Dispersés dans Babylone

C'est une bd documentaire qui part d'une simple réflexion de l'auteur passionné de reggae : pourquoi cette musique fait-elle si souvent référence au judaïsme ? Y a t'il un lien entre la culture rasta et les juifs d'Israël ? Cette question existentielle va le conduire en Ethiopie à Addis-Abeba mais également à New-York dans une enquête plutôt passionnante.

Il faut dire que c'est un sujet pas très courant sur une quête identitaire. L'auteur est déjà connu pour son ouvrage Nous n'irons pas voir Auschwitz avec pour thème le retour aux racines. Il poursuit sur sa lancée dans une bd qui oscille entre autofiction et documentaire avec une absence remarquée d'émotions.

Le lecteur que je suis a appris beaucoup sur l'évolution et l'histoire des juifs africains. Je ne savais pas non plus que c'était les cheveux longs qui provoquaient des éruptions acnéiques. Ceci dit, l'auteur n'a pas choisi la facilité. On peut se perdre dans les détails et les multiples interlocuteurs qui guident les interviews réalisées par l'auteur. Il faut dire qu'il y a derrière une violente polémique puisque les rastas sont d'origine chrétienne et vouent un culte à l'empereur Aïlé Sélassié 1er.

Tout part à cause des analogies entre les peuples noirs et juifs qui ont souffert de l'holocauste et de l'esclavage. du coup, l'auteur part dans une quête voulant absolument trouver des liens qui n'existent probablement pas. Il faudra s'accrocher à cette lecture pour ne pas en perdre le fil. Au final, c'est intéressant mais sans doute pas convaincant.

Si le graphisme, les couleurs, la structuration du roman graphique sont très attirants, car aérés, clairs et fluides, j'ai pour ma part eu du mal à rentrer dans cette enquête/reportage, en raison de l'exigence de ce livre. le sujet est complexe, et une fois l'enquête résolue, j'avoue être restée sur ma faim, tant les méandres des relations entre les différentes communautés juives évoquées sont complexes. Beaucoup de personnalités entrent en jeu, et j'avoue avoir fini par perdre le fil. Au moment du dénouement, je crois être restée un peu béate, en ayant vraiment eu l'impression d'être passée à côté.
Et pourtant, je suis sûre que c'est passionnant. Mais, pour moi qui connait très peu ce sujet, une petite remise à niveau aurait sûrement été nécessaire, pour avoir les clés de l'histoire. Bref, un peu déçue par cet ouvrage, dont le potentiel reste caché derrière la complexité. J'espère être plus emballée par son autre roman graphique : Nous n'irons pas voir Auschwitz..

(LX971) Une BD autobiographique et documentaire très instructive sur la mouvance rasta, ses origines, son histoire et ses composantes, en particulier sur les liens avec le judaïsme. Sous la forme d'une enquête pour établir le lien entre la musique reggae, le rastafarisme et les Juifs noirs, l'auteur nous embarque vers l'Éthiopie, sur les traces de Haïlé Sélassié, les disciples de Marcus Garvey ou d'Arnold Ford. Cet album est une quête identitaire qui trouve ses racines en Afrique mais aussi au États-Unis et dans la Caraïbe, sans oublier Israël... le sujet et les nombreuses références à l'histoire, notamment les croyances religieuses ou l'esclavage, rendent sa lecture passionnante, en particulier ici en Guadeloupe (d'où est originaire la femme de l'auteur). Seul bémol, la lecture de cette BD est exigeante et risque d'effrayer probablement beaucoup de nos élèves. Mais ce serait dommage de passer à côté... donc OUI en lycée !
(IK971) Album très exigeant dont la thématique est ,certes, intéressante et instructive mais particulièrement complexe qui m'a laissé un goût de quête inachevée...N'accrochera que les amateurs du genre (récit de voyage & mouvement rasta) Non pour le Prix.

Une enquête qui explique des choses aussi méconnues qu'incroyables. A lire absolument.