont il avait l’intention de faire un nouveau dictionnaire.
Je sais que, sans la miséricorde de Dieu, l’abandon dans lequel on me laissait aurait pu me conduire à devenir un voleur ou un vagabond.
Il m’annonça aussi que nous avions pour camarade un jeune garçon qu’il appelait du nom extraordinaire de « Fécule de pommes de terre. » Je découvris bientôt que ce n’était pas le vrai nom de cet être intéressant, mais qu’il lui avait été donné dans le magasin à cause de la ressemblance de son teint avec celui d’une pomme de terre.
Ils me déposèrent à la grille du jardin avec beaucoup de peine, et je ne vis pas sans regret la carriole s’éloigner emmenant Peggotty, me laissant là tout seul sous les vieux ormes, en face de cette maison où il n’y avait plus personne pour m’aimer.
Puis j’entends des sanglots et je vois un peu à part, dans la foule des curieux, cette bonne et fidèle servante, qui est ce que j’aime le mieux sur la terre, et à qui je suis convaincu, dans ma joie d’enfant, que le Seigneur dira un jour : « Je suis content.
[…] mais les modes sont comme les humains, elles vous arrivent personne ne sait quand, ni comment, ni pourquoi ; et elles passent sans que personne sache davantage ni quand, ni pourquoi, ni comment ; sous ce rapport, c’est comme la vie, tout à fait la même chose.
Peggotty assurait qu’elle dormait un œil ouvert, mais je n’étais pas de son avis, car, lorsqu’elle eut avancé cette opinion, je voulus en faire sur moi l’expérience, et je la trouvai tout à fait impraticable.
[…] je ne pouvais pas non plus m’empêcher d’être surpris qu’il y eût une partie du monde si plate, quand mon livre de géographie disait que la terre était ronde. Mais je réfléchis que Yarmouth était probablement situé à un des pôles, ce qui expliquait tout.
J’aime à me rappeler que lorsque la carriole était devant la porte, et que ma mère m’embrassait, je me mis à pleurer en songeant, avec une tendresse reconnaissante, à elle et à ce lieu que je n’avais encore jamais quitté. J’aime à me rappeler que ma mère pleurait aussi, et que je sentais son cœur battre contre le mien.