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sur 188 notes
Agnès DOMERGUEHélène CANAC :D'ambre et de feu.

Un superbe album. c'est la première de couverture qui attire l'oeil. Les coloris utilisés sont le reflet de l'automne. Une palette de nuances, orange, rouge, jaune, rouille, marron ; un noir profond souligne les personnages figurant sur ce merveilleux paysage. le minois d'une renarde se dresse entre les branches d'un arbre. La saison est indiquée par toutes ces couleurs.

Kitsune, mi-humaine, mi-renarde a vu son peuple exterminé par Amaterasu son ennemi. Elle est la seule survivante de cette tribu et désire se venger de ce roi cruel. Elle va lui ravir son fils unique et l'offrir, au terme d'un marché aux petits démons de la forêt, les onibis et récupérer le talisman que lui a confiée la déesse du soleil. Ce petit conte met en valeur la nature, le respect que nous devons lui témoigner, l'amitié, le partage, l'entraide et l'amour. En effet Kitsune va au cours de son périple devoir choisir entre le sacrifice d'un plus petit et l'obtention de l'éternité, devenir immortelle. Quel sera donc son choix, elle qui a perdu tous ceux qu'elle aimait ? Les animaux peuplant l'immense forêt vivent en parfaite harmonie. Tombée dans un énorme trou, en allant quérir de l'eau, Kitsune doit son salut au cerf. Une belle entente entre tous ces mammifères, renards, sangliers, marcassins et le majestueux cerf, toute cette faune qui habite ces bois.

Cet album contient de très belles vignettes, les personnages sont bien représentés et se fondent dans l'action. La nature les accueille de façon royale. J'ai aimé lire cette BD nous présentant un univers fantastique, coloré et onirique. Je félicite les autrices. Je vais m'empresser de lire «  Entre neige et loup ». Bonne lecture à tous.
( 10/01/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Gros coup de coeur pour cette merveilleuse bande-dessinée d'Agnès Domergue et Hélène Canac. Autant le dire tout de suite : le dessin et la colorisation n'y sont pas pour rien mais l'histoire m'a aussi séduite.

Je suis sous le charme des couleurs chatoyantes, sublimes, lumineuses qui jouent surtout sur les dégradés d'orange, jaune, rouge, marron ( les couleurs de l'Automne bien sûr). le dessin, tout en rondeur est aussi très beau. C'est un véritable régal pour les yeux et j'ai retrouvé ce qui m'avait déjà énormément charmé dans la BD Entre Neige et Loup, des mêmes autrices.

Justement, du côté de l'histoire, D'Ambre et de feu, nous entraîne dans un nouveau récit, une nouvelle saison. Fini les frimas de l'hiver, place à l'automne et un nouveau conte : l'histoire d'une fille qui se retrouve orpheline et seule représentante de son peuple. Son désir de vengeance l'amènera pourtant à trouver la force de pardonner et de connaître aussi ses origines. le scénario est riche et met en lumière de belles valeurs.

D'Ambre et de feu est un succès à tous points de vue, tant graphiquement que narrativement. J'ai passé un très bon moment et je ne me suis pas lassée d'en contempler les belles illustrations.
Lien : https://www.lirado.fr/ambre-..
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Ayant beaucoup aimé "Entre neige et loup", j'avais hâte de découvrir le nouveau one shot d'Agnès Domergue et Hélène Canac. Les dessins de cette dernière sont toujours aussi enchanteurs, exploitant cette fois-ci une palette aux tons rougeoyants à la fois doux et flamboyants. Ce choix est en adéquation avec la thématique de la BD : la vengeance. Il est finalement assez rare que voir ce thème abordé aussi frontalement dans une BD Jeunesse. J'ai aimé cet aspect de l'histoire même si j'ai trouvé le personnage principal parfois un peu extrême. Son comportement aurait mérité d'être plus nuancé dans l'histoire afin de mieux véhiculer le message d'acceptation et de tolérance de l'histoire.
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🍁 D'ambre et de Feu 🍁

La couverture : Magnifique ! Les couleurs sont chaudes, solaires et réconfortantes.

