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3,04

sur 52 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nikonor... quel improbable prénom ; une consonance russe, une prononciation guturrale, une excentricité, une étrangeté. Et comme il sied bien à celui qui le porte... un homme vieillissant, cynique, usant de l'humour noir hérité de ses ascendances anglaises maternelles, un esprit vif, une répartie facile, cultivé et mystérieux. Passionné de champignons, avec une prédilection pour les cèpes et les amanites, - feu son père, corrézien d'origine, était mycologue – et amateur éclairé de littérature, il entreprend de rédiger ses mémoires – ayant manifestement beaucoup à raconter – , en commencant par son enfance passée au château de la Charlanne, – lieu où il écrit aujourd'hui –, immense batisse isolée au fond d'une forêt obscure quelque part en Corrèze. Il évoque sa soeur jumelle Anastasie et la haine qu'il lui porte depuis toujours, ses cueillettes de champignons, son éducation très « 19ème » faite par une myriade de précepteurs – Nikonor, en leur menant la vie dure, les faisait fuir –, sa montée à la capitale pour y faire son droit – une volonté de ses parents –, sa vie parallèle douteuse – découverte par son père – , la mort brutal de ce père peu après... Et tout au long de la vie de Nikonor, des disparitions soudaines et bizarres se succèdent dans son entourage ; famille, amis, voisins et autres chasseurs de champignons...
Aujourd'hui, l'homme est vieux et sait que son heure va bientôt sonner... il est persuadé que sa soeur est sur le point de venir au château le tuer... Alors, il lui faut écrire vite ses mémoires. Qu'il laisse derrière lui une trace indélébile de son passage sur terre.
Un roman surprenant, jouissif et amusant. L'écriture est raffinée et volontiers impertinente. Les digressions, nombreuses, rendent le personnage terriblement attachant. L'atmosphère se fait de plus en plus pesante au fur et à mesure que le voile se lève sur les activités sombres de Nikonor, le style est percutant– ah le questionnaire de Proust par Nikonor ! –, les références mycologiques – un tantinet ennuyeuse – et littéraires abondent. Une auteure à suivre!

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De cet étrange roman je retiens l'écriture, particulièrement soignée et parfois même un peu précieuse, qui mêle ironie et réalisme.
Je n'ai trouvé aucune humanité dans la personnalité du narrateur: violent, cynique, haineux, détestable et mauvais comme peut l'être un champignon mal cuit.
Car ce détestable individu est extrêmement érudit et particulièrement dans le domaine de la mycologie.
Le lecteur comprendra vite pourquoi cet exécrable personnage vit retiré dans son château en Corrèze, glacial et isolé.
De sa soeur jumelle Anastasie il trace tout au long du roman un portrait à l'acide. Mais qu'est-elle devenue?
Et qu'en est-il des autres membres de sa famille?
Un livre que j'ai finalement bien apprécié, même si s'attacher au personnage me semble proprement impossible.
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Je n'aurais pas forcément aimé partager une soupe de poudre de carcasses d'écrevisses finement broyées avec Monsieur Nikonor Pierre de la Charlanne -et pour cause- mais ses mémoires dans lesquels il avoue son amour pour les champignons, la littérature et les fromages et évoque en quelques lignes son enfance, sa famille dans son château de la Charlanne, en Corrèze, ses mémoires, dis-je, m'ont franchement beaucoup amusée !
Qui est ce vieux monsieur ? C'est bien là le mystère ! Et ne comptez pas sur moi pour que je vous en dise plus, je me ferais disputer par ma mère qui a horreur que j'en dise trop ! Alors, quelques indices seulement, si vous êtes sages !
Notre Nikonor (ça existe un prénom pareil ?) brûle les derniers jours de sa vie : « Pour des raisons qui deviendront claires beaucoup plus tard, j'entreprends de rédiger un volume de mémoires, comme disent les Anglais. Nous sommes le 1er février, j'ai probablement quelques semaines de répit devant moi avant d'être rattrapé par les événements. »
Fils d'un gentleman-farmer aisé, corrézien de souche et « spécialiste éminent du coprin chevelu » et d'une mère anglaise à « la fibre slave », il voue une haine farouche à sa soeur jumelle Anastasie, haine dont vous découvrirez bientôt la désopilante origine.
Evidemment, quelques précepteurs érudits se sont succédé pour se charger de l'éducation des enfants mais ils ont quitté la place bien rapidement… on comprend pourquoi…
Ce n'est pas le coprin chevelu (sacré nom ça aussi !) qui fascine notre Nikonor mais le cèpe « Graal de la forêt » et les amanites, à la fois pour des raisons esthétiques et, dirons-nous, pratiques…
Il regrette d'ailleurs que l'on ne trouve aucune mention des dits champignons dans l'oeuvre De Chateaubriand : « Ayant affectionné tout particulièrement l'automne, il a dû rencontrer, à un moment donné, un bolet ou un tapis de trompettes-de-la-mort. Il aurait pu faire un effort descriptif, la littérature ne s'en porterait pas plus mal aujourd'hui. A la réflexion, je suis prêt à parier, distrait rêveur mélancolique qu'il était, qu'il a dû en écraser pas mal (je parle surtout de cèpes), ce qui jette une lumière plus nuancée, voire controversée, sur François-René de Chateaubriand et le mouvement romantique en général. »
D'ailleurs, Nikonor aurait aimé rédiger un essai sur le Cèpe dans la littérature et les arts visuels : Esthétique(s) de l'absence.
Son activité préférée consiste donc à « aller chercher des cèpes dans une belle forêt, moussue de préférence. » J'en vois déjà qui revivent en lisant ces mots….
Gare à ceux qui oseraient s'aventurer sur son domaine un petit panier à la main !
Humour noir très british garanti… plus une bonne dose de loufoque et de délire verbal… le tout écrit dans un style perfect.
A frémir de rire et à consommer sans modération… quoique…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Nikonor Pierre de la Charlanne, amateur de champignons depuis son plus jeune âge et spécialiste du cèpe, ce qui ne l'empêche pas de confesser un intérêt particulier pour l'amanite, entreprend le récit de ses mémoires.
le lecteur y découvrira comment cet homme d'exception, né d'un père français lui-même déjà mycologue émérite et d'une mère anglaise, frère jumeau d'une certaine Anastasie (l'autre nom de peste), sut dès son enfance au château de la Charlanne s'élever au-dessus du commun des mortels, grâce à ses connaissances botaniques, avant de s'orienter vers une profession pour le moins singulière …

