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Critique de Erik35


PARTOUT L'ESPRIT DE LA NATURE EST VIVANT.

Les Changelings sont des pièges que l'on retrouve dans les écrits irlandais, et écossais. On y raconte que les fées, par malice et curiosité, n'hésiteraient pas à enlever les bébés des hommes, dans le but de s'amuser. En substitution, les fées placeraient alors un Changeling à la place du nouveau-né enlevé.
La forme d'un Changeling peut changer d'un récit à l'autre, mais la plupart du temps, un Changeling prend la forme d'un bébé fée, ou d'un bout de bois enchanté. le sortilège veut ensuite que cette substitution fasse totalement illusion auprès des parents, alors persuadés d'avoir leur enfant à côté d'eux.

...

Il est un temps, dans les contes comme dans les légendes, où tout doit enfin trouver son terme. Il en est ainsi de ce cinquième et ultime volet de cette attachante série de la Légende du Changeling.

Même si l'abominable Lord Warren a enfin péri, grâce à l'aide inattendue des petits amis que Scrubby avait eu l'excellente idée de sauver des crocs de chiens endiablés, la porte que cet épouvantable malandrin et ses ignobles amis de l'aristocratie ont ouverte ne s'est malheureusement pas refermée. Hélas pour une quatrième jeune femme, elle aussi de vert vêtue comme les trois précédentes victimes, elle aussi ayant eu le sombre malheur d'approcher, ne serait-ce que quelques instants, l'un des membres étranges mais bénéfiques de cette petite compagnie traînant autour de notre jeune ami. Sheela, après avoir indiqué son chemin à cette jeune femme, n'aura que le temps d'empêcher l'immonde créature de dessiner son horrible symbole sur la joue de son infortunée victime.

Repoussant ainsi l'inéluctable, la soi-disante soeur aînée de Scrubby aura permis d'éviter que le pire s'accomplisse, mais pour combien de temps ? Pendant ce temps-là, c'est la première vraie rencontre entre l'enfant enlevé il y a si longtemps par les fées - qui a bien sûr grandit - et Scrubby qui n'est autre que son changeling. On apprendra ainsi pour quelle raison la Reine des Fées dût ainsi procéder à l'échange de ces nouveau-nés, quel sort attend Peter - quel hasard que ce prénom...! - le vrai fils de Betty et de Thomas Jobson, morts pour avoir été témoins de trop de choses indicibles, et quel destin poursuit Scrubby, seul parmi tous les être du petit peuple à pouvoir sauver Faërie de l'infernal pouvoir ainsi que du marchandage inouïe que le Seigneur du Chaos imposa jadis à la Reine.

Mais il est n'est que temps de se presser et ses amis Rob, Sheela, le vieux No More et le Knocker le nain savent que l'ultime combat sera rude. Mais ils n'abandonneront pas leur jeune ami sans lui avoir prodigué d'ultimes conseils et procuré une arme terriblement efficace. Pour cette effrayante nuit asraï, l'Empereur du mal n'a désormais plus qu'à bien se tenir !

Cinquième et dernier volet de cette Légende du Changeling, cet album abandonne le terrain du policier fantastique - qui était celui des trois précédents albums - pour retrouver le monde de la magie, de l'illusion, de la fantasy, des contes pour enfants, des mondes parallèles et autres joyeusetés tout droit sorties des contes de Charles Perrault, des contes russes et de leur Baba Yaga, de Joseph Jacobs avec son Haricot magique et de bien d'autres encore ! S'il est, avouons-le, un cran en dessous- des albums précédents - un brin trop "explicatif" et un dernier combat contre les force du mal qui donne le sentiment d'avoir été un peu vite expédié -, l'ensemble n'en demeure pas moins captivant, riche de surprises et un fort bel hommage aux mondes fantastiques et légendaires qui ont par ailleurs fait la réputation du débonnaire et jovial Pierre Dubois, le seul "elficologue" de la galaxie, mais quel !

Tandis que l'on se navre un peu des petits défauts sus-cités, on se prend tout de même à rêver de mondes imaginaires, de fées et de sorcières, de braves lutins et d'intrigants enchanteurs... Et de se replonger encore quelques instants le regard, de se perdre dans ce très beau graphisme de Xavier Fourquemin (dont on retient le nom, pour aller voir d'un peu plus près les autres créations), qui colle à merveille à cet univers que le conteur lui sert sur un plateau doré ! Une belle série que l'on peut conseiller à presque tout âge, pour peu que l'on veuille bien croire encore un peu au merveilleux, au surnaturel, aux mystères des histoires de cette époque où l'on pouvait encore exprimer sans risque de se voir moqué : «C'était au temps longtemps… »
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