Je ne pensais pas m'attaquer à un classique de la littérature russe aussi rapidement, et puis avec les récents évènements...Je voulais lire du
Gogol, c'était plus logique...Enfin ma logique un peu simpliste, voir idiote, parce que lire un bouquin pour se sentir solidaire d'un peuple ça parait sans doute futile.
De toute façon, je n'avais sous la main que "
l'idiot" de
Dostoîevski. Alors je m'y suis collé pour trois semaines.
Pas évident au début de se remémorer le nom des nombreux personnages qui participent à une sorte de foule burlesque pas toujours facile à suivre.
Cette impression chaotique ne m'a jamais vraiment quitté de tout le roman, les scènes y sont très théâtrales et toujours envahies d'un troupeau d'individus, aux attitudes souvent grotesques ou extravagantes.
C'est peut-être ce qui m'a le plus frappé dans cette histoire tragique, le décors est humain, presque trop humain...Et au beau milieu de cette folle agitation, le prince Mychkine promène son regard candide d'éternel enfant, prêt à tomber amoureux sans concession. Incapable de mentir, incapable de justifier sa présence, ne sachant pas calculer ni défendre ses intérêts, il est la proie toute désignée de cette farce noire, "
l'idiot". Pourtant les intrigants qui l'entourent sont souvent tournés en dérision eux-même, tant et si bien qu'on finit par se demander s'il ne vaut pas mieux être un imbécile heureux qu'un homme insignifiant malheureux parce qu'il le sait...