Encore une fois, je confirme : il faut traîner dans les librairies et les bibliothèques.
C'est en regardant une table d'exposition d'ouvrages dans ma bibliothèque préférée que j'ai remarqué cette BD.
A la mort de sa grand-mère Juive Polonaise, l'auteur décide d'aller à la recherche de ses racines, accompagné de son frère.
Ce sera aussi pour eux l'occasion de se retrouver.
Pourtant ce ne sont pas des juifs religieux, loin de là, leur présence à la synagogue est plutôt très épisodique.
Ils n'iront pas voir Auschwitz, non.
Ce qui les intéresse c'est de retrouver la trace de leur famille, de leurs ascendants.
Une petite semaine semble un peu court, mais leur permet d'aller dans des mairies, des cimetières, rencontrer des rabbins, des jeunes juifs polonais.
"Méfie-toi des Polonais !" lui répétaient sa grand-mère et sa famille.
Si la Pologne a le plus grand nombre de Justes parmi les Nations, sa population juive est passée de 3.000.000 à 300.000 à la fin de la guerre dont une poignée est restée au pays et le rôle d'une trop grande partie de la population a été soigneusement dissimulé pendant des décennies ("
Les voisins", de
Jan Tomasz Gross).
On apprend qu'une renaissance de la culture juive est encouragée, que de nombreux jeunes polonais se découvrent des origines juives (occultées par les mariages mixtes, les silences familiaux, l'émigration), qu'un festival de culture juive est organisé depuis près de 20 ans (au risque de "folklorisation"), mais que 15 à 20 % de la population sont toujours d'indécrottables antisémites.
L'auteur rencontre un historien spécialiste des pays de l'Est,
Jean-Yves Potel et je vais m'empresser d'emprunter son ouvrage "
La fin de l'innocence, la Pologne face à son passé juif".
Alors la BD est parfois maladroite, la taille du graphisme un peu petite (c'est sa première BD), mais ce qu'elle raconte est vraiment intéressant.