Les illustrations : Les dessins sont sublimes. Ils illustrent parfaitement, tout en rondeurs, la beauté de l'Automne.

L'histoire : Pour moi, c'est là que ça coince. Elle n'est pas nulle, loin de là mais ça manque de suspense, d'aventure.

Conclusion : Une BD joliment automnal, à déguster avec un bon thé et des fruits confits !

Sur ce, bonne lecture !


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Attiré par sa couverture magnifique et par les notes généreuses que les babelionautes ont attribuées à "D'ambre et de feu", j'anticipais ma lecture avec enthousiasme. Les premières pages de la BD m'ont cependant rapidement fait déchanter.
Voici à chaud le bilan que je fais de ma lecture:

Points positifs:
-Le dessin. Il convient très bien, selon moi, à ce genre d'histoires.
-Les couleurs et les lumières sont splendides.

Points négatifs:
- Les premières pages de la BD m'ont donné l'impression de lire une suite. Je me suis demandé à un moment s'il n'y avait pas un tome 1 quelque part que j'aurais raté ("Entre Neige et Loup" peut-être?). Mais ce n'est pas le cas. L'entrée en matière aurait peut-être pu être un peu moins abrupte.

-Le méchant de l'histoire n'a pas de profondeur et est trop caricatural.

-La plupart du temps, les transitions (entre des séquences différentes ou à l'intérieur d'une même séquence) sont mauvaises ou inexistantes. J'ai eu l'impression que la scénariste plaquait des séquences les unes après les autres, sans penser à les lier entre elles, à les harmoniser.

-Beaucoup de séquences auraient dues être développées davantage. J'ai parfois eu l'impression de lire le résumé de l'histoire plutôt que sa version finale.
-Il y a trop d'incohérences et d'invraisemblances. Je me suis dit beaucoup trop souvent "c'est n'importe quoi".

-Il est clair que les autrices veulent faire passer certains messages, certains enseignements. Je ne questionne pas ici la validité de ces derniers, mais la manière dont ils sont transmis. Ils auraient pu l'être avec un minimum de subtilité.

-Durant les séquences dramatiques, la dessinatrice aurait pu éviter de dessiner des petits animaux ou des glands qui s'amusent...

SPOILS À PARTIR D'ICI!!!



Au final, cette BD s'est avérée être une grosse déception. C'est bien dommage...
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D'emblée, nous voilà plongés dans une légende qui aurait pu être inventée par les studios Ghibli. Kitsune (créature mi-renard, mi-humaine) est un terme japonais, comme beaucoup d'autres qui se retrouveront au fil des pages. Toutefois, le graphisme d'Hélène Canac est totalement occidental. Des personnages aux visages ronds, expressifs, mignons… et des décors fournis et détaillés. Quant au scénario d'Agnès Domergue, on sent la pointe d'influence nippone, mais également « Le Petit Prince » de Saint-Exupéry, avec ce gamin blond à qui la mère parle de roses.

La trame s'éloigne toutefois du scénario qu'on pourrait attendre aux vues de ce premier paragraphe. Quoique… Les guerres moyenâgeuses se ressentent dans l'entame avec ce roi qui met à sac un village de Kitsunes. Pourquoi ? Pour qui ? C'est un mystère jusqu'à la fin. On comprend juste que cet homme, rongé par la haine des créatures mythiques, ne veut plus voir d'hybrides renards dans son paysage, qu'en bien même est-il aveugle… Alors, pour se venger, Kitsune (oui, c'est assez perturbant un personnage qui s'appelle comme son espèce…) décide d'enlever le prince et l'offrir en pâture à des petits démons de la forêt.

