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Après « Je ne suis pas celle que je suis » de Chahdortt Djavann, voici le second opus dans lequel l'auteur continue à nous faire partager son quotidien. Avec un grand talent de conteuse et une liberté de ton assumée, l'auteur brosse un portrait de femme complexe et ne nous laisse aucun répit jusqu'au dénouement pas forcément attendu !
Elle pousse plus loin l'introspection. Elle approfondit les thèmes déjà abordés, les blessures d'enfance dont on ne se remet jamais tout à fait, la difficulté de vivre dans un pays où la liberté n'existe pas, le drame de l'exil qui fait qu'on se sent étranger et clandestin partout même dans son propre pays, les deuils impossibles à surmonter, les stratégies improbables pour se faire aimer, ou les questions sur l'intérêt de la psychanalyse, sur l'autorité et le savoir du psy face à un analysant qui se sent manipulé.
On partage les espoirs de Donya, mais aussi ses contradictions, ses doutes, sa culpabilité, son impossibilité de pardonner et son refus des compromissions. L'écriture toujours frontale et un style très viscéral ajoutent encore de la virulence à ce récit coup de poing, virulence parfois atténuée par quelques touches humoristiques ou poétiques, avec une mention spéciale pour ce magnifique passage : « C'est quoi une main ? Que peut une main ? La main tendue, la main qui secourt, qui sauve, la main qui tue, qui trahit, qui torture, qui étouffe ou libère, la main qui caresse, qui protège, la main qui frappe, la main qui prend, qui donne, qui arrache, la main qui vole, qui viole, la main qui promet, la main qui écrit» (Anny P.)
Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
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J'avais tellement hâte de la retrouver. Elle si belle, si intelligente, si dérangée. Et puis... Et puis...
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Une vraie découverte pour moi, je ne connaissais pas et je suis ravie d'avoir croisé le chemin de Mme Djavann. Un livre comme je les aime, une histoire de femme déterminée, qui revendique sa liberté et le choix de mener sa vie comme il lui convient. On ne peut pas rester insensible à cette histoire. Nous vivons avec Donya sa fuite d'Iran, son arrivée à Istanbul, sa lutte pour s'en sortir seule sans l'aide de sa famille et parallèlement ses séances d'analyse à Paris. Elle est très lucide sur la politique Iranienne et sur les Iraniens : « La société, au sens occidentale du terme, n'existe pas dans un pays comme l'Iran, qui sort à peine d'un système féodal d'une rare brutalité … » Un peu plus loin parlant des Iraniens : « On croit à tort les Orientaux plus chaleureux et plus humains que les Occidentaux. C'est faux, ils sont pires parce qu'ils subissent des violences et des frustrations inouïes … » Et puis il y a ses rendez-vous chez son psychanalyste, elle a besoin pour se construire de faire revivre ses années en Iran pour les exorciser, pour partir de nouveau vers cette vie qu'elle a choisie sans effacer l'autre, celle d'avant la liberté, les faire vivre côte à côte, l'une enrichissant l'autre : « J'ai quitté l'Iran, et depuis que je suis en France, je suis obnubilée par l'Iran … C'est insensé … Alors que je ne supporte pas les Iraniens … Même pas en photo … Fuir son passé ardemment, rompre obstinément avec celle qu'on a été, courir et courir… A force de mentir elle s'était perdue … » Il y aurait tant de choses à citer, tant de phrases chocs qui vous envoient un uppercut en plein figure tellement elles sont criantes de vérité. Un très bon livre. Alors je suis allée chez mon libraire, acheter un autre livre du même auteur, et bien rien, pas un seul, je suis déçue. Je ne peux résister à vous citer ce passage sur la main : « C'est quoi une main ? Que peut une main ? La main tendue, la main qui secourt, qui sauve, la main qui tue, qui trahit, qui torture, qui étouffe ou libère. La main qui caresse, qui protège, la main qui frappe, la main qui prend, qui donne, qui arrache, la main qui vole, qui viole … La main qui promet, la main qui écrit … Qu'est-ce que une main ? » Un livre plein d'émotions, très bien écrit, des paragraphes courts qui donnent du rythme, Donya est très attachante et si volontaire.
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Suite et fin des aventures de Donya dont nous avons fait connaissance dans le précédent volume « Je ne suis pas celle que je suis » paru en 2011. le lecteur est en terrain connu : personnages identiques (l'héroïne principale, ses fiancés, sa famille et son psy), structure similaire (un tricotage régulier entre les séances de psy, sa vie stambouliote et son arrivée à Paris), thèmes récurrents (l'exil, la condition féminine, l'amour de la langue française, la psychanalyse) et même la taille de l'ouvrage (500 pages environ) !
