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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Robin des Bois est un personnage de légende dont l'histoire est racontée depuis plusieurs siècles. le personnage en lui-même a été présenté de bien des manières, mais le fond reste le même : il vole aux riches pour donner aux pauvres.

La version de Nicolas Digard est très loin de la vision romantique de l'histoire couramment répandue. On entre dans un monde de trahisons très sombre. Robin ne pense qu'à se venger et Marianne déteste Robin, qu'elle a épousé par obligation. L'auteur a donc une approche très réaliste de ce mythe et de l'époque. En effet, Robin vole aux riches pour distribuer aux pauvres, mais on peut se douter que ce type de partage ne se déroule pas forcément de façon aussi idéaliste que décrit dans les livres.
Les personnages sont crédibles, avec des qualités et des défauts. On retrouve toute la bande de Robin des Bois, frère Tuck, Petit Jean… Tous ont leur passé qui les a conduit auprès de Robin. le roi des voleurs n'a rien de glorieux car il a plus hérité du côté truand que du côté bienfaiteur. Marianne a récupéré le rôle de la princesse déshonorée et rejetée à qui on ne laisse pas le choix, symbole de la condition de la femme au Moyen-Age.
L'auteur a opté pour un style de phrases très courtes avec un vocabulaire riche. Cette écriture est bien maîtrisée et met en valeur cette version cruelle de la légende. Ceci-dit, il ne faudrait pas en abuser car ça donne parfois un récit hachuré.
J'ajouterais tout de même un bémol sur l'histoire. Comme vous pouvez le deviner, elle n'est pas originale puisque c'est une adaptation d'une légende connue de tous. On y retrouve même l'épisode de la flèche plantée au milieu de la flèche précédente. Et ce n'est pas l'originalité qui est en cause, mais plutôt la mise en forme. Il manque une sorte d'unité d'ensemble. On a simplement des évènements mis bout à bout, parfois avec des liens de cause à effet, mais dans l'ensemble, on ne sait pas vraiment où l'auteur veut emmener le lecteur.
Dans l'ensemble ce fut une bonne lecture, plus proche du vrai roman historique que de la légende. Je lui attribue 3 étoiles : une pour le style, particulier mais réussi, une pour les personnages et une pour la recommandation.
Lien : http://lesnouvellesplumes.ov..
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La route de l'Enfer est pavée de bonnes intentions

Que voilà un Robin the Hood bien peu policé et lisse… Nicolas Digard dépoussière le mythe sans fioritures dressant le portrait d'un homme habité par la soif de vengeance et de pouvoir, cocktail diabolique dans les mains d'un meneur naturel d'hommes.

Robert de Loxley participe à la guerre d'Henri II et de son fils Jean sans Terre contre Richard, le propre fils d'Henri II et premier héritier du trône. Robert découvre un complot visant à donner la victoire à Richard et s'en ouvre à Jean sans Terre sans savoir que celui-ci fait également parti du complot visant plus à évincer Henri II de la couronne que d'y porter Richard…

Robert y perd tout ce qui en faisait une noble personne : honnêteté, espoir, confiance en l'homme, ses terres, son nom… Sous couvert de justice envers le peuple qui souffre des turpitudes perpétrées par les puissants, Robert va partir en quête de vengeance personnelle et de pouvoir jusqu'à vouloir, prétentieux, faire vaciller une couronne qui ne ceint plus la tête de Richard, fait prisonnier au cours de la croisade entreprise pour célébrer son accession au trône, et pas encore celle de Jean sans Terre qui se dirige à pas de géants vers son but ultime : le royaume.

Le Robin de Nicolas Digard est un vrai roi des voleurs : roi parce qu'il a mis la main sur cette bande désorganisée et qu'il redistribue effectivement une partie des rapines et voleur parce qu'il n'agit pas différemment des bandits de grand chemin, usant de la même violence brute et bestiale, mêlant viol et saccage à ses exactions.

Nicolas Digard procède intelligemment et choisit avec soin les bribes de légende passées dans l'inconscient collectif pour les entourer de hargne, de fange, de noirceur, beaucoup plus crédibles dans l'Angleterre du XII° siècle que les fables biens policées qu'on nous a servis jusqu'à présent. Si Robert a des circonstances atténuantes, il n'en reste pas moins responsable de ses crimes et esclave de ses pulsions violentes, de son attirance pour le pouvoir. Aucun personnage, en dehors peut-être de la nourrice de Marianne, ne s'en sort sans dommage. Et encore, celle-ci reste impuissante face au déchaînement de haine et de fatalité qui étreignent les personnages centraux du livre, le pire étant certainement Robin : froid, calculateur, seul et isolé, sans amis ou en tout cas incapable de puiser dans ces amitiés potentielles de quoi tirer un peu son âme et son esprit vers le haut, détruit par les trahisons (celle initiale qui a été l'acte fondateur de la naissance de Robin the Hood et toutes celles qu'il a enduré ensuite de la part de ses propres troupes), sans foi ni loi.

