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sur 5473 notes
De Dostoïevski, je n'avais lu, jusqu'à présent, que le joueur et les Carnets du sous-sol, des romans somme toute brefs, mais dont j'avais apprécié la capacité de l'auteur de rendre au plus détaillé et pertinent les tourments d'une âme humaine.

Avec Crime et châtiment, c'est puissance 1000 que nous entrons dans les profondeurs de l'âme de Raskolnikov, dans tous ses cas de conscience, du début du roman où il prendra une première décision qui changera radicalement son existence à sa fin, qui conclura sur une autre décision, conséquence de la première, finalement logique, donnant pleinement sens au titre de l'oeuvre.

Entre les méandres de cette âme qui s'est perdue en chemin dans ses propres valeurs, dans sa propre morale, pas celles qui sont humainement acceptables, des incursions, très intéressantes, dans l'entourage de notre protagoniste, nous mènent, bien que subrepticement, dans la Russie de son temps.

En somme, un roman passionnant, mais très exigeant, en ce que rester surtout plongé dans les affres psychologiques d'un personnage pendant plus de 700 pages peut être éprouvant. J'ai donc pris mon temps pour savourer pleinement ce monument de la littérature russe, qui n'a fait que me confirmer tout le bien que je pensais déjà de son auteur.
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Dostoyevsky dresse avec une main de maître l'évolution psychologique des personnages, dans un cadre vivement intriguant. une de ses meilleures oeuvres, un classique qui m'as fait découvrir l'univers fascinant de la littérature russe. le nombre de pages peut sembler imposant, mais qui en vaut vraiment la peine et le temps. adaptation cinématographique pour les plus aguerris.
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Il y a dans l'univers littéraire que je me suis construit pendant des décennies, des écrivains, essentiellement des romanciers avec qui j'ai entretenu des relations (virtuelles) particulières. En général, c'est dû à un roman qui m'a particulièrement accroché parce que l'alchimie (ou l'équation) "histoire"+ "style "+"beauté d'un ou plusieurs personnages" + "idées socio-politiques" + "gestion de l'action" + "durabilité de mon opinion" est à son maximum.
Je suis entré chez Dostoïevski par le roman "Crime et Châtiment" alors que j'étais adolescent et pleins de questions. Et ce roman, ses personnages, ne m'ont jamais plus quitté. J'ai lu la plupart des autres romans de cet auteur mais, bien qu'ils soient passionnants à bien des égards, aucun n'a atteint la plénitude de ce que m'a apporté et m'apporte encore "Crime et Châtiment".
Par ailleurs, c'est aussi le roman dont la lecture est la plus accessible et la plus aisée.


Le personnage de Raskolnikov, central dans le roman puisqu'on suit son itinéraire, est au départ un étudiant désargenté obligé d'abandonner ses études et de mettre en gage des objets personnels pour s'assurer le minimum vital. Il passe son temps à réfléchir sur le sens de la vie, sur l'injustice de la société et se révolte contre des situations humiliantes. Il en vient même à élaborer une théorie où l'humanité se divise en hommes qui ont plus le droit de vivre que d'autres dans un objectif de bien-être social. de là à justifier des actes comme l'assassinat contre les personnes nuisibles, il n'y a plus qu'un pas.
Acte qu'il va commettre sur la personne d'une vieille usurière (riche) avec comme victime collatérale, sa soeur malheureusement présente.
Cet acte provoque ou plutôt aggrave une espèce d'angoisse maladive où le personnage de Roskolnikov (son âme ?) doit gérer le fait d'avoir commis une action ignoble dont la justification théorique s'efface peu à peu à cause de la victime collatérale innocente. le roman va décrire le cheminement intellectuel de Raskolnikov du crime vers le châtiment qui n'est pas que la condamnation par la Justice des Hommes mais aussi et surtout le sentiment de culpabilité qui le ronge, lui montrant qu'il n'est pas le surhomme qu'il croyait être.