Personnage imbu de lui-même au plus haut point (l'estime qu'il se porte semble incommensurable), à l'occasion mythomane voire simplement mystificateur, Nikonor narre les épisodes de sa vie d'une plume acérée (ses jugements sont de l'ordre du péremptoire) et élégante, soignant une écriture classique (émaillée de petites incises anglaises surgies de son bilinguisme), cultivée à l'ombre des anciens, car l'homme est lettré et fait montre d'autant de style que d'ironie.
Habitué à déambuler dans les forêts à la recherche de ses précieux cèpes, il emprunte ici des chemins de traverse d'une digression à l'autre, répondant par exemple longuement au questionnaire de Proust, ce qui nous vaut un récit non linéaire et truffé de séquences ou de considérations (littéraires notamment, car le champignon mène à tout) parfois savantes et toujours piquantes, pour ne pas dire sarcastiques. Et si, lorsqu'on s'en tient aux faits, la farce s'avère macabre, j'en ai apprécié le goût (de champignons), savourant ce plat original et tous ses aromates, un petit régal d'humour (noir, mais pas que) !

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Nikonor Pierre de la Charlanne est centenaire, il vit seul dans son château. Ce vieux nobliau corrézien pour meubler ses longues soirées de solitude entreprend de rédiger ses mémoires. Il veut poser ses souvenirs sur le papier avant qu'il ne soit trop tard.

"Pour des raisons qui deviendront claires beaucoup plus tard, j'entreprends de rédiger un volume de mémoires, comme disent les Anglais. Nous sommes le 1er février, j'ai probablement quelques semaines de répit devant moi avant d'être rattrapé par les événements."

Nikonor est le fils d'un noble de Corrèze passionné de mycologie et d'une anglaise. Il hérite de son père son goût pour les champignons. Mais alors que la passion de son père était plus académique et plus globale, l'intérêt de Nikonor se porte exclusivement sur les cèpes et les amanites. Il est attiré par leur esthétique et leurs propriétés.

La suite de ma chronique sur mon blog, suivez le lien ci- dessous
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le monde du héros, la mycologie me laisse plutôt de marbre, et le narrateur fait plutôt tout pour se rendre antipathique, vaniteux, hautain...

oui, mais voilà, la sauce (aux champignons?!), finit par prendre, et prend même bien!
Happée par les mystères autour de ce curieux personnage, l'envie d'en savoir plus et de comprendre le pourquoi de son comportement étrange, m'ont poussée à lire la suite quasiment d'une traite.

Les rapports frères - soeurs, l'éducation de cet enfant, la littérature aussi, et bientôt une accumulation de morts suspectes et une ambiance de plus en plus inquiétante, ont fait que je suis finalement allée avec plaisir au bout de ce roman dont les premières pages m'avaient pourtant un peu déroutées.

Et le centenaire acariâtre finirait presque (parfois) par être sympathique! Un beau portrait en tout cas!
Un personnage à découvrir, qui me restera je crois longtemps en mémoire.
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Un livre sympathique à lire dans modération

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