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EAN : 9782246852155
224 pages
Grasset (26/08/2015)
3.04/5   52 notes
Résumé :
Nikonor, érudit snob et acariâtre, vit retranché dans son château, en Corrèze. Il se passionne pour la mycologie (surtout cèpes et amanites) et la littérature.
Au fil des pages, on va découvrir les confidences étranges qu’il nous livre sur sa famille.
Pourquoi voue-t-il une telle haine à sa sœur jumelle Anastasie ? Et qu’est-il advenu de ses proches ?
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,04

sur 52 notes
Stelphique a testé pour vous la Recette de Logique à l'Amanite en cette rentrée littéraire 2015 :

Ingrédients:
•Un vieux Monsieur acariâtre.
•Une brassée de champignons (de préférence à la couleur chatoyante).
•Une once d'humour So British.
•Une poêlée de références de littérature française.

Préparation:

L'homme devra être le plus détestable, au possible, tout en étant, de belle allure. le prendre élevé en plein air, avec une pointe de sang noble.

Veillez à bien faire bouillir les champignons avant tout mélange. L'ajout de cèpes se mariera parfaitement bien à cette logique.

Mélanger le tout, et faire cuire à feu doux, pour libérer toutes les saveurs et pointes d'ironie. Laisser le velouté de mystère se révéler au fil des pages, tout en ressentant toute la Haute Culture Classique s'insinuer dans cette concoction.

Si une odeur malveillante se distingue, ça n'apportera que plus de caractère à la dite recette. le Vénéneux n'a que plus de charme, s'il est bien dissimulé.

Laissez le tout reposer et déguster…Si jamais l'indigestion se manifestait, surtout prévenir un médecin incompétent.


Bien que la confrérie des elfes, soit charmée d'avoir été dans les forêts de Corrèze, en avoir appris plus que nécessaire sur la flore française, elle n'est pas sure de pouvoir recommander la dite recette à des palais non avertis . Seuls les passionnés de mycologie et autres textes anciens verront leur curiosité rassasiée. Si l'originalité est au rendez vous, il manque un peu de liant dans cette histoire et on reste un peu sur notre faim, à la fin…C'est dommage car la recette avait du potentiel!!!!

je vous invite a passer sur le blog car la chronique est aussi visuelle!!!;)

Lien : https://fairystelphique.word..
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Nikonor... quel improbable prénom ; une consonance russe, une prononciation guturrale, une excentricité, une étrangeté. Et comme il sied bien à celui qui le porte... un homme vieillissant, cynique, usant de l'humour noir hérité de ses ascendances anglaises maternelles, un esprit vif, une répartie facile, cultivé et mystérieux. Passionné de champignons, avec une prédilection pour les cèpes et les amanites, - feu son père, corrézien d'origine, était mycologue – et amateur éclairé de littérature, il entreprend de rédiger ses mémoires – ayant manifestement beaucoup à raconter – , en commencant par son enfance passée au château de la Charlanne, – lieu où il écrit aujourd'hui –, immense batisse isolée au fond d'une forêt obscure quelque part en Corrèze. Il évoque sa soeur jumelle Anastasie et la haine qu'il lui porte depuis toujours, ses cueillettes de champignons, son éducation très « 19ème » faite par une myriade de précepteurs – Nikonor, en leur menant la vie dure, les faisait fuir –, sa montée à la capitale pour y faire son droit – une volonté de ses parents –, sa vie parallèle douteuse – découverte par son père – , la mort brutal de ce père peu après... Et tout au long de la vie de Nikonor, des disparitions soudaines et bizarres se succèdent dans son entourage ; famille, amis, voisins et autres chasseurs de champignons...
Aujourd'hui, l'homme est vieux et sait que son heure va bientôt sonner... il est persuadé que sa soeur est sur le point de venir au château le tuer... Alors, il lui faut écrire vite ses mémoires. Qu'il laisse derrière lui une trace indélébile de son passage sur terre.
Un roman surprenant, jouissif et amusant. L'écriture est raffinée et volontiers impertinente. Les digressions, nombreuses, rendent le personnage terriblement attachant. L'atmosphère se fait de plus en plus pesante au fur et à mesure que le voile se lève sur les activités sombres de Nikonor, le style est percutant– ah le questionnaire de Proust par Nikonor ! –, les références mycologiques – un tantinet ennuyeuse – et littéraires abondent. Une auteure à suivre!

Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Je n'aurais pas forcément aimé partager une soupe de poudre de carcasses d'écrevisses finement broyées avec Monsieur Nikonor Pierre de la Charlanne -et pour cause- mais ses mémoires dans lesquels il avoue son amour pour les champignons, la littérature et les fromages et évoque en quelques lignes son enfance, sa famille dans son château de la Charlanne, en Corrèze, ses mémoires, dis-je, m'ont franchement beaucoup amusée !
Qui est ce vieux monsieur ? C'est bien là le mystère ! Et ne comptez pas sur moi pour que je vous en dise plus, je me ferais disputer par ma mère qui a horreur que j'en dise trop ! Alors, quelques indices seulement, si vous êtes sages !
Notre Nikonor (ça existe un prénom pareil ?) brûle les derniers jours de sa vie : « Pour des raisons qui deviendront claires beaucoup plus tard, j'entreprends de rédiger un volume de mémoires, comme disent les Anglais. Nous sommes le 1er février, j'ai probablement quelques semaines de répit devant moi avant d'être rattrapé par les événements. »
Fils d'un gentleman-farmer aisé, corrézien de souche et « spécialiste éminent du coprin chevelu » et d'une mère anglaise à « la fibre slave », il voue une haine farouche à sa soeur jumelle Anastasie, haine dont vous découvrirez bientôt la désopilante origine.
Evidemment, quelques précepteurs érudits se sont succédé pour se charger de l'éducation des enfants mais ils ont quitté la place bien rapidement… on comprend pourquoi…
Ce n'est pas le coprin chevelu (sacré nom ça aussi !) qui fascine notre Nikonor mais le cèpe « Graal de la forêt » et les amanites, à la fois pour des raisons esthétiques et, dirons-nous, pratiques…
Il regrette d'ailleurs que l'on ne trouve aucune mention des dits champignons dans l'oeuvre De Chateaubriand : « Ayant affectionné tout particulièrement l'automne, il a dû rencontrer, à un moment donné, un bolet ou un tapis de trompettes-de-la-mort. Il aurait pu faire un effort descriptif, la littérature ne s'en porterait pas plus mal aujourd'hui. A la réflexion, je suis prêt à parier, distrait rêveur mélancolique qu'il était, qu'il a dû en écraser pas mal (je parle surtout de cèpes), ce qui jette une lumière plus nuancée, voire controversée, sur François-René de Chateaubriand et le mouvement romantique en général. »
D'ailleurs, Nikonor aurait aimé rédiger un essai sur le Cèpe dans la littérature et les arts visuels : Esthétique(s) de l'absence.
Son activité préférée consiste donc à « aller chercher des cèpes dans une belle forêt, moussue de préférence. » J'en vois déjà qui revivent en lisant ces mots….
Gare à ceux qui oseraient s'aventurer sur son domaine un petit panier à la main !
Humour noir très british garanti… plus une bonne dose de loufoque et de délire verbal… le tout écrit dans un style perfect.
A frémir de rire et à consommer sans modération… quoique…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Pour commencer, ce livre, premier roman de Catherine Dousteyssier-Khoze, se lit très bien. Une histoire de famille sert de cadre, et un membre s'en distingue. C'est en fait un roman à la première personne : le narrateur est le fils de famille; il a une soeur, des parents, et le lecture est invité à suivre le fil de sa mémoire, de son enfance quelque peu turbulente à sa vieillesse paisible en Auvergne... enfin, c'est ce qu'on croit au départ. Un fil conducteur unit le tout : les champignons. Famille obsédée par la mycologie, lieu d'enfance propice aux recherches... le goût pour le champignon va s'imprégner du jeune homme et lui donner une logique implacable... une logique de l'amanite, et va lui inspirer ses actions futures...

Ce livre se lit facilement : même quand on déteste les champignons comme moi, c'est un plaisir de suivre les digressions doucement fantasques de ce personnage. Aucun aspect technique, quelques extraits d'auteurs antiques sur ce même thème... c'est fort intéressant.