Rodion Raskolnikov est un personnage fondamentalement beau, malgré son crime odieux, car il possède un haut standard moral (par exemple, il n'accepte pas que sa soeur se sacrifie en se mariant à un riche moujik, ce qui pourtant lui redonnerait une aisance lui permettant, par exemple, de reprendre ses études ou de mettre à l'abri du besoin sa mère), il fait preuve d'une grande générosité (par exemple, il aide une famille dans une misère encore plus noire liée à l'alcool et à la prostitution) et ne déroge pas d'une grande honnêteté intellectuelle (par exemple, il n'admettra pas que quelqu'un soit condamné à sa place, justifiant ainsi son propre acte).
Autour de lui, gravitent plusieurs personnages. Certains sont méprisables et vils mettant ainsi en relief d'autres personnages qui sont "beaux".
En effet, les personnages de Svidrigaïlov et surtout de Loujine qui est fiancé à Dounia, la soeur de Raskolnikov sont des personnages peu recommandables qui profitent des bonnes occasions et notamment de la précarité de certains.
Face à eux, Razoumikhine , l'ami dévoué de Raskolnikov, prend la défense de Dounia en l'absence de Raskolnikov. Sa grande générosité développe une attitude rassurante, stable et positive. Il sera l'alternative moralement acceptable pour Dounia.


Les autres personnages importants du roman sont la famille Marmeladov où le père de famille, ancien fonctionnaire viré de son emploi et tombé dans l'alcoolisme entraîne inexorablement sa famille vers la misère la plus noire puisque la fille ainée Sonia en est réduite à se prostituer.
Justement, un moment essentiel du roman sera la rencontre de Raskolnikov avec cette famille pour apporter son soutien et surtout l'amour qu'il se découvre pour Sonia, ange de pureté, qui est certainement un des plus beaux personnages du roman.
Dostoïevsky, qui est croyant veut d'ailleurs transformer cet amour naissant entre Raskolnikov et Sonia en amour rédempteur. Mais d'abord, il faut passer par l'étape "châtiment" que ce soit à travers une peine infligée par la Justice ou que ce soit la conscience intime de sa culpabilité avant de pouvoir espérer purifier l'âme par l'amour rédempteur.


Ce sera dans l'épilogue, morceau d'une douce beauté et d'une infinie émotion, que Sonia pourra être l'artisan de la mise en place de cet amour.
Crime et Châtiment est un livre profondément optimiste et positif.
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Considéré comme le roman de la déchéance humaine, Crime et Châtiment restera l'un des livres les plus intéressants et immersifs que j'ai pu lire.

Grâce à des descriptions vives et expressives, nous nous retrouvons tout de suite happés dans le St Petersbourg de 1885, suivant notre protagoniste Raskolnikoff et sa longue descente aux enfers.

J'ai été fortement surprise par le rythme: l'intrigue se met en place très rapidement (dans un pavé de 700 pages j'entends), et nous nous retrouvons directement absorbés par celle-ci, nous avons toujours envie d'en savoir plus, de comprendre Raskolnikoff, d'observer son évolution, sa métamorphose, s'il va s'en sortir, s'il va craquer…
L'action et l'état mental de notre protagoniste ne fait que s'assombrir de pages en pages, nous poussant à continuer pour totalement cerner ce personnage si complexe.

En parlant de personnages, ils restent le point le plus important du livre, et l'un de ses principaux atouts: tous sont uniques, très complexes, avec une psychologie extrêmement bien développée et des traits de caractères mémorables.
J'ai trouvé cependant tous leurs liens et noms difficiles à assimiler et à relier entre eux, mais ce n'est pas trop trop grave (enfin je pense…)

Enfin, la reflexion philosophique sur la légitimité du meurtre, abordée tout au long du roman est captivante et nous pousse à y réfléchir par nous-même, à développer notre esprit critique et d'analyse, ce qui peut être intéressant aujourd'hui puisque ce sujet reste d'actualité.

En soi, je ne peux pas dire que c'est une lecture facile. Mais, croyez-moi, elle vaut le coup. Donc n'ayez pas peur de vous lancer !
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Certes, Raskolnikov a commis un crime, prémédité sans états d'âmes, pour lui c'est même le châtiment que mérite la vieille usurière qu'il a tuée, et c'est un service rendu à tous les miséreux.Ce que je trouve bizarre c'est que ni Raskolnikov ni Dostoïevski ne s'étendent outre mesure sur le fait qu'il tue aussi sa soeur quand celle-ci, qu'il voulait épargner, car elle était douce et gentille, rentre plus tôt que prévu et le trouve sur la scène du crime. Dostoïevski nous permet de comprendre comment et pourquoi, un homme a pu en arriver là, quelles contradictions s'agitent en lui avant, pendant et après les faits. Je ne dirais pas que Rodia suscite la sympathie, mais bien un peu de compréhension pour sa colère. Car il n'est pas insensible ou mauvais, la preuve c'est que quand il a un peu d'argent, il le dépense sans compter pour soulager le malheur des autres. Il faut bien le talent du grand écrivain russe pour mettre à nu la psyché de cet homme tourmenté, qui n'a trouvé d'autre issue à sa pauvreté, et accessoirement celle des autres, que de tuer.
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Comme beaucoup de lecteurs, je m'identifie à Rodion Romanovitch Raskolnikov : je suis souvent animée par le désespoir, fréquemment sujette aux évanouissements, parfois animée par des illusions de grandeur et, surtout, perpétuellement à court d'argent. Heureusement pour moi, la comparaison s'arrête ici, pile là où les problèmes de Raskolnikov (à savoir, un double assassinat à la hache) commencent.