Si j'ai retrouvé avec plaisir tout cela, plus le style fluide, tonique et parfois fiévreux de l'auteur ainsi que son esprit brillant, une certaine lassitude s'est installée au fil de la lecture avec un sentiment pénible d'avoir déjà lu ce roman. Mon enthousiasme du début s'est peu à peu effondré. J'ai allègrement sauté les chapitres consacrés à la psychanalyse au profit du récit du voyage vers l'Europe. Néanmoins, je me suis promis de relire de toute urgence son très court et percutant roman «La muette ».
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L'auteur raconte la vie de Donya, jeune iranienne née à Téhéran. Rejetée à sa naissance, mal aimée, emprisonnée, violée, elle profite d'un mariage non désiré pour gagner Istanbul et fuir son passé, sa famille, Khomeiny et l'Iran. Son histoire, émouvante et tragique, se construit suivant 2 procédés : un récit daté, de Téhéran à Paris, et ses séances chez un psy. On suit ainsi ses démarches , ses échecs et ses succès, avec beaucoup d'admiration et d'empathie. Par contre la technique des chapitres "séance" me semble artificielle et contient des digressions inutiles, telles la vie amoureuse du psy ou les réflexions sur la psychanalyse en France.
Chadhdortt Djavann continue à défendre la cause des femmes arabes avec virulence et efficacité.
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Je ne suis pas celle que je suis et La dernière séance sont les deux volets d'un même roman, celui de la vie de Donya, une jeune Iranienne au caractère bien trempé et volontiers rebelle. Alternent les comptes-rendus des séances d'une psychanalyse qu'elle entame à Paris en 1994, au cours de laquelle elle évoque abondamment son enfance et sa famille, bien dysfonctionnelle, et le récit de sa vie à partir de 1990 en Iran, puis à Istanbul avant qu'elle ne soit, pour finir, contrainte de se réfugier à Paris. L'évocation de son enfance à Téhéran et celle de sa vie d'étudiante à Bandar Abbas est l'occasion de montrer au lecteur occidental le caractère dictatorial et totalitaire du régime des Mollahs. Et, à ce titre, il est particulièrement intéressant de lire ce(s) roman(s) aujourd'hui où, malgré les emprisonnements, les tortures, les viols, les femmes poursuivent leur lutte avec un courage époustouflant dans le mouvement « Femmes, Vie, Liberté ». L'autrice montre aussi que ce régime théocratique, qui ne laisse aucune place à la réalisation de l'individu, et qui affirme, comme s'il s'agissait d'une loi divine, la suprématie des hommes sur les femmes, a complètement perverti les relations entre les sexes. Des hommes et des femmes partagent leurs vies en ignorant tout les uns des autres, dans un profond malentendu, un profond mépris, un profond malheur, ce qu'illustre très bien le couple des parents de l'héroïne. Pas d'intimité dans le couple et pas non plus dans la famille ; elle n'est que le lieu de la bienséance, la reproduction aveugle des coutumes et celui de l'espionnage et de la répression. Chacun doit se méfier des autres, comme dans l'ensemble de la société. Tout cela est passionnant et rigoureusement argumenté. En revanche, les séances de psychanalyse, impossibles à transcrire dans leur totalité, ressemblent singulièrement à des caricatures. On peut se demander si l'autrice ne règle pas ses comptes avec la pratique, voire avec un psychanalyste tant celui du roman est chargé. Enfin on peut aussi regretter qu'elle n'accorde pas d'intérêt à la vie quotidienne de son héroïne à Paris dont les difficultés sont éludées. Ainsi annonce-t-elle, au cours d'une séance que sa patronne l'a licenciée, la privant de tout revenu et da sa chambre, sans que jamais ne signalé comment elle s'est sortie de cette situation. le procédé désincarne le personnage et c'est dommage. Moins abouti que Les putes voilées n'iront jamais au paradis, ce roman n'en est pas moins un texte important cependant encore aujourd'hui.
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J'ai vraiment été captivée par cette lecture, je ne connaissais pas l'auteure et après recherche sur internet, ce roman apparait avoir une part d'autobiographie. Bravo à cette écrivaine pour son parcours personnel, son courage pour fuir cette oppression sous le joug des mollahs iraniens. Qui ne serait pas "démolie" psychologiquement après avoir enduré tant d'épreuves? La psychanalyse a toujours posé question par sa lenteur à agir, son coût financier et la compétence des praticiens. La mise en parallèle des séances et les faits de la vie de l'héroïne rendent ce roman encore plus captivant.
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Peut-on se battre contre son destin ?
Peut-on se battre contre son pays, sa naissance ?

