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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quatre amis décident de partir un week end descendre une rivière de Georgie qui va bientôt disparaitre sous un grand lac artificiel. Cette petite excursion aventureuse va se transformer en véritable course de survie..
Ceux qui ont vu le film de Borman, adaptation du roman de James Dickey se souviennent surement de deux scènes: les deux hommes jouant du banjo et une autre beaucoup plus violente.. le roman, même s'il reprend bien sur ces deux éléments clés est plus riche que le film, tout est centré sur les réflexions d'Ed , l'un des personnages et sur son analyse de la situation. C'est un livre qui a une part de violence mais non gratuite car elle sert de base à une vrai réflexion. Tout au long de la lecture, on a vraiment l'impression d'être embarqué dans le canoé, sur la rivière.. On suit, on écoute, on observe les personnages, qui ont chacun leur personnalité, leurs forces et leurs faiblesses. On sort totalement secoué de cette histoire mais elle reste inoubliable et fait de ce roman un petit chef d'oeuvre auquel le film de Borman ne rend pas à mon sens, justice.
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Ce livre est paru en 1970 aux Etats-Unis, en 1971 en France, a reçu le prix médicis la même années et fût adapté au cinéma en 1972 par John Boorman.

Etant née en 1975, je ne connaissais pas encore ce titre, cet auteur et encore moins le film. C'est un vrai bonheur de pouvoir découvrir ce roman d'aventure - que je considère plus comme un vrai roman noir - grâce la réédition chez Gallmeister.

Quatre trentenaires décident de s'offrir une expédition en canoë pour faire une rupture avec leurs vies citadines mais aussi pour ne pas décevoir l'un d'entre eux : Lewis qui ne juge la valeur d'un homme qu'à sa capacité de survivre en milieu naturel et sauvage.

c'est donc au au coeur de la Georgie profonde que les 4 hommes vont faire leur petite virée de santé façon séjour à la dure entre bonhommes avec les arcs et les flèches pour tuer le cerf, les conserves et les bibines. Ils avaient tout prévu sauf de faire une mauvaise rencontre et que leur gentille escapade se transforme en cauchemar.

Ce récit monte en puissance graduelle comme le bruit du courant de la rivière qu'ils affrontent. Dès le départ avec la description des préparatifs ont sent bien que tout à son importance pour la suite de l'aventure et on frémit avant même de rentrer dans le vif du sujet. le lecteur oscille entre terreur et excitation tout comme le narrateur, Ed qui va découvrir le sens du mot "survivre".

coup de coeur pour moi une fois de plus dans cette collection de qualité.
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Attention, coup de poing littéraire dans ta face!!!
Visiblement Gallmeister poursuit dans sa veine du huis-clos sauvage en rééditant ce texte de 1970 qui fut aussi adapté en film (que je n'ai pas encore vu), et le moins qu'on puisse dire c'est que ça ne laisse pas indifférent!
Quatre copains d'une quarantaine d'années partent pour un week-end de 3 jours dans un coin complètement paumé de la Georgie, avec pour objectif de rallier 2 villes en canoë. Entre les 2 villes? La forêt sauvage, la rivière truffée de rapides et de cascades, et surtout des individus qui peuvent se révéler très dangereux...Mais bien sûr ils l'ignorent encore! A part leur meneur Lewis, charismatique et hyper sportif, les 3 autres sont plutôt du genre employés de bureau bedonnants, pensant passer 3 jours bucoliques en mode "Retour à la terre". Mais même le plus insignifiant des hommes est capable du pire et ils vont bientôt le découvrir...

