Voilà un petit roman qui me faisait de l'oeil dans ma PAL depuis fort longtemps et que j'avais principalement acheté pour la superbe couverture.
Il m'aura fallu un temps insensé pour me lancer dans sa lecture, à cause des très nombreux titres que j'achète parfois de façon compulsive.
Voilà désormais qui est fait et je peux enfin livrer mon avis sur « La chance de l'inspecteur
Masson » de
Miriam Dou, un roman de 200 pages publié en 1946 aux éditions
Diderot.
Pour information,
Miriam Dou (1883-1967) fut principalement traductrice de romans policiers en langue anglaise (dont certains romans d'
Agatha Christie), mais elle écrivit quelques romans, dont celui du jour.
Aux abords du village de Bellême, un gamin vient prévenir les gendarmes qu'il a aperçu sur la route, au loin, des flammes. Malgré le mauvais temps, les gendarmes se rendent sur place et découvrent une voiture en flammes encastrée dans un arbre. le chauffeur a été projeté sous le choc. Il est mort et à moitié brûlé. Un tragique accident dû à la pluie, pensent-ils, mais ils sont vite contredits par un médecin appelé sur place pour constater le décès et qui découvre que l'homme a été tué de deux balles dans le dos.
C'est l'inspecteur
Masson, un jeune policier de la Sûreté nationale, timide et en manque de confiance qui est chargé de l'enquête. Il sera épaulé par son ami Rondel, un journaliste au caractère totalement opposé et qui va pousser le policier à s'affirmer pour découvrir le coupable…
Comme je l'ai dit, voilà un bout de temps que ce roman me faisait de l'oeil, c'est dire si j'en attendais beaucoup… probablement trop.
En effet, autant le dire tout de suite, j'ai été un peu déçu de ma lecture.
Déjà, parce que l'intrigue est un peu simple, du moins trop pour un texte de cette taille (51 400 mots).
Effectivement, cette intrigue aurait été parfaite pour un fascicule de 32 pages (10 000 mots) voire 64 pages (17 000 mots), mais pour un roman de 50 000 mots, voilà qui est un peu léger.
D'autant que les rebondissements sont peu nombreux puisqu'il n'y en a qu'un seul, celui qui arrive à la fin et que le lecteur a un peu vu venir.
Le reste du temps, on assiste à une enquête faisant se succéder des visites aux divers protagonistes afin d'obtenir des informations.
Le tout est un brin répétitif et j'aurai tendance à dire un brin naïf, tant dans la construction que dans le style.
Pourtant, l'ensemble n'est pas désagréable à lire même si le plaisir aurait été plus présent si le texte avait été quelque peu resserré.
Pour ce qui est des personnages, les principaux héros, Rondel et
Masson, sont très peu décrits et l'on n'apprend rien de leur passé, ce qui empêche de s'attacher à eux.
Le personnage de Rosita est probablement le plus intéressant du roman, mais celui-ci apparaît peu et est finalement délaissé par l'auteur. Dommage, car son anticonformisme et sa façon de vivre et de penser auraient pu apporter un plus au récit.
Au final, un roman policier un peu plat et à l'intrigue trop simple pour un récit de ce format. Reste la magnifique illustration de couverture…