Plusieurs parties sont à distinguer : le début, qui relate l'enfance et l'adolescence, ainsi que la vie de très jeune adulte du héros narrateur, le milieu et la fin, qui relate plus sa vieillesse et qui nous fait découvrir ses occupations d'adulte. Je n'ai pas donné de précision sur le milieu du livre : cette partie est moins intéressante que les autres, du moins à mon avis : il n'y a que des digressions sur les champignons, digressions diverses et variées... j'ai un peu perdu le fil... mais ai raccroché après fort heureusement.

Autant vous dire que la dernière partie est surprenante. Je ne dirai pas en quoi, ce serait briser le suspense. Mais on comprend soudainement le titre ! Ce jeune garçon très posh, très classe, réserve des surprises de taille qui contrastent d'autant plus avec son style élaboré, érudit, et pompeux de dandy.

Car le style est lui aussi étudié : il est très pompeux, il faut bien l'avouer, et il fatigue un peu au bout d'un moment, mais cette élocution tient plus au personnage créé par l'auteure qu'à un défaut de lourdeur de la part cette dernière. On oublie donc que c'est une femme qui a écrit ce roman et on a vraiment le sentiment de lire la biographie d'un vieux gentleman raffiné qui écrit ses mémoires durant ses vieux jours.

Seul vrai bémol : la fin. le résumé annonçait que le lecteur saurait à la fin pourquoi il déteste à ce point sa soeur. Eh bien je suis restée sur ma faim : je pense avoir repéré l'endroit clé, où le secret était dévoilé, mais pour comprendre exactement la raison... mystère et boule de gomme. Mais peut-être le comprendrez-vous !!