Je ne vous en dis pas plus sur l'intrigue pour ne rien gâcher, mais ce livre est un véritable électrochoc, à la limite du soutenable parfois, mais impossible à lâcher! J'en aurais presque raté la station de métro où je descend, et pour moi c'est un très bon indicateur de qualité d'intrigue d'un roman. En plus de ça c'est vraiment bien écrit, on a l'impression de sentir la crasse et le goût du sang, d'entendre le bruit de la rivière et de ressentir le terrible malaise de nos 4 héros...Inoubliable!
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Donc oui, on peut avoir vu trois ou quatre fois le film de John Boorman sans s'être posé la question de savoir s'il s'agissait de l'adaptation d'un roman. Et oui aussi, on peut être surpris par ce livre même si Boorman en a réalisé une adaptation plutôt fidèle.
Paru en 1970, Délivrance raconte l'expédition dramatique de quatre citadins partis descendre en canoë la rivière traversant une vallée reculée de Géorgie avant qu'un barrage ne vienne l'immerger. Car, en effet, ce retour à la nature sauvage est aussi l'occasion pour eux de se confronter à des hommes tout aussi sauvages.

Pour beaucoup d'entre nous, Délivrance, c'est avant tout la scène du banjo et celle de « fais le cochon », mais, au-delà de ces scènes marquantes aussi bien dans le livre que dans le film, il s'agit surtout d'une réflexion sur l'insatisfaction, la frustration créée par la société contemporaine, et la dure confrontation à la nature, espace d'aventure fantasmé avec lequel le contact peut s'avérer particulièrement rude.
De fait, l'introduction du roman nous fait découvrir un Ed, le narrateur de toute l'histoire, frustré par sa vie pourtant plutôt confortable à Atlanta, las, portant de plus en plus ancré en lui le sentiment de ne pas pouvoir réellement s'accomplir, et prompt à se laisser entraîner par son ami Lewis. Lewis, autre citadin, tout aussi fatigué de son quotidien, mais aussi sportif accompli, grande gueule et se rêvant homme des bois.
Passée une introduction consacrée majoritairement aux états d'âme d'Ed qui peut paraître un peu fastidieuse mais qui s'avère nécessaire à la compréhension de ce qui pousse le personnage à entreprendre cette expédition qui semble plus obéir à une nécessité qu'à une volonté affirmée, James Dickey instille lentement malaise et suspense. Des préparatifs de l'expédition à l'arrivée au bord de la rivière bat en arrière-plan une tension permanente prenant des formes diverses et banales : l'évocation d'un couteau entre les mains d'un enfant, un marchandage dans lequel Lewis se révèle peut-être trop hautain, une végétation qui semble engloutir les protagonistes… Dès lors, et malgré les descriptions d'une nature édénique (passé un départ où, encore trop proche des hommes malgré l'isolement de ce coin du monde, elle se trouve souillée), le lecteur ne peut qu'attendre le moment ou tout basculera en même temps que les signes annonciateurs de la perte du paradis se font plus prégnant : une chouette attaquant la tente d'Ed, la vision furtive d'un serpent et l'arrogante assurance d'un Lewis, toujours lui, avançant en pays conquis.
La rupture faite, James Dickey entre de plain-pied dans le thriller. Les quatre citadins deviennent à la fois proies et chasseurs, les caractères se révèlent et, jusqu'au bout, la tension ne retombera plus. Menée avec brio, cette partie voit le rythme s'accélérer et Dickey achever de bien ferrer son lecteur.