La Nature a d'ailleurs un grand rôle dans ce récit. Kitsune adore s'échapper dans les bois avec une renarde pour éviter ses corvées, elle est amie avec le roi de cette forêt, un cerf majestueux toujours accompagnés de glands dotés de parole et c'est dans les marécages qu'elle trouve refuge une fois son village rasé de la carte. Même le roi responsable du carnage semble aimer cette nature qu'il arbore fièrement en couronne…

Mais plus qu'une ode à la Nature, c'est une aventure humaine qui réunit ces deux enfants, Kitsune et le prince Koyo. Une leçon de vie pour tous les deux, réunissant ainsi la morale du Petit Prince et le lien étroit avec Dame Nature de Ghibli, tout en gardant le verbe et le trait de ces autrices qui sont quand même très liées au monde japonais quand on jette un oeil à leurs biographies.

Quoiqu'il en soit, voici un récit fascinant qu'il fera bon lire aux plus jeunes ou apprendre à déchiffrer à ceux qui apprennent à lire !
Lien : https://sambabd.net/2022/12/..
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Alerte déception... Je suis désolé, je ne vous le cache jamais, il faut aussi que je vous parle des livres qui ne sont pas à la hauteur de mes espérances. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il ne faut pas les lire, chacun se fait son propre avis, mais tous les livres ne sont pas aux goûts de tout le monde et c'est ce qui nous définit en quelque sorte.

J'aime lire des avis négatifs, je les trouve sincères au fond, ils ont le courage d'exister, ils me permettent de ne pas me jeter trop vite sur un livre à la une.

Il y a des gens sur les réseaux en qui je peux me voir, leurs lectures adorées ont aussi été les miennes, et lorsqu'un livre est négatif pour eux, je sais que je peux leurs faire confiance, vu que si tel livre ne leur a pas plus alors peu entre que ça ne me plaira pas non plus. Et j'évite de perdre mon temps avec un livre qui ne me plaira pas, il y a tellement d'histoires et il faut surtout faire des choix de lectures !

À l'inverse, lorsque je vois beaucoup d'avis positif sur un livre, alors que moi, je ne l'ai pas trouvé aussi bon que l'on le dit, après avoir posté ma critique, les gens me disent aussi que tel livre ne les a pas convaincu non plus. D'une part, je me sens soulagé au fond de me dire que je ne suis pas la seule et je peux en discuter.

Je ne suis pas une hater, je sais très bien que derrière l'écran il y a les auteurs, et ce n'est pas forcément facile pour eux de lire une critique négative d'un livre qu'ils ont écrit.

Alors je suis désolé, mais il n'y a rien qui va dans cette BD, ni dans le scénario qui se déroule trop vite avec l'impression qu'il manque des scènes, des personnages qui ne sont pas attachant et manque d'émotions, mais surtout une histoire prévisible qui m'a donné l'impression de perdre mon temps... le seul point positif, ce sont les dessins avec des renards, une forêt remplis de créature magique, mais ça s'arrête là.
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C'est @laurasreadings qui m'a montré cette jolie BD. Je l'avais déjà aperçue sur les réseaux sociaux mais sans m'y intéresser plus et ici avec la version collector (qui n'est pas super cher en plus) ça donne envie de l'avoir. Il suffit de l'ouvrir pour voir les belles couleurs et les dessins qui font très poétiques.

L'histoire est touchante et véhicule de belles valeurs. C'est à la fois beau, triste, inspirant et porteur d'espoir. Par contre, juste un peu déçue du fait que tout cela se passe vite, cela vient du fait que ce soit une BD mais j'aurai voulu qu'on prenne plus le temps de découvrir l'histoire, les enjeux et les différentes croyances (Kitsune, Amateratsu, onibi, …). On est parfois un peu perdu parce qu'on manque d'informations ou de contexte. C'est un peu la même chose pour les personnages, comme ils ne sont pas très développés, ils manquent de profondeur.

