Ce jeune homme aurait pu être pris en pitié, pour ce qu'il y a de douloureux toujours dans la bêtise, s'il n'avait pas eu la charge de la France et de ses quinze millions d'âmes.
-Les Poisons de la Couronne-
Le plus grand défaut de ce souverain était peut-être d'avoir l'esprit toujours requis par une autre question que celle en débat. Il était incapable de commander à son attention, ce qui constitue la pire inaptitude au pouvoir.
-Les Poisons de la Couronne-
Il lui fallait trop de tout pour lui donner le sentiment d'avoir assez.
-La Reine étranglée-
Il y a dans I'Histoire une singulière lignée, toujours renouvelée, de fanatiques de l'ordre. Voués à une idole abstraite et absolue, pour eux les vies humaines ne sont d'aucune valeur si elles attentent au dogme des institutions; et l'on dirait qu'ils ont oublié que la collectivité qu'ils servent est composée d'hommes.
-Le Roi de Fer-
Tous les instants de sa vie, depuis qu'elle avait ouvert les yeux, étaient inscrits entre ces murs et dans ce paysage: ses jeux de petite fille, la surprenante découverte de soi-même et du monde que chaque être fait à son tour, journée après journée... l'infinie diversité des herbes dans un champ, l'étrange forme
des fleurs et la poudre merveilleuse qu'elles portent dans leur cœur, la douceur du duvet au ventre des petits canards, les jeux du soleil sur l'aile des libellules... Elle laissait là toutes les heures passées à se regarder grandir, à s'écouter rêver, toutes les époques de son visage qu'elle avait si souvent miré
dans l'eau transparente de la Mauldre, et ce grand éblouissement de vivre qu'elle ressentait parfois, couchée à plat dos au milieu de la prairie, en cherchant des présages dans la forme des nuages et en imaginant Dieu présent dans le fond du ciel...
-La Loi des mâles-
Même lorsque nous sommes punis pour de faux motifs, il y a toujours une cause véritable à notre punition. Tout acte injuste, même commis pour une juste cause, porte en soi sa malédiction.
-La Reine étranglée-
Les hommes qui pendant un temps très long ont exercé le pouvoir finissent par s'identifier à leur charge et par considérer toute atteinte faite à leur personne comme une atteinte directe aux intérêts de l'État.