C'est dire combien, en fin de compte, on ne peut être que ravi par la découverte ou la redécouverte du roman à l'origine du film de John Boorman, et en particulier par sa singularité et l'efficacité d'un suspense qui ne sacrifie pour autant jamais la réflexion voulue par Dickey : sur la difficulté qu'il peut y avoir pour l'homme à trouver sa place et à se réaliser dans le monde contemporain, mais aussi sur l'illusion du paradis perdu. Si ces thématiques prenaient tout leur sens dans le contexte de l'écriture de Délivrance, en cette fin des années 1960 qui voyait monter les appels au retour à la nature, elles ne sont pas pour autant aujourd'hui dépassées et s'avèrent même totalement d'actualité, justifiant encore s'il en était besoin cette nouvelle édition. Bref, une lecture à conseiller à tout amateur de thriller intelligent.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ed, Lewis, Bobby et Drew sont quatre citadins en quête d'émotions fortes. le temps d'un week-end, ils décident de descendre une rivière de Géorgie en canoë. « À ce qu'il paraît, […], c'est le genre de fantaisie qui prend les pères de famille de temps à autre. Mais la plupart se croisent les bras en attendant simplement que ça leur passe. » (p. 9) Outre le plaisir de passer un moment entre hommes, les quatre camarades veulent profiter des beautés d'une nature qui sera bientôt engloutie sous les eaux du lac de rétention d'un barrage. La première journée se déroule sans encombre, en dépit de la rudesse de l'environnement, et la deuxième commence tout aussi bien. Jusqu'à ce que tout bascule. Ed et Bobby rencontrent deux hommes armés dans la forêt et l'horreur entre en scène. « Je n'avais jamais senti chez quiconque autant de brutalité et d'insensibilité, autant de mépris pour le corps d'autrui. » (p. 101) L'aventure nautique est terminée : c'est maintenant l'heure de la chasse à l'homme et de la survie, à tout prix.

Ed est le narrateur de cette épopée sanglante et furieuse. Dans ce récit a posteriori, on sait donc que lui, au moins, s'en est sorti, ce qui n'empêche pas la tension de monter tout au long du roman. Un mort, puis deux, puis trois. Des blessés. Un fusil face à un arc. Une rivière dont les remous sont aussi dangereux que les meurtriers des montagnes qui entourent la rivière. Au-delà de la survie physique, il y a la survie sociale. La légitime défense a primé, mais comment le prouver ? Comment ne pas porter le fardeau de la mort donnée pendant toute une existence ? « Voici la fin. Nous n'avons qu'une seule chose à faire, mais il faut la faire comme il faut. Tout est là. Tout l'édifice repose là-dessus. » (p. 196) C'est sur le sang versé que les compères devront bâtir un mensonge plausible pour dissimuler l'horreur.

Lewis incarne l'homme fort : il est le fantasme ultime du chasseur qui, dans le retour à la nature, est capable de survivre. S'oppose à lui Bobby, archétype du citadin gras et inapte à la survie. Lewis est l'archer, Bobby est la proie, comme le montre le roman dès le début. Mais le héros qui dénoue le drame et monte le mensonge, c'est Ed qui se découvre un fond de bête tueuse. « Pour survivre, il faut… oui, il faut y être obligé. Cette vie-là, il faut que ce soit la dernière chance, la dernière des dernières. » (p. 43) Ce qui est fascinant avec Délivrance, c'est que les limites du bien et du mal ne sont pas figées. Certes, les méchants sont clairement identifiés quand ils déboulent sur la rive, fusil en main, mais à mesure que l'intrigue se déroule, le bien et le mal deviennent des notions abstraites. Ne reste que la survie qui ne s'embarrasse pas de morale. Au terme du roman, on est en droit de se demander si la délivrance consiste à retrouver la civilisation et à échapper aux tueurs furieux de la rivière, ou bien si elle est plutôt la jouissive libération des pulsions primales de l'homme.

La rude beauté de la rivière est particulièrement bien rendue. Et le style s'adapte au rythme de ses eaux, d'abord ample et lent pour rendre la bonhommie insouciante des débuts de l'excursion, puis vif et plus haché à mesure que les drames se nouent. La rivière entraîne la lecture dans ses méandres traîtres. Sa lumière et la couleur de ses flots sont l'occasion de très belles descriptions que le mouvement du nature writing ne renierait pas. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que les éditions Gallmeister, spécialisées dans ce courant littéraire, ont choisi de rééditer ce roman en 2013. Délivrance n'est pas sans me rappeler les romans de David Vann (Sukkwan Island, Désolations, Impurs), où l'homme perd tout sens de la raison dans une nature où sa part animale éclate, comme prise de folie. Pour ma part, j'ai lu ce roman dans une vieille édition J'ai lu qui sent bon les années 1970. Il me tarde maintenant de découvrir le film éponyme de John Moorman, paru sur les écrans en 1972.
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