Les illustrations sont très colorées, c'est très peps si je peux dire. Les tons sont chauds et les lumières sont très bien travaillées. On reste dans des teintes très orangées et c'est agréable à regarder mais de temps en temps quand l'histoire le demande, les teintes sont plus froides et sombres.
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Comme j'avais hâte de lire cette BD ! J'ai tellement adoré "Entre Neige et Loup" que mes attentes étaient grandes. Et, je ne suis pas déçue, bien au contraire.
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Tout comme dans leur précédent opus, les autrices nous invitent dans un univers fantastique et onirique.
On y cotoit des être de la mythologie japonaise, des renards et un tyran, Kitsune et un petit prince.
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Sous la jolie plume d'Agnès, on découvre le poème de Kitsune. Il est mis en lumière par les illustrations tendres et poétiques d'Hélène. Mention spéciale pour la mise en couleurs que je trouve superbe.
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L'histoire parle de deuil, de vengeance et de nature sous forme de conte poétique.
Lecture de saison. Un album aux couleurs chatoyantes ! C'est très beau et c'est un coup de coeur. Merci Agnès et Hélène !
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Cette BD me fait sentir ambivalente. Il y a clairement de l'idée derrière elle, mais certains éléments me turlupine et manquent de clarté. Au début, je me disais que c'était un moindre mal, vu les bonnes idées exploitées, mais en contrepartie, je me dis que si c'est peu clair pour moi, est-ce que cela le sera pour le lectorat visé?


Dans un pays d'automne, un roi cupide et haineux fait éliminer des communautés de kitsune, êtres mi-renard mi-humains, au nom d'une idée bien mystérieuse. C'est au nom de cette cupidité et de cette haine que Kitsune, jeune kitsune, perd son village. La déesse Amaterasu, déesse du soleil, lui fait parvenir un morceau d'ambre par ses deux serpents-messagers. La jeune fille ne comprend pas L,importance de cet objet et bien vite, le perds dans le courant d'une rivière. Il est retrouvé entre les mains d'onibis, entités de feu bleues qui proposent de lui restituer moyennant paiement. Ce prix, c'est le coeur pur du petit prince du royaume. La kitsune ayant de la rancoeur envers le roi, qui lui a tout prit, elle se montre d'abord enchantée de cet échange. En réussissant à faire sortir le prince du château et en voyageant avec lui vers les marécages des onibis, la kitsune est appelée à change d'avis. Quand, dans un malheureux concours de circonstance le prince se voit dépossédé de son coeur pur, Kitsune devra faire des choix difficiles pour faire ce qui lui apparait juste.



C'est un univers de la haute Fantasy, mais qui comprend des éléments de la culture nippone ( japonaise) comme la déesse Amaterasu, déesse du soleil, les onibis et les kitsune, respectivement des sortes de feu follets bleus d'esprit trépassés et des êtres mi-renard mi-humains. On remarque aussi la touche japonaise dans la structure du château du roi et le kimono de la reine. En revanche, les personnages ont l'air bien plus européens avec leur couleur de cheveux et leur yeux ronds.


Cette critique comprend des divulgâches.


Dans les éléments qui m'ont semblé moins maitrisés, je remarque le manque de fluidité de certains passages, avec des répliques qui sortent un peu de nul part et moins soutenu par la réaction des personnages. C'est d'ailleurs le second point qui me semble parfois confus: les expressions des personnages sont souvent floues. Kitsune a souvent l'air bougonne, même triste, ce qui rend parfois la lecture de son registre émotionnel compliqué ou incertain. le choix du nom de "Kitsune" qui est une kitsune est un peu rébarbatif parce que c'est très peu original et ça ajoute à la confusion. Aussi, on comprend parfois mal ce que sont les entités en présence, comme les onibis. À un certain moment, Kistune tente de récupérer son ambre et se brûle sur l'un d'eux, mais la case d'après, l'un de onibis lui glisse sous le menton sans la brûler. À un autre moment, les onibis se moquent de Kitsune parce qu'elle avait la chance de sauver autant la renarde que le prince, mais j'ai beau me creuser la tête, je ne vois pas comment. Bref, il y des des soucis de cohérence. Enfin, certains éléments auraient mérités d'être plus clairs, comme la raison du choix de Kitsune à la fin, qui l'oblige à choisir une forme de renard ou d'humaine ou la transformation du pays d'automne en pays d'hiver. J'aurais également aimé comprendre en quoi Kistune est différente des autres kitsune, puisqu'un de ses parents est humain. Je me demande également comment Lily, visiblement capturée de force et violée ( puisqu'elle est enceinte du roi), a pu être considérée comme "simplement partie" par le roi. Un peu de déni ici, monsieur le roi?