Autant dire que le shérif de Nottingham ne vaut pas mieux, ni Jean sans Terre, ni Petit Jean ni Will l'écarlate qui opèrent tous un peu comme des balises dans la descente aux Enfers de Robin the Hood, incapable de faire surgir l'étincelle salvatrice quand bien même la présence de Frère Tuck, pourtant loin d'être un ange lui non plus, aurait pu lui donner l'occasion de changer son arc de bras et embrasser un destin plus noble.

Le personnage de Marianne ne sort pas non plus grandi de ce récit : perdue dans le rôle de la blanche brebis, sa rencontre avec Robin the Hood provoquera sa chute mais aussi parallèlement une renaissance sombre, dans l'ombre de Robin, sous sa coupe devrait-on dire, révélant elle aussi une nature prompte à la confrontation, à la haine (un peu provoquée il faut quand même l'avouer par les circonstances).

Enfin, si Nicolas Digard reprend les passages essentiels de ce que l'on peut connaître de l'histoire de Robin the Hood (il faudra un jour que quelqu'un m'explique comme c'est devenu Robin des Bois en français), il n'hésite pas non plus à aller piocher dans d'autres contes (Cendrillon ou d'autres) des éléments de narration.

Un résultat final plutôt enthousiasmant et une vision décalée d'un mythe fondateur des principes de justice, d'équité et de partage qui possède des résonances contemporaines dans un monde qui peine à mettre en avant de tels comportements.
Lien : http://wp.me/p2X8E2-E7
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Tout commence sur un champ de bataille pour Robin et au château en l'absence de son père pour Marianne. Deux ambiances différentes mais aucune joyeuse. Pendant toute la première partie, on avance dans le récit en découvrant ce qui va mener Robin dans les bois (car là encore ça n'a rien à voir avec l'histoire que l'on connait) et les liens entre les personnages se mettent en place, bien qu'ils ne se connaissent pas encore.

Robin se cache derrière la soif de Justice mais en réalité il a seulement soif de Vengeance. C'est pour cette raison qu'il trouvera Marianne. Et là, pas de cour romantique, non. Mais un viol. Je n'en ai pas été surprise par contre je l'ai été du fait que cet acte ignoble soit passé très rapidement alors que c'est lui qui plante la relation entre les deux protagonistes. Puisque le roman est sombre, qu'il y a des combats et meurtres, pourquoi ne pas assumer ce passage ? Peut être parce que les héros ne l'assument pas non plus ? C'est la seule explication que j'ai trouvée.

L'histoire se déroule sur cinq ans. Je n'y ai malheureusement pas trouvé d'évolution pour les personnages. Ils ne changent pas, leurs relations non plus. C'est dommage et du coup, le temps qui passe n'a pas grand intérêt. l'auteur aurait aussi bien pu situer l'histoire sur une seule année au final.

L'absence de présence du shérif m'a manqué. Il est là mais quasi inexistant. Dommage.

Les personnages ne sont pas attachants,ni charismatiques, il n'y a même pas un méchant que l'on adore détester. Ils sont fades. Je n'ai pas réussi à me plonger dans leur histoire, j'avais l'impression de rester totalement en dehors et à la fin je me suis juste dit "tout ça pour ça". Il y a un manque de profondeur. Ou alors j'attendais trop de cette histoire. Je ne suis pas dérangée par une version noire, au contraire, mais là je ne l'ai pas eue.

Une déception donc. Après ça reste un roman bien écrit et avec un peu de suspense qui donne envie de continuer, et il y a une recherche certaine pour les expressions de l'époque. Je salue quand même les bonnes idées de l'auteur pour changer l'histoire, c'était bien trouvé.

Merci aux Editions Plons pour ce partage.

Bisous !
Lien : http://lireoudormir.blogspot..
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Je reste mitigée sur cette lecture : un robin des bois très crédible, mais tuer un mythe ne se fait pas sans douleur ! D'autant que notre héros (ce mot a-t-il encore un sens) n'est pas simplement cynique, c'est un vrai psychopathe ! Bref, j'en veux un peu à Nicolas DIGARD, même si je ne m'attendais pas à du Disney.
Bien que le style ne soit pas toujours fluide, l'ensemble est cohérent et se lit avec plaisir.
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