Chahdortt Djavann l'auteure nous embarque dans ce récit, dans la vie de Donya cette jeune Iranienne … dans ses moments de vie qui s'enlacent et s'entrechoquent !!
Un chemin tortueux et « fracassant » vers la liberté ...
Nous sommes happés par cette leçon de vie ou de mort … par ce regard dur et glaçant, sur son pays, l'Iran. Ce pays qu'elle ne cessera de fuir !!
L'auteure nous plonge aussi … dans la psychanalyse qu'elle égratigne avec « délice » …

Une claque … une fougue … et une justesse dans l'écriture !!
Une ode à la langue française … où la poésie à sa place …

Un coup de poing … littéraire !!
Un coup de coeur que j'ai « croqué » et « mordu » avec bonheur !!
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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Dès qu'on a commencé à avoir une liste des titres de la rentrée littéraire, j'ai eu envie de lire ce roman. le résumé, ce qu'on en disait, me plaisait beaucoup. Je ne connaissais pas l'auteure, donc cela me faisait une autre découverte à faire!
Alors quand la bibliothèque l'a acheté, j'en ai profité et je l'ai emprunté.

Ce roman (livre de presque 500 pages!) se lit finalement très vite.
Il est constitué de deux récits : son parcours d'émigrée d'Iran jusqu'à Paris et les nombreuses séances de psychanalyse qu'elle suit une fois dans la capitale française. On alterne facilement entre ces deux récits.

J'ai nettement préféré le récit de son immigration.
Les séances chez son psychanalyste me laissaient une drôle d'impression. Je n'avais pas réellement d'opinions sur la psychanalyse avant ce roman et une fois le livre terminé, je ne peux pas dire qu'elle soit très positive.
Je n'ai pas eu l'impression que cela lui faisait réellement du bien…je ne vois pas vraiment l'intérêt d'ailleurs, vu comment les séances sont présentées. Certes, on ne peut pas se cacher de ses problèmes et de ses traumatismes durant toute sa vie…mais j'ai l'impression que la pauvre Donya piétinait dans ses souvenirs et ses problèmes et que le psychanalyste, au lieu de l'aider se contentait de l'observer se noyer.

Mon intérêt est donc allé à l'autre partie de son histoire. J'ai beaucoup aimé la suivre en Turquie, la voir réussir à trouver un travail, essayer de se débrouiller et se battre toujours. C'est une femme extraordinairement forte. Elle n'abandonne jamais, elle trouve toujours des solutions, même bancales, même minuscules, elle va de l'avant malgré toutes les embûches sur son chemin.

Elle est bien décidée à être libre et à ne devoir rien à personne. Et elle y arrive. Non sans conséquences…elle est seule, elle vit des situations terribles (des allers et retours en Bulgarie afin de pouvoir renouveler son titre de séjour dans des conditions assez abominables), ne peut ni ne veut se confier à personne. Il est dur de vivre ainsi. Mais c'est un personnage assez extraordinaire, qu'on suit avec plaisir, tellement on a envie de la voir s'en sortir. Elle ne se renie jamais, elle tente toujours le tout pour le temps et va jusqu'au bout de ses décisions.

On sent aussi dans ce roman un grand amour de la langue française. Donya n'arrête pas de s'y référer, de remarquer les difficultés, les exceptions, les beautés de cette langue, qu'elle souhaite maîtriser à la perfection.

[Attention, je dévoile la fin]


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Un roman que j'ai aimé lire, un auteure que j'ai été contente de découvrir…ce livre a rempli sa mission! Je vous le conseille donc, c'est un roman vraiment intéressant.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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« Depuis ses années d'adolescence, elle avait rêvé de quitter l'Iran. Partir , se libérer de ce pays faisait battre son coeur de mille promesses, mille réussites. Personne ne rêve d'échec. »

Nous reprenons le parcours de Donya exactement là où il avait pris fin dans Je ne suis pas celle que je suis. Si ce nouvel opus en est la suite logique, il peut malgré tout se lire en première intention.
Donya, n'a de cesse de quitter l'Iran, véritable prison à ciel ouvert. Tous les moyens sont bons pour y parvenir. La Turquie sera la première escale d'un voyage sans retour qu'elle espère mener jusqu'à Paris.

A ce parcours de vie s'ajoute le rendu d'une psychanalyse entamée par Donya durant de longues années, alors même qu'elle est dans une situation plus que précaire. Ce qui me frappe c'est la relation de plus en plus houleuse avec son thérapeute, et un thérapeute de moins en moins disponible pour son analysant tant il est pris, lui aussi par ses problèmes personnels.

L'Iran, et son régime théocratique est au coeur de la problématique. Au travers de l'histoire de Donya, ce sont tous les démons, toutes les hypocrisies de ce régime qui sont mis à plat pour montrer la force de destruction de ce régime.

L'autre hématique omniprésente, est celle de la langue française ; langue qui sera pour elle synonyme de nouveau départ, de thérapie.

« Chaque mot que j'ai arraché au dictionnaire m'arrachée à son tour aux blessures que j'ai vécues en persan. »
« Il me fallait une autre langue pour pouvoir me libérer de mon histoire. »
D'ailleurs ne dédie-t-elle pas ce livre à la langue française en avant -propos ?

Si la construction aérée permet une lecture aisée, portée par une écriture de bonne facture, j'ai néanmoins éprouvé un peu de lassitude, convaincue d'un certain nombre de longueurs. le destin de Donya, dont on ne prend connaissance qu'aux dernières pages m'a semblé un « peu tiré par les cheveux », et trop expéditive.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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