Dans les choses que j'ai apprécié, il y a le côté "fable écologique", alors que l'humain tente une fois encore de faire soumettre la Nature - sans grand succès. On comprend à la fin que cette haine du roi envers les kitsune, qui a justifié de bruler leurs villages et donc de les décimer, vient du fait d'avoir vu la kitsune qu'il aimait mourir chez eux. Depuis, c'est un véritable génocide. Une logique de con, mais bon, les tyrans sont rarement sains d'esprit. S'ajoute à cette haine cette fâcheuse masculinité toxique qui lui fait tenir des discours suprématistes de gros mâle alpha du genre "je vais t'éduquer pour que tu deviennes un homme. Un homme doit se faire respecter". Comble de chance, Koyo, le petit prince est un enfant tendre, affectueux, sensible et affectionne la Nature. Il semble tenir de sa mère, qui a sensiblement les mêmes traits de personnalité. Elle est effacée et soumise, c'est triste à voir et chaque constat qu'elle émet est rabroué ou moqué par son époux. Ce même époux qui s'est approprié la mère de Kitsune, liLy, comme un objet. le roi est donc une figure très négative, malgré son air gentil et ses couleurs chaleureuses. Je remarque également que le couple royal est opposé sur leur apparence: elle est chaleureuse, mais semble incarner l'hiver, alors que le roi est glacial et semble incarner l'automne.


Kitsune elle-même est de tempérament difficile, grognonne, peu sympathique et aux airs marabout. Elle semble guillerette seulement en présence des animaux. Autrement, elle semble peu s'entendre avec les siens et se montre agacée avec la plupart des autres personnages. Un personnage qui se laisse pas aisément attendrir, mais dont le coeur de réchauffe au contact de Koyo. Je ne déplore pas son tempérament, on en a relativement peu encore chez les personnages féminins et à sa décharge, elle en a bavé dans la vie. L'important est de savoir reconnaitre ses torts et oeuvrer à faire mieux ensuite, ce qu'elle va faire. le pardon, la progression de l'identité et le contact avec ses racines sont au coeur de son évolution et se laisse apprivoiser enfin par le petit prince, qui porte en lui des espoirs d'avenir meilleurs, lié à un grand respect pour la Nature et le monde en général.


Les décors sont beaux, véritable ode à l'automne et son feuillage rouge vif. La québecoise que je suis reconnais là ses forêts d'automne! Les petits glands animés étaient vraiment mignons, tout comme les onibis d'ailleurs. Je dirais que de manière général, tout est mignon dans cette BD sauf le tempérament de Kitsune et l'attitude macho du roi. le visuel est beau, rondouillard, chaleureux et les arbres sont superbes. Ça respire autant la vie que la magie. Les tons froids mauves et bleus viennent accentuer la présence froide des onibis, mignons certes, mais malveillants. Un contraste que je vois souvent, cela dit.

Amaterasu est une superbe déesse dans cette BD, avec ses airs qui me rappelle les divinité africaines. Sa peau noire est un choix très intéressant, qui la rende plus lumineuse de ce fait, parce que le jaune qui l'environne semble plus vif du fait de la présence du noir. Déesse bienveillante, le morceau d'ambre qui a été confié à Kitsune vient d'elle, c'est une larme qui contient l'héritage de la jeune renarde-fille, pleuré par la déesse. Kistune fait donc acte de sagesse quand elle décide d'utiliser cette larme ambrée pour enrayer les onibis. On voit d'ailleurs chaque membre de la communauté de Kitsune sous forme d'âmes, prendre chacun un onibi et les amener "ailleurs". S'affranchir de son passé et confier la suite à ses ancêtres pour trouver la paix me semblent être le symbole de cette scène.


