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Citations sur L'amour des Maytree (11)

Des années de lecture n'avaient fait qu'étayer sa conjecture, à savoir qu'hommes et femmes ont en fait une perception identique de l'amour, à disons cinq pour cents près. Lire des livres écrits soit par des femmes soit par des hommes montrait seulement - mais ce n'était pas rien - que l'amour frappait exactement de la même manière la majorité, sinon la totalité, de la poignée, finalement, d'hommes et de femmes ayant abordé ce sujet depuis l'invention de l'écriture : l'échantillon était beaucoup trop restreint pour être significatif.
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A eux deux, ils lisaient trois cents livres par an. Lui, lisait pour apprendre des choses ; elle, pour éprouver des émotions.
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Un jour, Jane Cairo découvrit que Lou Maytree n'était plus vivante du tout, mais prostrée sur son lit, le bas du corps bleui sur la partie ventrale, comme un bateau dont on vient de repeindre la coque. Au-dessus de la ligne de flottaison, elle était blanche. A part ça, elle ressemblait tout à fait à Ingrid Bergman, comme disaient les gens, du temps de leur jeunesse, à Ingrid Bergman et à elle.
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Certes, il avait pensé qu’il aimerait Lou et resterait avec elle pour toujours. Une vie entière, s’était-il imaginé, ne serait pas assez longue. (Pourquoi se donnait-il tant de mal et pour entraîner sa mémoire si elle ne devait que le tarabuster?) Mais, bien sûr, durant presque toute l’histoire de l’espère humaine, l’espérance de vie avait tourné autour de dix-huit ans. Les quatorze années où il avait honoré son mariage avec Lou auraient naguère probablement constitué un record du monde d’endurance. Il avait déjà passé avec une seule et unique personne l’équivalent de plusieurs vies monogames d’autrefois. Il avait quarante-quatre ans. Il n’avait jamais vraiment aimé Lou, il s’en apercevait maintenant. Il s’était seulement aimé lui-même à travers ses yeux. Son silence était du papier blanc sur lequel il écrivait. Elle aimait plus que tout le rendre heureux. Dans ces conditions, s’appartenait-il lui-même, ou non?
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La vie des Maytree, tout comme celle des Indiens Nausets d'antant, se déroulait sur fond d'étoiles fixes. La manière dont tournait le monde pouvait faire mal, parfois - mais, sans jamais de perversité, du moins entre les gens. Les ciels, dans leur lenteur, marquaient les heures. Les Maytree vivaient souvent dehors. Chacune de leurs respirations venait d'une bouffée d'air marin en train de faire, à cet instant, la traversée d'un bras de mer à l'autre. Leur langue de sable n'était qu'une grève dénudée entre deux immensités, l'une comme l'autre adonnées aux effets spéciaux.
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Parfois, le jour ou la nuit, il les écoutait respirer, elle et lui, vieux comme les océans - pleins d'expérience. Ils s'étreignaient et regardaient, chacun par-dessus l'épaule de l'autre, le naufrage qu'était le monde, en tenant à distance tout ce qui était ruine ou défeuillé. Ou alors, ils le berçaient, ce monde, entre eux deux, comme un enfant mortellement malade - avec amour, mais sans lui dire tout ce qu'ils savaient.
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...Si je ne dis rien de tes cheveux, de tes yeux, de tes lèvres;
ton visage pourtant reste gravé dans mon âme,
et le son de ta voix à l'intérieur de mon cerveau,
et ces jours de septembre qui montent dans mes rêves
donnent forme et couleur à mes mots, à mes phrases,
quel que soit le thème que j'aborde ou la pensée que j'exprime.
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Ces Ti'Paul, ces Paulo, tous, sans exception, avaient aujourd'hui disparu. C'est eux qui lui manquaient, ces garçons dont chaque nouvelle version venait recouvrir la précédente. (…) Ah, si seulement elle pouvait les revoir une fois encore, tous ces Ti'Pol, ces Paulo désormais remplacés par d'autres ! Elle s'imaginait en train d'installer des tables de pique-nique côte à côte, sur la plage, et de mettre le couvert pour vingt-deux Ti'Pol et Paulo, ou cent vingt-deux – ou plus, en fonction de l'humeur du jour et du nombre de fractions en lesquelles Paulo se laisserait diviser. Ici rassemblés, du premier au dernier, tous les fils, un de chaque âge et de chaque taille – avec son odeur : couches mouillées, lait sucré perlant sur la tétine du biberon, sable imbibé de sel, graisse de vélo, papier kraft des sacs, huile de moteur, poisson – tous attendaient qu'on serve le dîner. Qui d'autre mieux qu'elle connaissait les goûts de chacun d'eux ? C'était une sacrée longue tablée. Elle s'accorda une minute pour les passer en revue – un Ti'Pol après l'autre, assis, pieds nus, entre son moi d'avant et son moi encore à venir. Ils n'arrêtaient pas de se pincer, de se taquiner, de se donner des bourrades. Aucun n'avait le moindre regard pour ses versions en bas-âge, sauf les tout-petits eux-mêmes. Quelle mère ne voudrait pas revoir ses enfants enfants ?
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Parfois, au milieu de leur sommeil, au plus noir de la nuit, quand soufflait un vent métallique et qu'à travers la vitre, les étoiles forçaient la chambre, ils se réveillaient au même instant, comme s'il venait de se produire un tremblement de terre. La passion revenait-elle qu'ils éclataient de rire.
Parfois, le jour ou la nuit, il les écoutait respirer, elle et lui, vieux comme les océans - pleins d'expérience. Ils s'étreignaient et regardaient, chacun par-dessus l'épaule de l'autre, le naufrage qu'était le monde, en tenant à distance tout de qui était en ruine ou défeuillé. Ou alors, ils le berçaient, ce monde, entre eux deux, comme un enfant mortellement malade - avec amour, mais sans lui dire tout ce qu'ils savaient.
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L’amour lui avait si soudainement bondi dessus qu’elle pensait sérieusement que personne n’avait jamais analysé d’un peu près ce phénomène. Où en était-il question dans la littérature? Quelqu’un avait bien dû écrire quelque chose à ce sujet? Ça avait dû lui échapper. Il était temps de tout relire.
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