Dépaysement assuré! Et superbe découverte de cet auteur uruguayen.
La préface, écrite par le traducteur
Antoine Barral, nous précise bien que, même si certains événements et lieux font penser à l'enfance de
Luis Do Santos, il s'agit bien d'une oeuvre de fiction, et non d'une autobiographie.
L'écriture s'est révélée pour moi l'atout majeur de ce livre. Poétique, portée par des images fortes, elle nous entraîne dans les méandres du fleuve Uruguay, auprès duquel le narrateur( comme l'auteur) a passé son enfance. " Les jours de vent du nord, le fleuve se fait plus âpre, imprévisible, son dos se hérisse comme un chat"...
L'enfance est pauvre, dénuée de tendresse, heureusement ponctuée d'amitiés lumineuses. le père est vu comme un héros, qui domine le fleuve, mais inaccessible, violent, sans aucun geste d'affection. La mère est épuisée par le travail. " Quand tu ne te sens relié à personne, la tristesse te rentre dans les os jusqu'à te briser l'âme. "
Alors, pour se sentir exister, le narrateur accumule les bêtises. Jusqu'à devoir partir quelques mois en exil chez sa grand-mère si dure. J'ai aimé suivre son parcours chaotique, émouvant.
le fantôme du grand-père, la figure formidable de Martinidad, le paraiso, arbre-refuge de l'enfant, l'yarara, vipère dangereuse, autant d'éléments saisissants et qui me resteront en mémoire. Je conseille cette lecture!