Pourquoi "sagesse"? D'abord, parce qu'elle comprend que la vie est précieuse parce qu'elle a une fin. Ensuite, parce qu'elle est prête à faire un sacrifice à son désavantage afin de réparer ses torts envers Koyo, corrompu par sa faute pas les onibis. Ce traitement de la vengeance, de la perversion de l'âme par la rancoeur et du sincère repentir est très poétique et touchant. Utiliser l'ambre qui contient les âmes de ses pairs revient également à laisser aller, à accepter la nouvelle situation et en prendre acte. Kistune aurait pu le garder et rester immortelle, mais en contre-partie, aurait-elle pu en faire le deuil? Serait-elle restée amère et revancharde et ce, éternellement? Possiblement. C'est donc sage aussi dans ce sens là s'en défaire, surtout pour sauver quelqu'un.


En outre, cette fin a quelque chose de sain pour le royaume lui-même. Désormais gouverné par la reine ( des neiges) un hiver paisible s,installe et avec le petit prince comme héritier, la nature ne sera plus menacée. J'expliquais plus haut en pas comprendre pourquoi la saison dominante a changé, mais le sens que j'en perçoit est cette notion de "passer à autre chose". Il fait dire également que j'aime cette idée d'hiver tranquille, parce que c'est une saison trop souvent associée à des éléments négatifs comme la cruauté, la mort ou les conditions de vie difficiles. Ici, c'est le contraire, on sent que cet hiver à quelque chose de doux et de bienvenu.


Enfin, il y a des références au "petit Prince de Saint-Exupéry. Comme je n'ai pas lu le livre, je ne pourrai sans doute pas faire tous les parallèles, mais je remarque les références d'objets: les roses transparentes de la reine, la présence du renard et du thème de l'apprivoisement et la quête initiatique du petit prince aux cheveux blonds. En outre, à la fin de la BD, madame Domergue y fait référence. Ah, elle fait aussi référence au Yukon et c'est un territoire du Nord canadien, réputé pour ses grands espaces de forêt.


J'apprécie les oeuvres destinées à la jeunesse qui s'amusent à ficeler poésie, culture et magie. Il a de quoi extrapoler et réfléchir, sur notre rapport à la nature, sur la masculinité moderne, sur l'importance de l'héritage, sur la capacité à changer, sur l'inanité de la vengeance et la préciosité des liens affectifs et amicaux. C'est également la possibilité de constater que nos différences physiques sont moins importantes que nos valeurs partagées. Enfin, qu'il existe des choses qui ne se possèderont jamais: l'amour, la nature et notre liberté de choisir. le tout visuellement très beau.


En revanche, après avoir rédigé tout cela, reste que je ne suis pas convaincue par la clarté de l'Histoire. Il aurait fallut un tome 2 pour entrer tous ses sujets. Il est aussi vrai que la filiation de Kitsune est un peu de trop. C'était d'ailleurs une excuse assez minable de la part de roi de détruire des vies parce qu'il a perdu son objet préféré, Lily , la mère de Lily, alors le voir changer d'avis parce qu'il a découvert que Kitsune est sa fille, est quelque peu incohérente.


Sur la question du lectorat, je suis mitigée aussi, finalement. Je me demande ce que les 8-9 ans vont en comprendre malgré tous ces éléments flous et cette cohérence déficitaire. Dans le doute, je monte donc d'un cran vers les 10-12 ans.

Bref, je ne sais pas quoi en penser, parce qu'il me semble y avoir autant de points intéressants que d'éléments boiteux ou trop condensés sans bien définir les thèmes et répondre aux questions.


Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
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