Ce sont des choses qui arrivent

Ce mot lourd de résignation est la clé de ce roman. On l'entend prononcer chaque fois que survient une catastrophe, ainsi réduite à l'état de simple désagrément. C'est ainsi que se consolent les membres de l'aristocratie parisienne, comme Nathalie, duchesse de Sorrente.

Née avec du sang Bourbon, elle a épousé le descendant d'un Général d'Empire, qui tient avant tout à éviter de prendre position sur quoi que ce soit – comme beaucoup de Français entre 1940 et 1944-.

Malheureusement, cette indifférence emporte avec elle ce qui aurait pu faire l'intérêt du livre. Un Somerset Maugham (je pense à lui à cause de Cannes, décor de nombre de ses oeuvres) aurait confronté ses personnages aux exigences du combat, dans la résistance ou ailleurs. Les Mémoires d'Ernst Junger, capitaine de la Wehrmacht affecté à l'Etat Major de Paris, attestent des compromissions de la « société parisienne » avec l'occupant, et donc ses rencontres quasi quotidiennes avec les « grands noms ».

Autour de Nathalie, rien de tel, pas d'aventure, même quand elle se découvre une généalogie pleine de risques ; la guerre se passe dans des appartements glacés faute de chauffage, à constater le vide de sa propre vie.

C'est un livre bien écrit, mais, on l'a compris, pas vraiment passionnant.
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Natalie de Sorrente est une jeune femme brillante, fantasque, qui croque la vie avec l'assurance que donnent une noble naissance et un compte en banque mirifique.
Retirée à Cannes en 40 , elle a bien d'autres soucis que la guerre, les Allemands ou les Juifs : ses toilettes extravagantes, ses amants d'un jour, ses dîners dans la haute société, ses approvisionnements en morphine... jusqu'à ce qu'elle découvre le secret bien gardé de sa naissance illégitime, de sa filiation juive. Revenue à Paris dans une ambiance de « collaboration mondaine » pas toujours passive, ses yeux s'ouvrent sur le sort fait au Juifs, elle dénote et se heurte à son milieu d'une effroyable insouciance...

Pauline Dreyfus dresse un portrait saisissant des milieux mondains et pétainistes sous l'occupation. Appuyée sur une connaissance approfondie elle fait croiser à Natalie une myriade de personnages célèbres et événement réels , et la richesse des détails donne admirablement vie à cette période. Elle décrit avec vigueur le parcours de Natalie, une femme qui a toujours été dans la provocation, isolée dans ses convictions nouvelles .

Qu'est ce qui fait que je n'ai pas été emballée par ce livre, malgré son sujet attirant, son propos peu banal, son caractère très documenté ? Pas seulement une certaine tendance aux jolies formules lapidaires, pas seulement le caractère assez prévisible de l'évolution de Natalie. C'est surtout que Pauline Dreyfus tout en suivant Natalie comme un narrateur omniscient adopte son ton et son point de vue de gratin écervelé, d'égoïsme ironique voire arrogant. C'est si réussi, c'est tellement vu de l'intérieur - et d'un intérieur si antipathique et dérangeant - , que cela m'a réellement mise mal à l'aise.
Réussite objective donc, mais à laquelle j'ai eu du mal à prendre plaisir.

Très Belle écriture. Histoire d'une femme aristocrate qui découvre un secret de famille la concernant pendant la 2eme guerre mondiale . Et Description assez ironique d une certaine population qui a survolé les horreurs de la guerre comme si de rien n était.

Nous suivons la duchesse de Sorrente durant une période assez difficile pour les Juifs puisque nous sommes en pleine Seconde Guerre mondiale. le roman se déroule en deux partis. 1re partie sur la vie à Cannes et deuxième partie sur Paris. À Cannes, Natalie accouche de son deuxième enfant, Joachim. Ginette Lévy, qui tombe amoureuse de son partenaire, un certain Gérard Philipe. Où l'on fait connaissance de Rosita fournisseuse d'opium, mais Nathalie préfère de loin la morphine. Il y a la guerre, mais la haute bourgeoisie n'arrête pas de faire la fête pour autant. J'ai lu dans un article que l'auteur avait revu le film "Mr Klein" que j'ai vu il n'y pas si longtemps pour s'immerger dans cette période.

Un roman auquel je n'ai pas accroché... je l'ai pourtant lu jusqu'au bout mais le personnage de Natalie m'a été tellement antipathique que j'en ai été rapidement agacée ! Second livre lu parmi la selection pour le Goncourt des lycéens, un roman que je n''ai donc pas trouvé très intéressant mais dont certains passages sont tout de même bien écrits. La seconde guerre mondiale vécue depuis Paris, Cannes, chez les aristocrates, ceux qui n'avaient rien (ou presque rien ) à craindre de l'atrocité de cette guerre...

Peut-être parce que cette lecture suivait celle d'un coup de coeur, je suis passée à côté de ce monde dans lequel il n'y a de la place que pour la réussite sociale et surtout pas pour les états d'âme. de plus, je ne suis pas d'accord avec certaines phrases comme celle citée en exergue de ce billet. Justement, je trouve que la vie se découpe en chapitres. Je n'ai pas été emballée par le style. Sand doute Pauline Dreyfus n'est-elle pas une auteure pour moi.