Quoi qu'il en soit, je vous recommande ce roman, il est distrayant, bien écrit, et le personnage principal est assez attachant. Bonne lecture!
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Oh la la ! Quel humour ! Et pas seulement ! Derrière un second degré teinté d'english spirit se cache un roman cultivé, érudit, rondement mené du début à la fin ! Un roman qui m'a donné le sourire, fait ricaner à chaque mort (elles sont toutes extrêmement suspectes !), c'est écrit au vitriol mais avec une certaine dose de poésie, des références littéraires parfois étranges (des livres de botanistes, un recueil de la bonne cuisinière du XIXème siècle).
C'est un roman qui pourrait marier Agatha Christie et Claude Chabrol, drôle, fantaisiste, jubilatoire, et franchement très très réussi !
L'auteur parle aussi de champignons (évidemment ! Elle fait d'ailleurs l'effet d'une mycologue avertie ! ), de décoctions mortelles, elle essaime le texte d'aphorismes en anglais (parce que la mère du narrateur est britannique), de références russes, de petits clins d'yeux à certaines scènes de cinéma. Il y a une douce ironie à chaque page, du grinçant caustique et une narration dans un français impeccable très old school qui rend le personnage de Nikonor infiniment sympathique !
Et alors, cherry on the cake, c'est un premier roman ! Épatant de maîtrise et qui laisse présager de futures très belles pages ! Je me suis régalée ! Mille bravos !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Equipé d’un petit panier en osier tapissé de feuilles de fougères fraîchement coupées – en vue de l’obole qui allait bien finir par y être déposée –, j’arpentais le sentier avec plusieurs mètres d’avance sur ma mère et Anastasie. Comme il avait fortement plu la nuit précédente, la mousse ressemblait à cet endroit à une belle éponge verte très imbibée. Au moment précis où j’atteignais le vieux chêne à tronc creux qui marquait à peu près la moitié de notre parcours (et le début des geignements de ma pénible jumelle qui avait immanquablement chaud faim soif mal aux pieds était fatiguée / voulait rentrer au château), mon regard fut attiré par une bosse marron, tout au bas du talus.
Je marquai un brusque arrêt.
Bouche bée, figé, hypnotisé comme la musaraigne sur le point d’être avalée par le serpent, je retins ma respiration, tout entier au miracle de la rencontre. Même sans voir le pied, caché par les feuilles, j’étais sûr de mon coup. Hélas, Anastasie avait dû s’apercevoir de mon émoi et, avant que je n’eusse le temps de reprendre mes esprits, elle s’écria, la voix vibrante d’une émotion factice :
« Maman, regarde là-bas le champignon ! C’est un cèpe, n’est-ce pas ?
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La mycologie n’est pas une discipline totalement inoffensive, comme l’a découvert à ses dépens le comte Achilles de Vecchi dans l’Etat de Washington, à la fin du xix siècle. « Décès de Vecchi causé par expérimentation avec champignons vénéneux » / « Vecchi’s Death Said to be Due to a Deliberate Experiment with Poisonous Mushrooms », claironnait en gros titre le New York Times du 19 décembre 1897. L’infortuné comte avait apparemment souhaité tester les divers effets liés à l’ingestion d’amanita muscaria ou amanite tue-mouches. Son hypothèse de travail, à savoir que les propriétés toxiques dudit champignon étaient amplement surfaites, l’avait conduit, en compagnie d’un collègue, le Dr Kelley, à ingérer de l’amanita muscaria « not in small but in considerable quantities ». Or il est désormais établi qu’une dose mortelle d’amanita muscaria correspond en moyenne à quinze chapeaux (vous voyez d’ici le slogan : « Amanite tue-mouches : à consommer avec modération »). Nos apprentis mycologues étaient donc des goinfres.
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«  Ces lectures produisaient une très forte impression sur mon âme sensible. Il m'était impossible de ne pas relever les aveuglants parallèles entre François-René, ou son double fictionnel René, et moi-même. Ne pensais-je pas comme lui « chaque automne (et hiver, printemps, été, dans mon cas) au château paternel situé au milieu des forêts, près d'un lac (un étang à carpes pour ma part), dans une province reculée » ? Les esprits chagrins m'objecteront peut-être que le « château paternel » de Combourg est sans doute dix ou vingt fois plus imposant que celui de de la Charlanne (qui ne démérite pas, d'ailleurs, soit dit en passant, dans la catégorie castel féodal corrézien). Ces gens ne concevront jamais que ce qui compte, c'est une atmosphère, un terreau commun, propice à l'accomplissement de grandes choses. Combourg la Charlanne : même combat. »
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On m'avait fait comprendre, au château, que je n'allais pas rester à me les tourner jusqu'à trente ans, et que la carrière mycologique vaguement suggérée par moi, entièrement pastichée sur celle de mon père il faut l'avouer, ne bénéficierait de l'approbation familiale qu'une fois le diplôme adéquat obtenu (une thèse en sciences naturelles, lança ma sœur, jamais à court de fourberies), bref une vraie folie, à laquelle il était parfaitement impensable que j'allasse sacrifier mon oisive jeunesse. Avec une présence d'esprit revenue en flèche, je marmonnai alors que, puisque c'était comme ça, j'irais faire mon droit à Paris, me souvenant bien qu'il s'agissait de la voie royale pour dilettantes et drop-outs en tous genres - je renvoie ici à titre indicatif aux fiches biographiques d'une bonne partie de la clique littéraire du XIXe siècle.
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« « Séjourner sur une île paradisiaque des Caraïbes » est une autre aspiration récurrente (et écoeurante) de nos sociétés occidentales déliquescentes, ou peut-être plus justement, et de façon plus optimiste, de leur dénominateur commun le plus bas. On ne le répètera jamais assez, « île paradisiaque » est un oxymore, toute île est par définition exécrable, un pustule géographique qui entache les étendues océaniques , surtout si elle est « exotique », plantée de palmiers (arbre ridicule, inesthétique, rêche et impropre à toute fin mycologique), entourée de plages de sable fin et affligée d'un climat ensoleillé. Il s'agit de lutter avec férocité contre ce cliché particulièrement pérenne qui cherche à imposer une vision insulaire du paradis. On le trouve en gros (je parle du cliché) de Platon, Ovide, Lucien de Samosate aux agences de voyages contemporaines, en passant par Bède le Vénérable de Northumbrie, qui s'est lui aussi discrédité, au VIIIè siècle, en contribuant à implanter dans l'imaginaire collectif le mythe de l'île paradisiaque. »
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Vidéo de Catherine Dousteyssier-Khoze
A l'occasion de la rentrée littéraire 2015, Catherine Dousteyssier-Khoze a présenté, devant les libraires, son nouveau livre "La logique de l'amanite" (Grasset). Plus d'infos sur http://www.myboox.fr Crédit Photo ©Jf Paga Musique : "Play with me" - Ayden Blackbird
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