Difficile de trouver de nouvelles choses à dire au sujet de Crimes et Châtiments. le roman est tragique, mais aussi amusant parfois, notamment grâce à ses dialogues incroyablement vivants ; la ville et la vie sont sinistres, et occasionnellement frappées par la grâce ; les personnages sont mal-intentionnés, pour la plupart, quand d'autres font preuve d'une imperturbable douceur, d'un dévouement sans équivoque.

Religion, culpabilité, rédemption, existentialisme : si le roman s'attaque aux grandes thématiques métaphysiques, il emprunte aussi parfois la structure inattendue du roman policier, et ne s'embarrasse jamais d'un style trop ampoulé qui rendrait la réflexion peut-être un peu trop complexe pour les lecteurs les moins rôdés. A ce titre, tout lecteur peut trouver son compte dans cet ouvrage exceptionnel.
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Synthèse de Crime et Châtiment :

Raskolnikov, personnage principal, est un ancien étudiant qui a dû interrompre ses études par manque d'argent. Rêveur solitaire, Raskolnikov rejette la morale collective. Il se considère comme un homme hors du commun et veut éprouver les limites de sa liberté par la pratique du mal et la transgression de l'ordre moral. Il va jusqu'à se considérer en droit de commettre un délit, et même de tuer, pour le bien de l'humanité, au nom d'un dessein supérieur. Mais son acte ne se déroule pas comme prévu : il tue l'usurière, mais il assassine aussi sa soeur. Raskolnikov ressemble alors de plus en plus aux autres, à ceux qui obéissent à la morale commune, la morale d'obéissance, et qu'il méprise pour cette raison. Entre temps, il rencontre Sonia, une jeune prostituée, qui lui est dévouée : Sonia vend son corps pour faire face à leur misère. Raskolnikov confesse son crime à Sonia, qui le pousse à se livrer à la police. Il est condamné à la déportation en Sibérie.
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Mon premier roman de Dostoïevski, ça a été une énorme claque. Je l'ai séché en une ou deux semaines, j'arrivais pas à décrocher. C'est bien écrit, c'est ultra immersif, très sombre (du Dostoïevski quoi ahah). C'est un bon gros pavé, mais il en vaut vraiment le coup. Si vous prenez l'édition de Pierre Pascal, ne lisez pas la préface : il spoile la fin !
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Fabuleux, quelle atmosphère! Des personnages que l'on découvre au fur et à mesure, leur psychologie, leurs intentions, une tragédie haletante même si l'épilogue peut surprendre. Tout se construit et se déconstruit, surprend, agace, on s'apitoie un peu beaucoup puis pas du tout. Laissons-nous nous perdre...
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Un sentiment d'ambivalence me domine quand je referme le livre. À la fois je suis saisie, frappée par l'originalité de l'écriture (elle ne ressemble à aucune autre) et la noirceur des décors et des personnages. Et je suis aussi soulagée d'en avoir terminé avec cette univers abominable et cette lecture qui fut parfois éprouvante. Dostoievski ne ménage pas ses lecteurs. Quel auteur, quelle fièvre! Je suis en train d'écouter tous les podcasts qui décrivent sa vie et je comprends mieux. Je comprends aussi le nihilisme. D'ailleurs je ne pourrai supporter plusieurs lectures d'affilée tant cette société est cruelle, pourrie, fatale. Déjà je n'en pouvais plus de ce Raskolnikoff (qui par ailleurs me faisait penser à Lucien des Illusions perdues) et de ses troubles qui recommençaient toujours, sans nous laisser aucun répit. le plus difficile pour moi était les passages sur la vieille folle Maria Petrovna et le traitement des trois enfants. Bref, un livre grandiose par sa narration délirante et cet enchaînement de faits les plus insupportables les uns que les autres, qui nous mettent en PLS jusqu'à la fin. Je vais attendre un peu avant de relire du Dosto.
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